Club de lecture – Octobre 2023 \ En vue du mois des Défunts, rendons hommage à quelqu’un…

Mes petits Bookinautes adorés : Vous n’imaginez pas ma joie d’avoir relancé ce Club de Lecture depuis la rentrée ! Plus enthousiastes et passionnés que jamais, le Club et ses membres reviennent plus enthousiastes et passionnés que jamais pour un troisième bilan ! En octobre, le thème proposé était le suivant :

En vue du mois des Défunts, rendons hommage à quelqu’un…

Et c’est une nouvelle fois à 15 que nous avons bouquiné, pour une ode à la mémoire riche et passionnante à souhait : Belle découverte et bonne lecture !

L’idée lecture de Camille :
Dynamique du chaosGhislain Gilberti (La Mécanique Générale)
Gys, un jeune homme au passé agité, va jusqu’à l’impensable pour oublier sa séparation. Rapidement, il cède à l’ivresse nerveuse des transgressions aux côtés de ses trois amis de la ” Génération Nada ” : avec eux, il écumera bars et clubs de tous les excès, traquant le chaos qui lui permettra de mieux voir le monde. Il ignore qu’au loin, un train fou fonce déjà sur lui. Le monstre d’acier s’appelle Séverine.
Dynamique du Chaos fait l’effet d’un coup de tonnerre lors de sa mise en ligne sur Internet en 2007, avec plus de 100 000 téléchargements et un torrent de commentaires de lecteurs jetés à corps perdus dans cette aventure radicale. Aujourd’hui publié pour la première fois sans censure et en édition papier, ce texte sauvage raconte la chute libre d’un homme sur fond de drogues, de sexe, d’abus en tout genre et l’amour passionnel, irrationnel, d’un homme pour une femme. Dans son art de la torsion, le virtuose Gilberti repousse les limites du soutenable par une obsession suprême inavouée : tenter de retrouver une forme originelle de pureté métaphysique et romanesque.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi de présenter ce livre parce qu’il me fallait bien faire un clin d’œil à mon auteur fétiche. Tout aussi sérieusement, ce chef d’œuvre continue de me bouleverser presque deux ans après sa première lecture. Il y en a eu de nombreuses autres depuis. Selon moi, il s’agit là, entre autres, d’une magnifique déclaration et hommage à une très belle personne.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Oh tellement mais tellement de choses !
Indéniablement violent mais résolument réaliste, « Dynamique du Chaos » va au-delà d’être une ode magnifique à l’être aimé. On n’est jamais préparé au manque et à l’absence de tout ce qu’on accepte par dépendance affective et filiale. Nous suivons la spirale infernale de Gys sur fond d’abus de tous styles (sexe, drogue…). Abus toujours dominés par la passion destructrice de ce dernier pour l’amour de sa vie.
Cet ouvrage pose également la question de réels problèmes sociétaux : gangrène du conformisme… Le monde qui nous entoure est-il vivable si on a la malheur d’être poussé à la marge ? Mais justement, quelle est cette marge ? Qu’est ce qui nous y pousse ? La conscience a-t-elle ses limites ?
Ce livre, vous l’aurez compris, a marqué un réel chamboulement dans mon rapport à la lecture. Je ne saurais jamais assez remercier le boss Ghislain Gilberti pour ça.

L’idée lecture d’Elodie :
Paroles de PoilusJean-Pierre Guéno (Librio)
Août 1914 : les soldats partent sous les fleurs et les encouragements du peuple français. L’heure est grave, mais chacun veut défendre son pays et en découdre avec les “Boches”. Peu de temps après commence la guerre des tranchées, qui plonge les hommes dans l’enfer de la boue, des rats, de l’angoisse et de la mort. Sur les huit millions de poilus mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions ne reverront pas leur village natal. Plus de quatre millions souffrent de graves blessures, pour la plupart irréversibles. Mais, au-delà des séquelles physiques, ils sont à jamais marqués par l’horreur de cette guerre. Huit décennies plus tard, suite à l’appel de Radio France, des milliers de personnes envoyèrent les lettres de poilus conservées par leurs familles. Cet ouvrage en présente une centaine, qui n’ont pas vieilli. Ces mots déchirants incitent les nouvelles générations au devoir de mémoire, au devoir de vigilance et à l’humanité.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Je l’ai choisi car le sujet me tenait à cœur et que ce format particulier, composé de correspondances personnelles de soldats à leurs familles, me touchait beaucoup.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Ces lettres recueillies et mises en pages par Jean Pierre Guéno constituent un véritable témoignage de la boucherie de la Première Guerre Mondiale, que chacun devrait lire pour se souvenir et ne jamais oublier… De plus, j’ai trouvé comment rendre hommage à mes aïeux, morts pour la France il y a plus de 100 ans.

