Ce que j’aime avec les salons du livre, c’est qu’ils offrent l’occasion de découvrir de nouvelles plumes, de rencontrer de nouveaux auteurs et plonger dans leurs premiers romans. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance avec Marine Florisin : Elle dédicaçait à côté de Stéphanie Pèlerin au salon “Angoulême se livre“… Et comme j’étais partie à la pêche aux comédies de Noël, je suis repartie avec “J’ai poussé le Père Noël du traîneau“, son premier roman paru aux éditions Michel Lafon… Et maintenant que je l’ai savouré, il me fallait absolument vous le présenter à mon tour et à ma manière… A travers une petite chronique dans les prochains jours, mais également par le biais d’une interview que cette charmante autrice m’a gentiment accordée : Je l’en remercie vivement et vous laisse à présent découvrir ses réponses : Belle rencontre et bonne lecture !
Quelle autrice es-tu ? Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai envie de dire que je suis une autrice en devenir. « J’ai poussé le père Noël du traîneau » est mon premier roman et j’ai donc encore un peu de mal à me dire que, ça y est, « je suis autrice ». Mais sinon, je suis profondément attachée à la littérature populaire. J’aime qu’un livre me fasse voyager, ressentir des émotions. Et c’est ce que je cherche modestement à faire à mon tour.
Autrice… Mais avant tout lectrice, sans aucun doute : Quel rapport entretiens-tu avec la lecture ?
Oh que oui ! Je me suis construite avec la lecture et elle fait partie de mon quotidien. J’aime lire dans différents styles, avec une prédilection pour la fantasy. Mais un roman en littérature générale, romance, thriller ou young adult pourra tout aussi bien me plaire. Aujourd’hui, je transmets avec énormément de joie cet amour des livres à mon fils. Le voir adorer les albums des « Petites poules » ou se plonger dans les documentaires sur les chevaliers me comble de bonheur.
Tu as longtemps côtoyé le monde du livre avant de devenir autrice à ton tour : Quel a été ton déclic ? Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre la plume, pour un roman de Noël qui plus est ? En quoi le thème de Noël t’a-t-il davantage inspiré ?
En effet, au quotidien, je suis éditrice depuis une dizaine d’années. J’accompagne des auteurs dans la publication de leurs romans. J’adore mon métier, il est profondément ancré en moi. J’ai craint pendant longtemps de ne pas trouver ma voie dans la vie, et être éditrice a balayé ces doutes. Je sais que je suis faite pour ça.
Néanmoins, il y a trois ans, j’ai traversé une période de doutes. J’étais jeune maman, donc avec des journées qui filent à une vitesse incroyable, et très prise par mon métier, je me suis soudain demandé ce que je faisais pour moi. À quels moments je me priorisais par rapport à l’attention que j’accordais aux autres ? Ma réponse a été de me remettre à écrire, ce que j’avais laissé de côté depuis très longtemps. L’histoire de Mélia s’est ensuite imposée à moi, cette héroïne qui aurait besoin de découvrir qui elle est au plus profond d’elle, cette méthode du « say yes », puis le contexte de Noël et de ce voyage en chiens de traîneau est venu compléter le tout.
Ton premier roman « J’ai poussé le Père Noël du traîneau » a d’abord vu le jour en autoédition avant de s’offrir une seconde vie sous l’égide des éditions Michel Lafon : Peux-tu nous narrer cette belle aventure éditoriale digne d’un conte de Noël ?
Au départ, j’ai vraiment souhaité offrir une vie en autoédition à ce livre. Pour y travailler, je connais parfaitement le secteur de l’édition et j’avais envie que cette publication soit un défi dans tous les sens du terme pour moi : parvenir à mettre un point final à un roman, en gérer la commercialisation, la communication. Je voulais pouvoir apprendre encore, sortir de ma zone de confort. Et avoir la fierté de l’avoir fait « par moi-même ». Et j’ai été plus que ravie par l’expérience. Il y a bien sûr certaines choses que je ferais différemment si c’était à refaire, mais j’ai énormément appris, ce qui était mon objectif. Et puis, la sortie s’est très bien passée. Les lecteurices ont été au rendez-vous, j’ai eu de super retours, de très belles ventes pour un premier roman. Que du positif !
