Chroniques 2022 \ L’évangile de la colère de Ghislain Gilberti

J’ai rarement vu un roman qui ressemble autant à son auteur… Coup de cœur pour ce diamant de noirceur à l’état brut : “L’évangile de la colère” de Ghislain Gilberti, paru en avril dernier chez Hugo Thriller.

Le pitch : Les victimes s’accumulent… Les modes opératoires aussi. C’est une bien curieuse série de meurtres qui s’invitent sur le bureau du Commandant Seth Kohl, légende de la police et nouveau chef de groupe à la Brigade Criminelle du SRPJ de Versailles. Une Danse Macabre dont seul le tueur détient tous les pas et les secrets, à laquelle il faut mettre un terme au plus vite tandis que Seth est lui-même rattrapé par les fantômes de son passé…

Plus qu’une simple lecture, chaque nouveau roman de Ghislain Gilberti constitue pour moi un événement livresque dont j’entends profiter pleinement, savourer chaque page et chaque instant tant il se révèle un magicien, des mots comme des maux. J’ai donc préféré patienter pour lui consacrer tout le temps qu’il mérite afin de vous en parler, d’abord en compagnie de l’auteur lui-même à l’occasion d’un formidable BiblioLive avant de vous retranscrire au mieux mon ressenti par écrit, ici et maintenant mes Bookinautes chéris…

Au delà d’un polar au titre évocateur, Ghislain Gilberti vous dévoile un nouveau pan de cette immense et incroyable fresque imaginaire qui est la sienne. En effet, si tous ses bouquins ou presque peuvent se lire de manière indépendante, l’auteur tisse des liens subtils mais puissants entre eux pour nous offrir une époustouflante toile de maître… Du polar, évidemment. Ceux qui connaissent Ghislain et son œuvre comprendront. Ceux qui ne la connaissent pas encore le découvriront bien assez tôt.
Au terme d’un prologue plus percutant qu’un uppercut, l’auteur nous happe et nous attrape à travers une intrigue absolument sidérante dont on lit les 500 pages sans pouvoir s’arrêter, tant l’auteur ne vous laisse aucun répit ni temps mort, pas une seule chance d’en réchapper.
Aussi précis qu’un sniper, Ghislain Gilberti maîtrise ainsi son récit de la première à la dernière ligne. Le postulat est aussi original que brillant, le déroulement redoutablement orchestré, le suspense brillamment maintenu, la violence omniprésente mais calibrée et les rebondissements multiples tandis que la tension ne cesse de grimper.
Mais l’histoire ne serait pas aussi prenante et haletante sans les personnages qui la portent, auxquels Ghislain a apporté un soin tout particulier, explorant l’humain dans ce qu’il de plus sombre et complexe par la même occasion. Dès lors ses protagonistes se voient croqués en substance, dotés d’un véritable supplément d’âme et d’une authentique personnalité. Borderlines et abîmés mais aussi charismatiques et empreints d’humanité malgré cette part d’ombre qu’on ne peut ignorer, ils s’en révèlent d’autant plus captivants, intéressants et attachants pour la plupart d’entre eux, à commencer par Seth Kohl mais aussi toute la famille Baptista, avec une mention spéciale pour Paul auquel je vous une sincère affection…
Dès lors je me suis laissée embarquer à leurs côtés sans jamais réfléchir aux dangers qui pourraient me guetter, envoûtée que j’étais par l’écriture terriblement addictive de Ghislain Gilberti. Une plume dense et unique, aussi efficace qu’intense, un style visuel et atypique, aussi brutal qu’élégant… Un ADN littéraire reconnaissable entre mille, tant Ghislain met de lui dans chacun de ses écrits jusqu’aux thématiques qu’il aborde et notamment cette relation au père… Autant d’éléments qui n’ont pas fini de nous bouleverser quand on le lit… 

En bref, certains auteurs ont du talent… D’autres ont carrément du génie : Ghislain Gilberti fait incontestablement partie de cette catégorie et c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles il m’impressionne : C’est dit.

Cette publication a un commentaire

  1. Ghislain Gilberti

    Un grand merci…
    On va se faire ce live que je devine très puissant si tu le mène.
    Bises

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