L’idée lecture de Sarah :
Le secret des abeillesSue Monk Kidd (JC Lattès / Livre de Poche)
Caroline du Sud, été 1964. Lily, quatorze ans, grandit entre un père intransigeant et Rosaleen, sa nourrice noire, qui l’élève depuis la mort de sa mère. Lorsque, au cours d’émeutes raciales, Rosaleen est gravement blessée, elles décident de s’enfuir toutes les deux… Un trio de productrices de miel, femmes généreuses et cocasses, les recueilleront et accompagneront Lily dans l’exploration de sa propre histoire.
Hymne à l’amour maternel et au pouvoir régénérateur de l’affection, cet inoubliable roman initiatique est à la fois drôle et émouvant sans jamais tomber dans le mélodrame.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Ce livre m’a semblé approprié au thème du mois car il raconte l’histoire d’une jeune adolescente accueillie par un groupe de femmes qui ont connu sa mère, disparue lorsqu’elle était une toute petite fille. De plus, le titre et le contexte (apiculture) ont toujours évoqué pour moi un environnement réconfortant et chaleureux, ce qui m’a paru plus agréable pour aborder le sujet douloureux du deuil.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Oui absolument ! Bien que plus habituée au polar sombre et torturé, j’ai apprécié ce roman au ton résolument solaire en dépit de certains moments emplis de tristesse. Je me suis rapidement attachée à l’héroïne dont on finit par partager la quête de savoir et de bonheur, les sœurs Boatwright tiennent à la fois des fées marraines et des gentilles sorcières. Elles sont farfelues, extravagantes, un peu bizarres et caractérielles, et à la fois pétries d’amour et de sagesse. Dans ce roman, on sourit, on s’attriste. L’ambiance « Caroline du sud » et la ségrégation raciale sont très bien retranscrites sans être les thèmes principaux du roman. Bref, on se laisse embarquer dans l’histoire et on quitte les personnages à regret. 375 pages de pur plaisir.

L’idée lecture d’Aurore :
IdissRobert Badinter (Fayard / Livre de Poche)
J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé. Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils. R.B.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Ce livre traînait dans ma PAL depuis bien trop longtemps. La 4ème de couverture m’a convaincue qu’il était parfaitement adapté au thème puisque Robert Badinter y rend hommage à sa grand-mère maternelle.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Robert Badinter est, pour moi, un modèle. Il s’est toujours battu pour ses convictions, aussi bien en tant qu’avocat qu’en tant qu’homme politique. J’aime sa verve autant que sa plume et ce livre n’a pas dérogé à ce constat. C’est un livre dur au vu du contexte de discrimination et d’antisémitisme qui a poursuivi cette famille tout au long de son histoire. Mais le récit est aussi touchant, empreint de l’amour que les membres de la famille de l’auteur se portaient.

