Profitant du passionnant mois de l’Ultra Noir organisé sur le site BePolar en compagnie des Louves du Polar, j’ai eu l’immense plaisir d’animer quatre lives chaque jeudi en compagnie de seize autrices… Parmi lesquelles la talentueuse Agathe Portail, de retour en librairie avec un fabuleux roman nous entraînant au coeur de la Patagonie : “Les âmes torrentielles“, paru le 05 avril 2023 aux éditions Actes Sud. En marge de cette rencontre virtuelle, elle a très gentiment accepté de répondre à mes petites questions indiscrètes dont je vous laisse à présent découvrir les réponses : Bonne lecture et belle découverte !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Agathe Portail, bientôt 38 ans, quatre enfants, aime faire la folle sur Instagram, écrire toutes sortes d’histoires avec une chute qui claque et jardiner…
Petite ou grande lectrice ? Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Grande lectrice, enfin je crois, selon les phases d’écriture dans lesquelles je me trouve. Quand je suis concrètement dans l’écriture, je ne lis plus rien. Le reste du temps, je me documente tout en gardant l’espace pour lire les romans des copains. Bien sûr je ne lis pas tout ce que j’achète (j’ai les yeux plus gros que le ventre) et il m’arrive de lire en marchant, voire de poser mon bouquin sur le siège passager pour le sortir au feu rouge.
Quel a été ton premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Mon premier ? « Les quatre filles du Docteur March » de Louisa May Alcott, le personnage de Jo était mon alter ego.
Le dernier ? « 30 grammes » de Gabrielle Massat.
Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussée à prendre la plume ? Quel a été ton déclic ?
Oui, Elizabeth George avec « Le lieu du crime », puis Michel Bussi dont les twists me fascinent. Mon déclic : une semaine sans enfants et sans mari en juillet 2017. C’était le moment ou jamais de me lancer ! Evidemment je suis partie bille en tête sans avoir tellement construit mon histoire, la relecture a été douloureuse !
Tu fais ton retour en librairie avec « Les âmes torrentielles », paru ce 05 avril aux éditions Actes Sud. Pourrais-tu nous en parler ?
« Les Âmes torrentielles » est né du désir de quitter la structure rassurante du « whodunnit ». Je voulais voir si j’arrivais à marcher sans tenir la main du schéma meurtre/enquête/résolution et j’avais envie de m’autoriser à employer une langue plus ample, plus dramatique et vibrante. Un voyage surprise en Patagonie a donné l’impulsion nécessaire.
Si tu en conserves peut-être la structure, tu t’éloignes immanquablement de la littérature noire ainsi que du Major Dambérailh et sa tante Daphné pour nous offrir un roman bouleversant au cœur de la Patagonie en compagnie de deux taiseux (mais pas que) : Comment t’es venue cette idée ?
Un serveur à Ushuaïa m’a soutenu les yeux dans les yeux que tous les natifs étaient malheureusement éteints. Or je voyais partout des visages qui me proclamaient le contraire ! J’ai eu envie de comprendre si j’étais face à un discours officiel, à un mensonge personnel, à un aveuglement… Puis une image m’a fortement marquée : celle d’un cavalier chevauchant avec ses chiens le long d’une interminable clôture. Je n’avais pas préparé ce voyage et j’ignorais tout de la vie rurale en Patagonie. En revenant en France, nous avons été aussitôt confinés et j’ai eu envie de saisir l’occasion de creuser ces deux sujets. Le barrage est venu ensuite pour imposer sa tension et créer le rythme de toute l’histoire.
Ton roman vient tout juste de paraître mais as-tu déjà une idée pour tes prochaines pages ? Quels sont tes projets littéraires ?
J’ai, depuis le point final des « Âmes torrentielles », une idée de roman en tête. J’ai un peu commencé ma documentation, mais je manque d’espace vide pour laisser tout ceci prendre forme : cela fait un an que je tourne autour de mon intrigue. J’espère m’y mettre activement avant la fin de l’année, c’est une torture de voir face à moi cette intrigue comme une bouteille de bière décapsulée, j’ai tellement peur de la voir s’éventer avant que j’aie pu l’étreindre et l’écrire. Mais j’ai une vie de famille, une série jeunesse en cours, un boulot… C’est compliqué cette année.
Question pêle-mêle : Quel est…
• Ton livre de chevet ? En ce moment : « La Fabrique du suspense » de Michel Bussi.
• Le livre qui cale ta bibliothèque ? « Blonde » de Joyce Carol Oates. Je crois que je ne le lirai jamais, il est trop imposant !
• Le livre que tu aurais rêvé d’écrire ? « Six fourmis blanches » de Sandrine Collette.
• Ta lecture en cours ? « Dalva » de Jim Harrisson.
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
« Les Cazalet », d’Elizabeth Jane Howard. Il y a un petit côté vieille France rurale chez moi.😊
Un petit mot pour la fin ?
Merci de déployer tant d’énergie à faire découvrir les auteurs que tu soutiens !
Un immense merci à Agathe Portail d’avoir pris le temps de répondre à ces petites questions indiscrètes ! A présent je vous invite à partir en Patagonie en poursuivant votre lecture avec “Les âmes torrentielles” aux côtés de son autrice et de ses personnages, aussi taiseux que passionnants !