Une fois que « J’ai poussé le père Noël du traîneau » a eu vécu sa vie en autoédition, j’ai commencé à me dire que, si un éditeur souhaitait le publier un jour, pourquoi pas. Je ne l’ai donc envoyé qu’à très peu de personnes (trois éditeurs). Je ne voulais pas à tout prix être publiée, cependant je voulais à tout prix pouvoir travailler en confiance avec un éditeur. J’ai alors rencontré Florian Lafani des éditions Michel Lafon et le déclic s’est fait. Mélia et Antonin sont alors repartis pour une nouvelle aventure.
Pour dresser un très bref résumé de ce qui nous attend entre tes pages, nous allons faire la connaissance de Mélia qui, sous l’impulsion de ses meilleures amies, va dire oui à tout… Et donc à un séjour à la montagne à la découverte du mushing alors qu’elle craint les chiens et qu’elle est la reine des gaffes, ce qui va passablement agacer Antonin mais attendrir sa chienne Baïkal. D’où t’est venue cette idée ?
Quelle bonne question ! Je suis incapable de me souvenir exactement comment se sont emboîté les idées pour parvenir à ce résultat. Je voulais que mon héroïne puisse se confronter à ses plus grandes peurs pour pouvoir évoluer. Puis il y a eu le contexte des chiens de traîneau. J’ai moi-même fait une classe de neige en chiens de traîneau lorsque j’étais à l’école primaire et je crois que ce séjour extraordinaire m’a marquée. Par exemple, l’anecdote des croquettes est 100% véridique.
Il y avait un vrai potentiel comique : cette héroïne terrifiée par les chiens, qui se retrouve obligée de passer du temps dans une meute, coupée du monde. Et ce musher qui se demande franchement comment elle a pu en arriver là ? Qui s’exile pendant 15 jours avec des chiens quand il ne peut pas les approcher ? D’autant que, pour Antonin, ces chiens sont toute sa vie. Mais eux (et notamment Baïkal) cernent mieux que Mélia et Antonin ce qui se joue. Ils ont une clairvoyance animale.
Sous couvert du plan Tequila, ce roman est avant tout une belle histoire d’amitié entre Mélia, Cathy et Romane. Pourquoi en avoir fait les bases de ton intrigue ? En quoi était-ce essentiel à tes yeux ? Que dirais-tu pour présenter ce joyeux trio ?
La sororité est fondamentale pour moi. Comment se tendre la main entre femmes pour se permettre d’évoluer toutes ensemble. Comment se souhaiter le meilleur. Comprendre que le bonheur des autres n’enlève rien au nôtre. Dans un monde qui nous maltraite depuis des siècles, c’est en étant là les unes pour les autres qu’on arrivera à progresser.
Le rêve de Mélia, depuis son enfance, est de se marier. Puis son amie Romane (qui a plutôt tendance à enchaîner les hommes et aime sa liberté plus que tout) débarque un soir et annonce qu’elle va se marier. Ce que Mélia vit d’abord un peu mal, parce que ça la confronte à ce qu’elle pense vouloir de la vie et n’arrive pas à atteindre. Avant de se rendre compte que cela ne l’empêche pas d’être contente pour Romane. Qu’elle veut le bonheur de son amie et que, s’il passe par le mariage, alors c’est ok pour elle.
Mélia, Romane et Cathy sont aussi différentes qu’essentielles l’une pour l’autre. Elles seront là l’une pour l’autre quoi qu’il arrive. Pour le meilleur comme pour le pire !
Avec ou sans Noël et comme toute romance qui se respecte, c’est également une jolie ode à l’amour… Au sens large puisqu’il est aussi question de l’amour que l’on peut porter à ses bêtes, ainsi qu’à la nature et à ce qu’elle peut nous offrir. Comment l’expliques-tu ?
Oui, j’avais envie de me questionner sur l’amour, sur la place qu’on accepte de lui donner ou non dans sa vie.