L’idée lecture de Callie :
La baguette et le mielLaura Abbou (Kaplume)
2012. Alice, célibataire entêtée de 35 ans qui vit en France, découvre une mystérieuse enveloppe qui la pousse à aller voir de ses yeux l’endroit où son père Simon a passé plus d’un quart de sa vie : Oran.
1961. Après 25 ans passés aux portes du Sahara, Simon rejoint la belle Oran à la veille de l’indépendance de l’Algérie. Il y rencontre Aïcha, une femme prise entre un mariage arrangé dont elle ne veut pas, et son désir de liberté vers ce pays inconnu : la France.
Alors qu’Alice est à la recherche de son passé et qu’elle mène une véritable enquête, Aïcha poursuit ses rêves d’avenir…
Chacune trouvera l’amour en chemin, mais à quel prix ?
C’est l’histoire de deux femmes assoiffées de liberté que l’amour va réunir, à travers les époques et les pays.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai tout de suite pensé à « La baguette et le miel » de Laura Abbou car ce roman est un hommage personnel mais aussi commun à toutes les familles qui ont une histoire familiale liée à l’Algérie. Ce doux roman relate la grande Histoire dans la petite histoire. Les sacrifices passés des personnes ayant vécu la guerre et la souffrance. Le devoir de souvenir des générations suivantes.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai beaucoup aimé ce roman, très bien écrit, dont l’histoire familiale qui prend source en Algérie, résonne en moi.
L’autrice donne vie à son récit en mettant les sens du lecteur en éveil : senteurs, couleurs, sonorités. Le roman alterne entre 1961 et 2012. Entre exil, soif de liberté et émancipation, les personnages sont attendrissants. Entre amour et amitié, les personnages féminins incarnent une puissance saisissante. Je vous conseille vivement ce vibrant hommage.

L’idée lecture de Roseline :
Ce que murmure le ventAmy Harmon (Editions de la Loupe / Livre de Poche)
New York, 2001. Pour respecter les dernières volontés de son grand-père adoré, Anne Gallagher fait le voyage de Brooklyn jusqu’à Dromahair, un petit village du nord de l’Irlande, afin de disperser les cendres de son aïeul sur sa terre natale. Avalée par le brouillard au milieu du lac où elle lui fait ses derniers adieux, elle est victime d’une mystérieuse attaque…
Quand Anne se réveille, elle est en 1921, dans le domaine de ses ancêtres. Tous semblent penser qu’elle est sa propre arrière-grand-mère, disparue lors de la sanglante Insurrection de 1915. Perdue au cœur des heures les plus sombres de l’histoire irlandaise, alors que grondent déjà la guerre civile et le chaos, la jeune femme du XXIe siècle doit tout réapprendre.
Déchirée entre son désir de retrouver la vie qui était la sienne et la folle liberté que lui offre ce nouveau départ, Anne réussira-t-elle à trouver sa place ? Avec une précision historique remarquable et une écriture d’une grande élégance, Amy Harmon nous offre une éblouissante épopée familiale.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi ce livre de 511 pages car il me rappelle mon enfance chez mes grands-parents que j’adorais, et j’aurais aimé vivre à leur époque malgré les deux guerres qu’ils ont connues.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Ce roman est un voyage en Irlande, à Dromahair, pour respecter les dernières volontés de son grand-père adoré, Eoin Gallagher, alors qu’elle vit à Brooklyn, mais c’est aussi un véritable voyage dans le temps. Anne Gallagher est emportée en 1921, son grand-père devient son fils de six ans car elle est prise pour son arrière-grand-mère Anne Finegan Gallagher. Elle va apprendre à mieux connaître son grand-père. Elle n’a pas le choix que rester : Comment pouvoir rentrer chez elle ? Elle doit comprendre. Elle va donner de l’amour, de l’espoir, de l’éducation à son grand-père (son fils) sans oublier Thomas Smith, le médecin qui a recueilli Eoin. Les lettres de Thomas Smith à chaque fin de chapitres nous donnent l’ampleur historique du conflit. Anne et Thomas sont des personnages magnifiques. On est plongé dans une Irlande profonde avec ses coutumes et ses légendes. Passé, présent et futur se mélangent harmonieusement.

