Chroniques 2025 \ Où tu seras reine de Chrystel Duchamp

Un thriller psychologique aussi éprouvant que malaisant : “Où tu seras reine” de Chrystel Duchamp, paru le 17 janvier 2025 aux éditions Verso.

Le pitch : Maud, vingt-cinq ans, entretient une relation fusionnelle avec sa mère. Quand sa psychiatre lui explique que ce lien l’empêche de s’épanouir, la jeune femme décide de prendre ses distances avec la figure maternelle.
Jusqu’au jour où Maud découvre sur son répondeur un message paniqué de cette dernière. Un message qui se conclut par « Je l’ai tué ».
Maud se précipite dans la maison de son enfance. Commence alors une chasse au trésor funèbre qui va l’amener, pièce par pièce, à exhumer d’inavouables secrets de famille…

Adepte des sombres aventures de Chrystel Duchamp depuis son premier roman, voilà une éternité que je cherche le temps de me plonger dans ce nouvel ouvrage, publié en janvier mais que je me suis procurée à PolarLens en mars dernier… Que je comptais bouquiner cet été… Il m’aura finalement fallu patienter jusqu’à l’automne : Mieux vaut tard que jamais, surtout pour une telle intrigue, plus sombre et torturée que jamais !

Si l’autrice est passée maîtresse dans l’art du thriller psychologique, ce nouveau titre nous entraîne bien plus loin dans la noirceur de l’humanité, au gré d’un livre magistralement orchestré, construit comme un puzzle dont assembler toutes les pièces relèvera autant de l’épreuve que de la révélation, pour une lecture dont il est impossible de sortir indemne.
Alertée par un message de sa mère, avec laquelle elle essaie pourtant de prendre ses distances sur les précieux conseils de sa psychiatre, Maud retourne dans la maison de son enfance… Et nous voici pris au piège d’un huis clos à niveaux multiples, tout à la fois dans cette sinistre demeure et dans l’esprit tourmenté de notre protagoniste.
Très vite, l’atmosphère nous saisit d’effroi, nous déroute autant qu’elle nous étouffe et, tandis qu’à chaque pièce visitée nous est révélé un pan toujours plus sordide de l’histoire familiale, l’autrice aborde avec une terrifiante justesse les thématiques particulièrement sensibles des maladies mentales et des relations toxiques… Et le cocktail s’avère diablement explosif, glaçant et sidérant.
Dès lors, c’est une lecture difficile qui vous attend entre ces pages, menée avec une remarquable habileté, au gré d’une écriture tout à la fois brute et envoûtante, presque viscérale, qui nous fait du mal… Et pourtant on en redemande. C’est ainsi qu’on suit ce jeu de piste tout en sachant qu’on va souffrir, parce qu’il FAUT qu’on sache, qu’on comprenne, dans la mesure du possible.

En bref et une fois encore, l’autrice joue dangereusement avec nos nerfs comme avec nos émotions à travers ce roman d’une noirceur abyssale, aux confins de l’horreur… Tout ce qu’il y a de plus humaine, nous marquant (vraiment) durablement.

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