Bruxelles, je t’aime… Bruxelles, je t’aime… Tes livres m’ont manqué : “… Jeux de vilains” de Yves Laurent, publié en août 2020 en autoédition et notamment disponible sur le site de la librairie noire ICI.
Le pitch : Pas de répit pour l’inspecteur David Corduno et son équipe… Alors que ces derniers se remettent péniblement d’une précédente affaire, le corps d’un homme est retrouvé dans une voiture calcinée tandis que David a reçu un bien sinistre colis…
Si je vous dis que j’ai pris grand plaisir à dévorer le dernier de mes choubidous belges, croyez bien que c’est au sens figuré sinon cela s’appellerait du cannibalisme et je n’en suis pas arrivée à pareille extrémité : J’offre seulement des couches, je ne suis (presque) pas un danger ! Cette précision étant faite, laissez-moi vous expliquer comment ce bouquin s’est retrouvé entre mes mains… Jeux de vilains !
Remontons trois ans en arrière, voulez-vous, et arrêtons-nous en mars 2018 : Le Covid n’avait pas encore fait son entrée dans nos vies et nous nous baladions, insouciants et inconscients de notre bonheur, dans les allées de nombreux salons littéraires… Parmi lesquels Livre Paris. Après quatre jours de débauche littéraire, je me suis arrêtée au stand de ce sympathique duo que je croisais tous les matins pour m’arrêter chez Booknseries, leurs voisins. Quatre jours que je les saluais, lorgnant “Jeux de mains…“, leur premier roman dont j’avais entendu le plus grand bien… Quatre jours de tentation au bout desquels j’ai fini par craquer : C’était déjà trop pour une lectrice passionnée ! Ce bouquin, je l’ai lu dans les mois qui ont suivi et je l’ai adoré ! Tant et si bien que j’en attendais la suite : “… Jeux de vilains” donc, qui n’est sorti qu’en août 2020… Je savais retrouver ce sympathique duo à l’occasion du Salon Iris Noir Bruxelles pour la Toussaint et j’avais déjà tant patienté que je n’étais plus à quelques semaines près… Mais c’était sans compter ce fichu Covid et sa deuxième vague, entraînant de nouvelles mesures sanitaires avec nombre d’annulations… Et forcément celle Iris Noir Bruxelles, contraint et forcé de se réviser en une édition virtuelle… Déception immense mais l’heure n’était pas à l’apitoiement : J’ai promis que j’attendrais nos retrouvailles et un exemplaire dédicacé pour le bouquiner… Promesse tenue un an plus tard pour l’édition 2021 de ce merveilleux Salon Iris Noir Bruxelles ! J’étais si ravie de les retrouver qu’en les voyant m’est venue une idée : Celle de les faire participer à l’un de mes BiblioLives pour parler d’écriture à quatre mains avec le duo Margot et Jean Le Moal… Un souhait qui s’est réalisé en décembre dernier !
Heureux les amateurs de pages n’ayant pas encore eu la chance de croiser la plume de ce duo de talent : Vous allez pouvoir vous régaler de cette double lecture sans connaître la frustration de l’attente ! Parce qu’il me paraît essentiel de lire ce diptyque dans l’ordre et que j’avoue bien volontiers ne plus me rappeler précisément de ce que j’ai pu lire trois ans plus tôt, j’ai préféré relire le premier opus – aussi brillant que le souvenir que j’en avais – pour enchaîner sur ce second volet… Pour me prendre une bonne claque belge, façon Yves Vandeberg et Laurent Vranjes !
A travers cet opus, les auteurs nous proposent une intrigue particulièrement prenante, fort bien construite et redoutablement maîtrisée, menée tambour battant de la première ligne jusqu’à la dernière page, cadavres inclus bien évidemment. Plus sombre et plus dense que leur précédent roman, ils font pourtant habilement le lien avec celui-ci sans que je ne puisse vous en dire davantage à ce sujet, si ce n’est que c’est tout à fait réussi !
Bien qu’éprouvés par leur précédente enquête, les personnages que nous avions quittés dans “Jeux de mains…” reprennent ici du service pour leur plus grand malheur et notre plus grand plaisir. Car leurs auteurs n’en ont pas fini avec eux et les épreuves qui les attendent n’ont d’égales que l’attachement qu’on a pour eux… Tant et si bien que nous serons tout aussi malmenés au fil de notre lecture, alors qu’on assiste à des scènes particulièrement difficiles sans être exagérées : Eux comme nous ne sommes pas au bout de nos peines ni de nos surprises tout au long de cette lecture bigrement touchante et immersive !
Servie par une plume indissociable, fluide et entraînante, un style vif et efficace, l’histoire ne se lit pas, elle se vit aux côtés de nos coéquipiers. C’est ainsi qu’on se laisse happer par cette lecture rythmée par des chapitres courts alternant judicieusement les points de vue pour un polar audacieux dont on ne voit pas les pages défiler !
En bref, j’ai adoré retrouver l’inspecteur Corduno et son équipe à travers ce polar efficace, riche en émotions comme en rebondissements… J’attends maintenant le prochain bouquin de ce super duo avec impatience… Autrement dit les amis : Pas dans trois ans, sinon je vais sévir !