Mélia pense qu’elle ne réussira sa vie que si elle parvient à se marier. On lui a inculqué ça depuis toujours : reste dans le rang, ne te fais pas remarquer, trouve un homme et fais en sorte de le garder. C’est si profondément ancré en elle qu’elle ne se pose pas la question de ce qui la fait vibrer ou non.
De son côté, Antonin fuit toute relation. Un évènement de sa vie lui a fait intégrer qu’ouvrir son cœur à quelqu’un est un risque. Risquer d’aimer, c’est aussi risquer de souffrir et il refuse d’ouvrir cette porte. À une exception près : ses chiens. Ils sont la prunelle de ses yeux, sa famille.
Et pourtant, lorsqu’ils se rencontrent, et alors que tout semble les opposer, ils vont l’un et l’autre s’apporter beaucoup. Au point, peut-être, de leur faire reconsidérer ce qu’ils pensaient les rendre heureux.
Qui dit mushing dit chiens de traîneau… Saurais-tu nous dire un mot sur la merveilleuse Baïkal ?
Ah ! Baïkal, je pense que c’est mon personnage préféré de ce roman.
Baïkal est la première chienne d’Antonin, elle lui a été offerte par son père (lui-même musher) et il l’a élevée depuis toute petite. Ils sont fusionnels l’un et l’autre. Elle lit en lui tout ce qu’il ne dit pas.
Baïkal est désormais à la retraite. Elle ne tire plus le traîneau, mais a laissé sa place à son protégé, Nauru, le petit jeune de la meute. Baïkal, c’est une sorte de maman. Qui regarde son petit faire des bêtises et voudrait le pousser dans la bonne direction (et par son petit, je pense à Antonin plus qu’à Nauru).
Si Mélia en a une peur bleue au début, elle va peu à peu se rapprocher de cette chienne et nouer une superbe relation avec elle.
Bien plus qu’un « say yes challenge », ton roman nous rappelle avec beaucoup d’émotions qu’il faut savoir se saisir des opportunités que la vie met sur notre chemin, qu’il est indispensable de se libérer des chaînes dont on s’entrave soi-même afin d’éviter de passer à côté de sa propre existence et avoir des regrets. Était-ce là le message que tu souhaitais faire passer à travers cet ouvrage ? Penses-tu que la littérature puisse davantage nous convaincre de s’affranchir de nos propres barrières ?
C’était même mon objectif premier. Au-delà de la romance et de l’ambiance de Noël, je voulais pouvoir transmettre l’envie de se questionner sur sa vie, de chercher à trouver sa voie. Le bonheur peut être différent pour chacun, et il faut sacrément de courage pour se donner les moyens de l’atteindre.
La littérature, au-delà de nous divertir, nous permet de nous interroger sur notre vie. Si ce livre transmet de belles valeurs, alors je crois que j’ai accompli ma mission.
Parce qu’un premier roman peut en cacher un autre, as-tu déjà une idée pour de prochaines pages ? Quels sont désormais tes projets littéraires ?
J’avance sur un deuxième roman en ce moment. Une romance entre une détective privée en herbe et un policier. Elle étant accusée de meurtre. On retrouvera dedans des valeurs qui me sont chères : à nouveau la sororité, mais aussi une interrogation sur la manière de se libérer de traumatismes de l’enfance…
Un petit mot pour la fin ? Que nous souhaites-tu pour Noël et l’année 2025 ?
Je vous souhaite à tous de trouver votre voie, de construire la vie qui peut vous rendre heureux, d’être en phase avec vous-même. Je crois qu’apprendre à se connaître est un long chemin sinueux, une intrigue semée de rebondissements, mais qu’il vaut le coup de chercher à le parcourir plutôt que d’opter pour l’autoroute à tout prix.
Et puis, je vous souhaite de pouvoir lire autant que vous le souhaitez, parce que lire, c’est la vie ! 😊
Un immense merci à Marine Florisin pour cet entretien passionnant ! A présent, mes Bookinautes adorés, c’est à vous de bouquiner si vous ne l’avez pas encore fait : “J’ai poussé le Père Noël du traîneau” n’attend plus que vous en librairie et se révélera une lecture idéale pour cette période de l’Avent !