L’idée lecture de Maud :
Du thé pour les fantômesChris Vuklisevic (Denoël)
« Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C’est la règle. » Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes. Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu’au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles. Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l’une et rejeté l’autre. Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire. Que voulait-elle révéler avant de mourir ? Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ? Leur quête de vérité emmènera les sœurs des ruelles de Nice au désert d’Almería, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux. Entrez dans le salon de thé. Prenez une tasse chaude à l’abri de la pluie. Écoutez leur histoire.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai choisi ce roman parce qu’une tasse de thé avec des défunts, c’est parfait pour leur rendre hommage ! Tout dans ce livre parle de défunts : Le titre, la couverture et l’histoire.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Arrêtons-nous sur la couverture : ce roman est sublime. Les illustrations prennent tout leur sens une fois ce roman lu. Chaque détail illustré en fait partie. Ensuite, cette aventure est une quête de deux sœurs jumelles pour mieux apprendre à connaître leur défunte maman.
Dans ce roman, laissez-vous emporter par la magie et le fantastique grâce à une plume des plus poétique. Grâce à un savoir-faire mystique, on peut échanger avec les fantômes lors d’un tea-time. Il est alors possible de les écouter, les questionner et les faire passer dans l’au-delà.
Ce roman est un beau conte, une jolie manière de s’imaginer l’après. Ce livre était donc tout désigné pour rendre hommage aux défunts car ils sont ici des personnages à part entière qui ont encore leurs mots à dire. Une belle bulle “enchan-thé”, cette lecture !

L’idée lecture de Nathalie :
Le paradis cachéLuca Di Fulvio (Slatkine & Compagnie)
Avril 1633, à San Michele, petit village des Alpes italiennes dans le monastère de Santa Ulpizia où Susanna et Daniele ont été élevés l’un et l’autre par les moines ; Susanna y est née ; Daniele y a été placé à l’âge de cinq ans, à la mort de sa mère. Frappés par le destin dès l’enfance, ils sont comme frère et sœur. Devenant femme, Susanna a dû s’installer au couvent Santissima Assunta Maria et cette jeune fille libre découvre sa féminité au pire moment de l’Inquisition italienne et des bûchers pour sorcellerie.
Luca Di Fulvio jette ses personnages au cœur de l’histoire moderne, dans ces années sanglantes où l’humanisme naissant affirme la place centrale de l’individu contre celle de Dieu. Une histoire d’amour chaotique sur fond de révolution copernicienne et de chasse aux sorcières. Un roman historique écrit comme un thriller.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Il y a longtemps que je vois passer des titres de Luca di Fulvio. Depuis toujours, je suis persuadée que ces livres ne sont pas pour moi. Jusqu’à ce que j’entende Aude (Aude bouquine) en parler dans le podcast de BePolar. Et au moment où j’ai enfin envie de partir à la rencontre de cet auteur, j’apprends qu’il vient de mourir… Parallèlement, tu lances ce thème pour le book club… Comme on dit, les planètes se sont alignées : C’était le moment !

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Je suis sortie de cette lecture à la fois comblée et bouleversée ! Mais aussi avec la certitude que ce besoin qu’on éprouve à mettre les livres dans des « cases » peut conduire parfois à ignorer des romans qui, finalement, sont de véritables pépites.
Dans ce roman, dont l’action est située dans une double temporalité dans les années 1600, on apprend à recentrer ses vraies valeurs, au travers de l’histoire de Susanna et Daniele que, dès leur plus jeune âge, la vie n’a pas épargnés.
Au cœur des dérives de l’Inquisition, c’est pourtant, dans mon cœur, un triste accent de réalité qui a résonné… J’espère qu’un jour, la folie des Hommes s’arrêtera enfin…

L’idée lecture d’Iris :
Poussière d’hommeDavid Lelait-Helo (Anne Carrière / Pocket)
« Ce dimanche 3 avril, au soir, tes jours d’homme m’ont filé entre les doigts. Au presque commencement de ma vie, je t’ai perdu, toi avec qui je voulais la finir. Nous avions oublié d’être mortels, le temps nous a rattrapés… »
David LELAIT…

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Parfois ce n’est pas nous qui choisissons un livre, mais le livre qui vient vers nous. Ce livre, je savais que je devais le lire et qu’il allait me toucher. David Lelait raconte son amour que la Mort a fauché trop tôt. Un hommage bouleversant et poignant qui fait écho à la douleur qu’on ressent lorsque l’on perd quelqu’un qu’on aime.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
David Lelait-Helo nous raconte, avec une plume bouleversante, son amour et la perte de celui-ci. Impossible de ne pas être profondément touché par la vulnérabilité de l’auteur. Il nous emmène dans son expérience intime et universelle à la fois, car la perte et le deuil sont des émotions que nous avons tous traversées à un moment ou à un autre de nos vies. Mais rares sont les textes aussi émouvants que celui-ci. C’est un chant d’amour, un cri du cœur !
Ce livre m’a complètement chamboulée, m’a fait pleurer à chaudes larmes. Il s’agit d’un livre inoubliable et qui laisse une empreinte indélébile dans le cœur de celui qui la découvre.

L’idée lecture de Nelly :
Ce qui ne me tue pasDavid Lagercrantz (Actes Noirs / Babel Noir)
Elle est une hackeuse de génie. Une justicière impitoyable qui n’obéit qu’à ses propres lois.
Il est journaliste d’investigation. Un reporter de la vieille école, persuadé qu’on peut changer le monde avec un article. La revue « Millénium », c’est toute sa vie. Quand il apprend qu’un chercheur de pointe dans le domaine de l’intelligence artificielle détient peut-être des informations explosives sur les services de renseignements américains, Mikael Blomkvist se dit qu’il tient le scoop dont « Millénium » et sa carrière ont tant besoin. Au même moment, Lisbeth Salander tente de pénétrer les serveurs de la NSA…
Dix ans après la publication en Suède du premier volume de « Millénium », David Lagercrantz livre un thriller d’une actualité brûlante et signe les retrouvailles des personnages cultes créés par Stieg Larsson. La saga continue.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
En vue du mois des défunts, rendons hommage à Stieg Larsson (1954-2004). Avec ce nouvel opus, David Lagercrantz reprend ainsi le flambeau de la cultissime saga suédoise, en hommage au défunt auteur de la trilogie initiale.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Je suis plutôt mitigée pour cette lecture qui est vraiment en dessous de la trilogie originale. J’ai été noyée par de trop nombreux personnages et des longueurs inutiles. Les nombreux protagonistes se communiquent les informations à tour de rôle, ce qui amène beaucoup de redondances pour le lecteur. L’enquête peine à démarrer et n’a rien d’extraordinaire. Le tournant que prend l’histoire sur la dernière partie du roman ne m’a pas convaincue. Mais il reste, bien sûr, le plaisir de retrouver Lizbeth Salander et Mikael Blomkvist.

L’idée lecture de Margaux :
MéduseMartine Desjardins (L’Atalante)
On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir. Placée dans un institut pour jeunes filles à la merci d’adultes peu scrupuleux, Méduse n’a de cesse d’accéder à la bibliothèque des lieux, seul moyen pour elle de s’ouvrir à la connaissance du monde. A force de ruse et de prise de conscience des pouvoirs de ses globes oculaires, qu’elle se garde longtemps de dévoiler, elle nous entraîne dans sa croisade contre l’oppression et la honte du corps. Roman d’apprentissage, roman gothique féministe, conte cruel ? Méduse est tout ça à la fois, et surtout un ouvrage tellement finement brodé littérairement qu’on ne peut en manquer un mot ni un propos : Martine Desjardins, tout autant que Méduse, nous prend dans ses filaments.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Quand tu m’as donné la thématique de l’hommage j’ai directement pensé aux romans qui reprennent les grandes figures de la mythologie en se les réappropriant d’une manière moderne. J’ai donc choisi ce livre qui vient puiser dans la mythologie grecque en revisitant le personnage de Méduse. C’est un hommage pour moi car le fait d’écrire sur un personnage mythique permet de le sublimer ou de le redécouvrir sous un autre angle.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est un de mes romans préférés de la rentrée littéraire, d’abord parce qu’il ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire précédemment. La plume est originale, atypique et très riche. Les yeux de Méduse ne sont jamais appelés « yeux » mais l’autrice trouve toujours de nouvelles dénominations sans jamais se répéter. Le jeu avec le langage est intéressant. L’histoire est à la fois sombre, féministe, mais il y a quelque chose de rêveur aussi dans ce récit. Un énorme coup de cœur pour moi et un bel hommage à la Méduse originelle que l’on voit autrement après cette lecture.

L’idée lecture d’Alice :
Le Dernier Vide-grenier de Faith Bass DarlingLynda Rutledge (Babel)
Le 31 décembre 1999, Faith Bass Darling décide d’organiser un vide-grenier sur la pelouse de sa demeure patricienne de Bass, Texas, et de vendre toutes ses antiquités. Pourquoi ? Parce que Dieu lui a dit de le faire. Et parce qu’elle sait qu’elle va mourir à minuit… Un très beau roman sur la mémoire et sur ces objets dont nous entourons nos vies.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Ce livre est dans ma PAL depuis à peu près quatre ans ! Lorsque j’ai relu le résumé, il m’a paru coller parfaitement au thème et il réunissait tout ce que j’aime : mystères, histoire familiale, sentiments…

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
J’ai beaucoup aimé ce roman. Lynda Rutledge nous fait prendre conscience que chaque objet de notre vie a un réel sens, une véritable valeur pour chacun d’entre nous. Les meubles, la décoration qui remplissent nos maisons sont porteurs de souvenirs et, selon le foyer où ils se trouvent, ils n’auront pas la même signification et cela, Faith Bass Darling nous le fait comprendre en organisant ce vide-grenier hors du commun.

L’idée lecture de Hamida :
A la ligneJoseph Ponthus (La Table Ronde / Folio)
Ouvrier intérimaire, Joseph embauche jour après jour dans les usines de poissons et les abattoirs bretons. Le bruit, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps s’accumulent inéluctablement comme le travail à la ligne. Ce qui le sauve, ce sont l’amour et les souvenirs de son autre vie, baignée de culture et de littérature. Par la magie d’une écriture drôle, coléreuse, fraternelle, l’existence ouvrière devient alors une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœuf et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai souvent entendu parler de ce roman. Dès sa sortie, puis lorsqu’il a été récompensé du Grand Prix RTL Lire, encore à sa parution poche et puis malheureusement au décès de son auteur à l’âge de 42 ans des suites d’un cancer fulgurant. Je me suis toujours dit qu’il fallait que je prenne le temps de me plonger dans cet unique roman… Ce thème m’en a enfin donné l’occasion.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
C’est un roman qui déroute puis envoûte et touche avec un titre qui prend toute son ampleur sitôt qu’on l’a lu. A la ligne pour cette folle syntaxe. A la ligne pour une chronique du travail à la chaîne à travers ce livre, entre journal intime et récit autobiographique. A la ligne pour cette belle ode aux Invisibles dont il a fait partie. A la ligne d’une grande sincérité qui transparaît de cette plume singulière partie trop tôt, à laquelle je suis donc heureuse de pouvoir rendre hommage avec mes quelques mots.

L’idée lecture d’Aurélie :
Bec et onglesJean-Paul Didierlaurent (Au Diable Vauvert)
Jean-Paul Didierlaurent travaillait sur ce recueil au moment de sa mort soudaine, le 5 décembre 2021. Il nous a laissé ses dernières histoires, complétées ici par plusieurs nouvelles inédites lauréates des nombreux concours qu’il a remportés tout au long de sa carrière d’écrivain.
Un enfant albinos seul survivant d’une étrange apocalypse ; un covoitureur amoureux ; un fossoyeur défunt possédant un troisième œil ; une veuve qui tricote à l’infini ; une antique boîte aux lettres défiant le cours du temps… Chacune de ces nouvelles renferme un peu de l’humanité et de la poésie de l’immortel auteur du Liseur du 6h27.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Nombre d’auteurs nous ont quitté mais il en est un dont la mort prématurée m’a profondément affectée, c’est Jean-Paul Didierlaurent. Un auteur dont j’avais lu « Malamute », son dernier roman que je devais lui faire dédicacer à l’occasion d’un prochain salon… Qui n’aura finalement jamais lieu. Alors la dédicace on s’en fout, bien sûr, mais c’était un prétexte à la rencontre, à l’échange, une occasion de savourer sa bienveillance et sa gentillesse, sa simplicité et son authenticité. Aujourd’hui encore, cet auteur de grand talent me manque énormément, aussi mes larmes ont-elles bien failli jaillir lorsque je suis tombée par hasard sur ce livre cet été… Un exemplaire unique dans une librairie unique… Et un thème qui m’a permis de m’y plonger sans délai.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Quatorze nouvelles et autant de façons de retrouver la plume si belle, si fluide, si poétique de ce formidable écrivain, éternel par ses écrits. Quatorze nouvelles et autant de façons de nous prouver encore qu’il maîtrise l’art de la nouvelle comme personne. Quatorze nouvelles qui mélangent les genres, nous font croiser de formidables personnages au gré de situations plus ou moins inédites, sans oublier quelques clins d’œil à ses romans… Comme un inconscient et vibrant hommage avant l’heure pour son inimitable travail, son univers si sensible. Quatorze nouvelles et autant de façons de nous toucher. Par leur propos. Par leur narration. Par leur écriture. Par leur auteur. Un immense merci aux éditions du Diable Vauvert pour cet ouvrage posthume !

