Un polar “d’art d’art !” qui fait des étincelles : “Artifices” de Claire Berest, paru en août 2021 aux éditions Stock.
Le pitch : Bien que solitaire et taciturne voire mystérieux, Abel Bac est un flic irréprochable, diligent et investi… Qui vient pourtant d’être suspendu après une dénonciation auprès de l’IGPN. Voilà qui aggrave ses insomnies et son attrait pour sa collection d’orchidées, mais c’est sans compter l’arrivée d’un cheval au cœur du Musée Beaubourg en pleine nuit à Paris, évènement curieux s’il en est, avec lequel il se pense lié comme le suggère le quotidien sous blister déposé sur son paillasson…
Si j’avais remarqué ce titre dès sa sortie en librairie, éblouie par sa magnifique couverture et intriguée par son résumé sibyllin, sa lecture m’avait tout de même échappée au gré des envies, des salons, des histoires qui se sont invitées dans ma PAL… Jusqu’au Salon Livr’A Vannes en juin dernier. J’assistais alors à une table ronde intitulée “Jeux de miroirs” entre Olivier Norek, Nicolas Lebel et Claire Berest… Dont le discours m’a captivée : Aussi l’ai-je donc rejointe à son stand sitôt la rencontre terminée, trop curieuse de découvrir enfin ce livre… Un livre griffé d’une merveilleuse dédicace dans lequel je me suis finalement plongée durant mes congés pour mieux le savourer !
Mêlant les genres avec brio, l’autrice nous peint une intrigue complexe remarquablement maîtrisée à travers une œuvre chorale aussi prenante qu’époustouflante, presque addictive tant on a envie de poursuivre l’enquête tout en sillonnant la Capitale et ses musées en compagnie de nombreux artistes. C’est à la fois fascinant, enrichissant et distrayant pour peu qu’on ait quelques affinités avec l’art contemporain et ses talents.
C’est ainsi qu’on se laisse embarquer dans ce roman aux côtés d’une poignée de personnages fort bien croqués, qui se révèlent au fil des chapitres dans toutes leurs craquelures, ombres et autres aspérités, avec une mention spéciale pour Camille Pierrat, la collègue d’Abel dont j’ai adoré la verve et le tempérament.
En effet le récit est servi par une plume particulièrement fluide, vive et exaltée, un style vecteur d’émotions, entre nuances de noir et pointes d’humour, cadencé par des chapitres courts qui ne font qu’accroitre notre rythme de lecture jusqu’à un dénouement qui nous laisse coi.
En bref, une vraie performance que ce bouquin à la fois passionnant et étonnant… Le premier titre que je lis de cette autrice alors même que “Rien n’est noir” ou “Bellevue” me faisaient de l’œil au moment de leur sortie… Autant vous dire qu’ils s’apprêtent à rejoindre ma PAL !