Sacré nom de dieu mes petits chéris, quelle santé ne faut-il pas pour tant d’activités ! Je reviens de Mons pour bientôt rejoindre Strasbourg et profiter de quelques jours de congés… Avant de rejoindre Limoges pour un week-end littérairement déjanté !
Ainsi vous l’avez deviné, je poursuis mes folles activités de blogueuse passionnée et entraîne dans mon sillage cette fine et folle équipe qu’est désormais devenue ma DreamBookTeam : Quatre lecteurs de mon plus proche entourage que j’ai embrigadés… D’abord pour une rubrique commune à tous puis dans une autre, propre à chacun d’entre eux… Et maintenant dans ces fameuses lectures communes ! Une nouvelle expérience que j’ai voulue tenter avec eux, par groupes de deux, il y a quelques mois… Parce qu’un avis c’est bien, mais un triple avis, c’est mieux !
Aujourd’hui c’est au tour de ma collègue Françoise et mon compagnon Franck de me rejoindre par ici pour vous offrir une chronique à six mains à propos du livre “Le coeur battant de nos mères“, un premier roman de Brit Bennett paru aux éditions Autrement et désormais disponible au format poche aux éditions J’ai Lu, consacré meilleur premier roman étranger 2017 par le magasine Lire…
Le livre dans ses moindres détails…
Format lu : Poche – 378 pages
Résumé : “Quand Nadia,17 ans, perd sa mère et avorte en cachette, sa vie est bouleversée. Elle choisit alors de quitter la communauté noire et religieuse qui l’a vue grandir et laisse derrière elle Luke, son amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie. Boursière dans une grande université, Nadia fréquente désormais l’élite. Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes gens vont se croiser puis diverger, tendues à l’extrême par le poids du secret. Dans la lignée d’Elena Ferrante et de Chimamanda Ngozi Adichie, Brit Bennett nous offre un roman lumineux et inoubliable.“
Incipit : “La première fois que nous en avons entendu parler, nous n’y avons pas cru. Vous savez bien que les rumeurs vont bon train chez les pratiquants.”
Verdict de mes acolytes…
Si Françoise disposait de son propre bouquin, Franck et moi-même avons fait exemplaire commun, ce qui n’a pas posé de difficulté … Je l’ai d’abord lu pour lui laisser toute latitude dans sa lecture… Et c’est ainsi qu’il m’a fourni son avis en premier… Pour autant c’est par l’avis plus tardif de Françoise que je vais finalement commencer pour plus de commodités…
Françoise a beaucoup aimé cette lecture et ces personnages qui, selon elle, ont pour point commun ce rapport toxique à leur mère qui a tôt fait de bouleverser leurs vies, de différentes manières et à différents degrés. Des mères supposées être protectrices mais tantôt trop présentes, tantôt trop absentes… Et qui vont se faire l’écho des destins de leurs chérubins tout au long du roman… Des destins perturbés au gré de leurs amours, secrets et autres non-dits qui ne manqueront pas d’empoisonner leur vie…
Oui, Françoise a beaucoup aimé ce récit tout en subtilité, empreint de ces sentiments d’étrangeté et de solitude qu’elle a finalement partagés avec les protagonistes tandis que les pages défilaient, cette impossibilité de communiquer qui se dessine dans un roman aux contours toutefois bien lisses… Chaque personnage est selon elle renvoyé à sa relation maternelle, à la fois source de vie et de tourments…
Au final, Françoise estime que ce récit dispose d’une puissance d’évocation exceptionnelle qu’il ne faut absolument pas manquer…
Bien que beaucoup plus mesuré, Franck a lui aussi apprécié sa lecture. Une auteure considérée comme l’une des révélations du monde littéraire anglo-saxon avec ce premier roman qui a déjà fait un tabac aux Etats-Unis : Franck avait donc repéré ce roman depuis un moment au travers de la presse culturelle qu’il compulse régulièrement.
Une lecture qu’il résume comme un roman chorale qui se lit facilement, une histoire de femmes narrée par des femmes, une intrigue dont le thème principal est l’avortement, avec pour toile de fond une communauté noire-américaine régie par la religion. Mais Franck retiendra surtout cette plume incroyablement fluide, belle et maîtrisée, qui rend incontestablement ce roman remarquable… Et par ailleurs remarqué !
Et votre blogueuse dans tout ça ?
Et bien votre blogueuse doit d’abord vous avouer qu’elle n’a pas retenu ce roman pour de valables raisons… Brit Bennett est une formidable auteure que j’ai la chance d’avoir pu rencontrer au Festival America l’an dernier… Je ne la connaissais pas mais Franck m’en avait parlé en des termes élogieux… Excepté qu’il s’était trompé et l’avait appelée “Bret Binnett”… Oui, voilà qui m’a provoqué un mémorable fou rire et m’a fait ma soirée… Mais surtout qui m’a permis de retenir ce nom (le vrai ! ^^) et ce titre pour l’extraire de ma PAL aujourd’hui…
J’ai pour ma part beaucoup aimé suivre les destins croisés et déchirés de Nadia, Aubrey et Luke au sein d’une société imprégnée de religion où le moindre faux pas peut faire basculer toute une vie : C’est précisément ce qui arrive… Un roman chorale d’une grande intensité, dont l’intrigue nous est contée par des femmes, des voix qui captent notre attention pour ne plus jamais la lâcher. Abordant le délicat sujet de l’avortement avec beaucoup de pertinence, de pudeur et de subtilité, l’auteure nous livre un roman incroyablement touchant, prenant et saisissant, servi par une plume d’une remarquable beauté, un style incroyablement fluide et plaisant pour une lecture particulièrement marquante, nous invitant nous-même à la réflexion…
Le mot de la fin…
Si notre enthousiasme s’élève pour chacun à divers degré, nous en conviendrons tous les trois : Nous avons beaucoup apprécié cette lecture, mais surtout cette plume qui l’a si bien portée. C’est un roman à la fois captivant, intéressant et émouvant que l’auteure nous a offert ici, et c’est bien volontiers que nous vous invitons à votre tour à le découvrir… N”hésitez pas en retour à nous indiquer ce que vous en avez pensé, cela nous fera bien plaisir !