L’idée lecture d’Ingrid :
Une belle vieVirginie Grimaldi (Flammarion)
Emma et Agathe Delorme sont soeurs. Elles ont grandi l’une contre l’autre, mais sont pourtant très différentes. Agathe, la plus jeune, bordélique et ardente, a toujours pris toute la place dans le bain, dans la chambre et dans le coeur d’Emma. Après cinq ans d’un silence inexpliqué, Emma donne rendez-vous à Agathe dans la maison de vacances : Mima, leur grand-mère adorée, n’est plus, il faut vider les lieux et faire le tri dans les souvenirs. Les soeurs Delorme ont une semaine pour tout se dire et rattraper le manque de l’autre. Parviendront-elles à réparer le passé ? Dans la beauté de cet été au Pays basque, où leur enfance cogne à la porte, résonne la force de leur histoire. Entre rires et larmes, un roman bouleversant et irrésistible.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
J’ai hésité entre deux livres de cette autrice que j’adore : celui-ci ou « Les Possibles » mais mon choix s’est fait tout naturellement car ce roman porte sur la fraternité. Un lien magique qui se crée avec le temps et qui n’est pas forcément dû aux liens du sang.

Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
On lit ce roman comme un journal intime avec un sentiment de nostalgie. On passe du rire aux larmes. On est chamboulé par la complicité entre ces deux sœurs si différentes. On y parle de souvenirs, de l’enfance, de l’adolescence, des rancœurs et des joies. On redécouvre que la vie n’est pas un long fleuve tranquille mais qu’elle vaut la peine d’être vécue. Ce livre rend bien plus hommage à quelqu’un qu’on a perdu, c’est un hommage à l’innocence de l’enfance, au temps qui passe, à la vie et surtout à l’amour.
Je me suis retrouvée dans mon enfance (celle des années 80/90) avec mes jouets, mes séries/films, mes chanteurs (ah les Boys Band !!!) et mes idéaux d’avenir. J’ai parfois eu l’impression que c’était mon histoire qui s’écrivait sous mes yeux.
En dernier, je dédicace ces quelques lignes à ma sœur de cœur (qui se reconnaîtra).

Le Club de Lecture d’octobre est terminé… Vive le Club de Lecture de novembre avec le thème suivant :

Fêtons Thanksgiving en livres !

Les modalités de participation sont les suivantes :

– On s’inscrit par mail jusqu’au 12 novembre 2023 à l’adresse suivante : aurelie.deslivresetmoi7@gmail.com
– On bouquine
– On répond aux deux petites questions…
     * Pourquoi avoir choisi ce livre ?
     * Qu’as-tu pensé de cette lecture ?
Le tout en un maximum de dix lignes, transmises par mail à la même adresse au plus tard le 26 novembre 2023 !

Ne nous reste plus qu’à trouver LE livre et bouquiner : Rendez-vous à compter du 30 novembre pour découvrir le nouveau bilan ! Belle aventure et bonne lecture !

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