Un thriller aussi glaçant que sidérant : “Le Passager sans visage” de Nicolas Beuglet, paru en septembre dernier aux éditions XO.
Le pitch : Plus sûre d’elle-même depuis sa dernière enquête, l’inspectrice Grace Campbell voit sa solitude troublée par une mystérieuse enveloppe déposée sur son paillasson. Une enveloppe ne contenant pas plus de quelques mots qui vont pourtant la contraindre à ouvrir (littéralement) la porte des secrets qui la hantent depuis tant d’années pour affronter enfin son passé et découvrir la vérité malgré les dangers…
Donnant congé à Sarah Geringën au terme de trois passionnantes aventures, Nicolas Beuglet nous présentait ensuite Grace Campbell, une inspectrice écossaise plus tourmentée qu’il n’y paraît, qui ne demandait qu’à prouver ses capacités et compétences à sa hiérarchie comme à ses lecteurs, ce qu’elle a brillamment fait dans “Le Dernier Message“, également paru aux éditions XO et désormais disponible chez Pocket. Aussi étais-je ravie de la retrouver en librairie à la rentrée pour cette nouvelle aventure, certes différente mais tout aussi captivante !
S’il n’est pas indispensable d’avoir lu “Le dernier message” pour rencontrer “Le Passager sans visage“, je vous conseille toutefois de lire ces deux opus dans l’ordre, non seulement parce que ne pas le faire serait gâcher, mais surtout parce qu’il vous permettra de faire connaissance avec Grace Campbell dans les meilleures conditions.
Non content de la faire revenir sur le devant le scène (de crime), Nicolas Beuglet place en effet son héroïne au cœur de son roman… Je dirais même qu’elle EST le cœur du roman tant l’intrigue, redoutablement bien construite et maîtrisée comme jamais, tourne véritablement autour d’elle et son passé dont je ne peux décidément rien vous dévoiler au risque de vous spoiler !
Toujours est-il qu’on retrouve Grace Campbell peu ou prou là où on l’avait laissée avant de la suivre de l’Ecosse aux Alpes Suisses en passant par la Forêt Noire pour une enquête qui s’annonce bigrement retorse et d’autant plus saisissante qu’elle est, une fois encore, inspirée de faits réels : Tel est l’ADN littéraire de Nicolas Beuglet.
Tandis qu’on redécouvre un célèbre conte pour enfants dont on n’avait pas saisi toute l’horreur, l’auteur aborde de nombreuses thématiques tristement d’actualité et nous entraîne à la poursuite d’une terrible organisation aux desseins plus sombres que les abysses, ceci sans nous laisser le moindre répit jusqu’à un final aussi ahurissant que frustrant : Dire qu’on n’avait pas vu venir celle-ci relève du pur euphémisme, et il va maintenant nous falloir attendre… C’est officiel : Nicolas Beuglet est un talentueux sadique !
Parce qu’au delà de cette couverture particulièrement intrigante, on ne tarde pas à se laisser embarquer par ce récit de haut vol servi par une plume fluide, vive et addictive, un style direct, efficace et percutant… Pour un moment de lecture tout simplement fascinant.
En bref, un thriller d’autant plus prenant et captivant qu’il ne manque pas de nous faire réfléchir… Sans nous empêcher d’enrager de devoir ainsi patienter : Je suis prête pour la phase 3, qu’on se le dise !