Chroniques 2024 \ Et chaque fois, mourir un peu – Tome 1 : Blast de Karine Giebel

Face à l’inhumanité des hommes… Choisir, c’est sacrifier : “Et chaque fois, mourir un peu, Tome 1 – Blast” de Karine Giebel, paru le 28 mars 2024 aux éditions Récamier.

Le pitch : Monter au front sans arme ni gilet pare-balles. Soigner les autres au péril de sa vie. Se sentir utile en ce monde.
De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l’Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l’égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.
Poussé par l’adrénaline, par un courage hors du commun et par l’envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques.
Jusqu’au risque de trop. Jusqu’au drame…

Depuis qu’elle nous en avait dévoilé quelques bribes à l’occasion d’une rencontre au salon “Livres en fête” de Saint-Raphaël que j’ai eu la chance d’animer, j’attendais ce nouveau roman de Karine Giebel avec une franche impatience. Le hasard a voulu que je puisse me le procurer au salon PolarLens avec quelques jours d’avance et, si je l’ai littéralement dévoré, il m’a fallu du temps pour le digérer tant il m’a touché, tant il m’a frustré, tant il me fallait ensuite trouver les mots pour vous en parler…

Plonger dans un roman de Karine Giebel, c’est toujours se lancer dans une véritable aventure humaine. Pour le meilleur parfois. Pour le pire souvent. Plonger dans un roman de Karine Giebel, c’est à la fois côtoyer l’humanité et l’inhumanité. Plonger dans un roman de Karine Giebel, c’est se lancer dans la lecture d’un vrai pavé sans jamais voir le temps passer tant les pages défilent, tant il est impossible de s’en extraire sitôt qu’on l’a commencé. Celui-ci n’a pas fait exception et j’attends d’ores et déjà le prochain tome, vous n’avez même pas idée…
Parce qu’il faut qu’on parle de Grégory. Grégory est infirmier, un beau métier qu’il a choisi d’exercer au péril de sa vie pour sauver celle des autres. Oui, Grégory est infirmier et ne trouve un sens à sa vie que dans les missions humanitaires, au profit de la Croix Rouge. Chaque jour, il se heurte à la barbarie des hommes, chaque jour, il se confronte aux horreurs de la guerre. Chaque jour, il prend des risques, chaque jour il se fait plus téméraire… Trop ?
C’est ainsi qu’on se retrouve happé au cœur d’une intrigue tout à la fois dense et puissante, douloureusement prenante et immersive, souvent éprouvante mais jamais dans la surenchère, parce que l’autrice s’est considérablement documentée pour ne restituer que la triste réalité. Elle est dure, elle est brutale, elle est violente… Elle est terriblement vraie.
Alors à l’instar de Grégory, on se laisse prendre aux tripes, frapper au coeur et blesser à l’âme. On tombe, on se relève et on enchaîne les chapitres, servis par une plume fascinante, tout à la fois fluide et soignée, un style vif et percutant, pour un moment de lecture sidérant, plein de suspense et de rebondissements, mais surtout qui marque tant on se laisse gagner et submerger par moult émotions, toutes plus fortes les unes que les autres.

En bref, Karine Giebel reste fidèle à elle-même et nous offre une fois encore un roman noir captivant et saisissant, mais aussi un bel hommage aux humanitaires.

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