Chroniques 2025 \ Survivantes de Cédric Sire

Un thriller terriblement moderne, actuel et éprouvant : “Survivantes” de Cédric Sire, paru le 16 janvier 2025 aux éditions Michel Lafon.

Le pitch : Elles ont soif de justice… Et de vengeance.
“Comme les autres, Tanya a traversé l’enfer. Comme les autres, on a fait d’elle une proie, et elle a survécu. Proie elle n’est plus. Proie plus jamais elle ne sera.”
Farrah, Kate, Tanya et Cheryl sont des survivantes. Rescapées de meurtriers sadiques, elles n’ont d’autre choix pour se relever que la vengeance et la traque de leurs bourreaux. Mais si le sang appelle le sang, la vengeance aussi… Elles cherchaient la paix, elles ont trouvé l’enfer.

S’il est un auteur dont j’attendais le retour en librairie avec une franche impatience cette année, c’est incontestablement Cédric Sire. Parce que j’ai dévoré toute sa bibliographie après avoir découvert sa plume avec “Du feu de l’enfer“… Bientôt quatre ans qu’on patientait, depuis la parution de “La Saignée” en septembre 2021, un roman aussi sombre que captivant qui reste à ce jour mon préféré de l’auteur. Aussi n’ai-je pas hésité une seconde lorsque l’opportunité s’est présentée de pouvoir rencontrer ces “Survivantes” en avant-première, et je ne remercierai jamais assez celui qui m’a offert cette chance : il se reconnaîtra, j’en suis persuadée ! Le plus dur reste à présent d’en parler, même après avoir laissé décanter cette saisissante lecture pour mieux faire la part des choses et livrer un avis au plus juste de mon ressenti…

Quatre femmes ont survécu à d’indicibles atrocités. Mais survivre n’est pas vivre et les séquelles sont aussi nombreuses que colossales, surtout celles qu’on ne voit pas, surtout lorsque les forces de l’ordre et le système judiciaire n’ont pas su mener à bien les missions qui sont les leurs. Dans leur nécessaire quête de réparation, elles réclament vengeance… Mais vengeance n’est pas justice et n’est pas bourreau qui veut, bientôt les victimes redeviennent des proies, surtout face à une meute de prédateurs de la pire espèce.
Ainsi Cédric Sire dénonce les violentes faites aux femmes et l’insuffisante réponse des pouvoirs publics face à ce fléau, inadmissible et pourtant toujours d’actualité en 2025. Si l’on n’apprécie évidemment la qualité de l’intrigue, construite avec finesse et subtilité pour nous accrocher dès les premières lignes jusqu’à la dernière page tournée, on sera soufflé, même époustoufflé par la profondeur, la densité, la complexité, le supplément d’âme qu’a su insuffler Cédric Sire à son quatuor de survivantes. Kate, Farrah, Tanya, Cheryl… Quatre femmes que la gente masculine a tenté de détruire mais qui ont su se relever, peu importe les traumas. A défaut de guérir ou d’effacer, chacune a tenté de se reconstruire d’une manière ou d’une autre pour avancer, bon gré mal gré. Et Cédric Sire nous dresse un minutieux portrait de chacune d’elles, avec ses victoires et ses blessures, ses atouts et ses failles, ses forces et ses fragilités. Dès lors il est impossible de sortir indemne d’une telle lecture.
Parce que l’intrigue se révèle tout à la fois atypique et inédite, qu’elle est menée à un rythme effréné qui ne nous laisse aucune chance ni répit. Parce que l’atmosphère se fait rapidement oppressante, la tension prégnante, les émotions aussi violentes que palpables. Ajoutons à cela une narration omnisciente, une plume visuelle, dynamique et percutante, un style vif, acide et incisif et vous comprendrez pourquoi on ressort profondément secoué par cette lecture.

En bref, Cédric Sire est de retour en librairie… Et il n’a pas fait les choses à moitié !

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