Un court roman aussi poignant que dense et intense : “Je suis la maman du bourreau” de David Lelait-Helo, paru en janvier dernier aux éditions Héloïse d’Ormesson.
Le pitch : Après 90 ans d’une vie pieuse et austère, le monde de Gabrielle de Miremont vacille : On lui annonce la mort de son fils prodige, le Père Pierre-Marie, quelques jours après avoir été éclaboussé par un scandale suite à la publication d’un article dans la presse dénonçant d’odieux agissements au sein de la paroisse…
Si je ne connais pas (encore) tous les livres de cet auteur dont je sais pourtant le talent, ce titre a particulièrement retenu mon attention pour avoir été mis en lumière à l’occasion des Quais du Polar, ce qui suggérait un roman noir, très différent du reste de sa bibliographie. Le temps m’a malheureusement manqué à Lyon mais je me suis rattrapée à Vannes pour me plonger enfin dans cette lecture qui m’a touchée au cœur comme jamais et sur laquelle je peine aujourd’hui à poser des mots afin de vous exprimer au mieux mon ressenti.
Fort d’un remarquable travail de recherche et de documentation, et à travers une intrigue judicieusement construite, terriblement juste et actuelle mais aussi bouleversante d’humanité, l’auteur nous dresse le saisissant portrait d’une mère dont les croyances et certitudes, principes et valeurs s’effondrent une fois confrontée à l’une des victimes de sa propre chair.
Si le sujet est éprouvant, l’auteur l’aborde sous un angle inédit, dans la tête et le cœur d’une mère ainsi que le souligne ce titre évocateur et éloquent, ceci sans voyeurisme ni jugement, mais sans rien cacher non plus pour une lecture sidérante de pertinence et de vérité.
Alors que cette mère a toujours refoulé et tu ses émotions, la plume de l’auteur nous en submerge avec finesse, subtilité et élégance pour un roman qu’on lit presque en apnée pour en ressortir profondément touchée et complètement abasourdie.
En bref, il est difficile de chroniquer pareil récit tant il convient de le lire pour en comprendre toute la dimension, toute la profondeur, toute la puissance… Toute l’authenticité, toute la vérité, toute la nécessité aussi. Amis lecteurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire.