
Un thriller à l’américaine : “Quand ils viendront” de René Manzor, publié ce 03 septembre 2025 aux éditions Calmann Levy.
Le pitch : Peter a 11 ans. Son père a quitté sa famille pour vivre seul dans un lieu qu’il tient secret. Pour toute explication, il a dit à sa femme que leur sécurité à tous les trois en dépendait. Mais, une nuit de tempête, il surgit chez eux, blessé, et les embarque dans un minivan, direction la Pennsylvanie.
Confusément, Peter a toujours su que ce jour arriverait. Chaque weekend depuis deux ans, son père l’entraîne au tir sur cible, à l’endurance, au combat à mains nues… Et entre deux exercices physiques, il l’initie aux échecs, lui fait apprendre par cœur des stratégies, des numéros de téléphone, des codes…
Menacé par des ennemis dont Peter ignore tout, son père a prévu jusqu’au moindre détail de leur exil. Malheureusement, le destin s’en mêle sous la forme d’un terrible accident. Peter et sa mère se retrouvent seuls pour affronter l’avenir, isolés dans une ferme en plein territoire amish, un monde hors de toute modernité.
Dans cette région inconnue, dans cette maison inconnue, Peter ne sait qu’une chose : « Ils viendront », comme lui a dit son père. Mais qui ? Quand et pourquoi ? Et que peut faire un garçon de 11 ans pour protéger sa mère ?
C’est un peu par hasard, lors de ma folle semaine touquettoise, que j’ai pu dénicher cet ouvrage parmi les nombreux titres de la rentrée littéraire que ma libraire préférée avait à bouquiner… Je le lui ai donc emprunté, ni vu ni connu, afin de m’offrir une escapade littéraire dans mon escapade littéraire… Voyez donc un peu comme je suis maligne ! ^^
Fidèle à ses bonnes habitudes, l’auteur nous offre une intrigue menée tambour battant, remarquablement construite et redoutablement maîtrisée. Nous plaçant dans la même situation que ses protagonistes, René Manzor nous confronte ainsi à un ennemi d’autant plus dangereux qu’on en ignore tout de prime abord. Dès lors le lecteur se retrouve soumis à une action constante comme à un suspense de tous les instants, les choses s’emmêlent et s’enchaînent, vont très (trop ?) vite et très (trop ?) loin sans jamais nous accorder le moindre temps mort.
Si je n’ai pas particulièrement réussi à m’attacher à ces personnages, ceux-ci s’avèrent des héros pour le moins atypiques puisque nous nous glissons dans les pas d’un jeune garçon de 11 ans auquel le père a “tout” inculqué afin qu’il puisse se protéger, ainsi que sa mère dépressive, le moment venu. Peter et Emma cavalent ainsi en territoire(s) inconnu(s), et c’est finalement cette dernière qui m’a peut-être le plus touchée face à ces moult dangers.
Mais si l’histoire se révèle aussi prenante et trépidante, c’est aussi parce qu’elle est portée par une plume fluide, vive et percutante, un style efficace et très visuel, ce qui rend la lecture immersive et haletante.
En bref, pour cette rentrée littéraire, René Manzor nous entraîne sans retenue dans une aventure sous haute tension bigrement moderne !