Quand la médecine inspire le crime pour un polar historique à plus d’un titre : “Le jardin des anatomistes” de Noémie Adenis, paru le 1er février 2024 aux éditions Robert Laffont dans la collection la Bête Noire.
Le pitch : Paris, mars 1673. Scalpel en main, le chirurgien Pierre Dionis opère des cadavres devant une assemblée d’étudiants. Bientôt, une série de meurtres accable la ville. Étrange coïncidence : les blessures infligées aux victimes s’inspirent des séances de chirurgie de Dionis. Sous un ciel gris et une pluie battante, des doigts accusateurs se tendent vers l’amphithéâtre. Le spectacle fascine autant qu’il épouvante. La tension monte et la foule se presse.
Qui pourra arrêter ce meurtrier qui met en pratique à la nuit tombée les leçons publiques données au Jardin du Roi ? Peut-être Sébastien de Noilat, herboriste de province, anxieux de nature, promu enquêteur bien malgré lui dans cette ville terrifiante…
Déjà ravie de prendre part aux festivités du Salon “Livres en fête” organisé à Saint Raphaël début février, je le fus d’autant plus en apprenant que j’aurais la chance et le plaisir d’y retrouver Noémie Adenis pour remonter le temps aux côtés de Maxime Fontaine et Bertrand Puard à l’occasion d’une table ronde très joliment intitulé “Frissons du grand siècle“. Une thématique idéale qui m’a donc permis de découvrir son nouveau roman en avant-première, j’en profite d’ailleurs pour remercier chaleureusement les éditions Robert Laffont pour l’envoi de ce livre qui m’a captivée.
J’avais déjà beaucoup aimé “Le loup des ardents“, premier titre de l’autrice, récompensé du Grand Prix des enquêteurs 2020, au gré duquel nous suivions les aventures d’Aymar de Noilat dans la Sologne de 1561. Cette fois-ci Noémie Adenis nous invite à la Capitale en 1673, sous le règne de Louis XIV et donc un siècle plus tard à la rencontre de… Sébastien de Noilat. Oui, voilà ! Alors de grâce mes petits chéris, bien que ces deux romans soient aussi différents qu’indépendants, lisez-les dans l’ordre, je vous prie… Ne pas le faire vous condamnerait à divulgâcher… Un crime que je ne saurais vous laisser perpétrer !
Mais revenons-en à nos chapitres qui nous immergent dans un Paris du XVIIème plus vrai que nature, tant l’autrice s’est documentée pour nous le restituer. On y croise le chirurgien Pierre Dionis en pleine démonstration dans ce qui deviendra notre Jardin des Plantes. Mais bientôt ses cours inspireront une série de meurtre à travers la ville.
Bien que l’affaire soit confiée au Commissaire Parisot, ce sont dans les pas de l’anxieux et pleutre Sébastien de Noilat que nous allons nous glisser. Herboriste de son état, le jeune homme n’a rien d’un enquêteur mais se retrouve pourtant, et bien malgré lui, au cœur des investigations que nous suivons avec beaucoup intérêt. Alors que les fausses pistes se multiplient aussi vite que les suspects, ces deux-là vont constituer un improbable duo auquel on a tôt fait de s’attacher tandis qu’ils nous tiennent en haleine jusqu’à la dernière ligne.
Mais si l’histoire est si prenante, c’est également parce qu’elle est tout à la fois enrichissante et fascinante. En effet l’autrice nous offre un aperçu de la chirurgie et de l’enseignement de la médecine à l’époque, autant d’éléments méconnus de l’Histoire que nous découvrons sous une plume fluide, élégante et adaptée au contexte historique, un style attrayant et soigné, le tout souligné par de remarquables illustrations tirées de l’ouvrage de Pierre Dionis… Et la boucle et bouclée !
En bref, avec son nouveau roman, Noémie Adenis s’inscrit durablement dans l’Histoire et la littérature noire tout en imposant sa griffe, personnelle et unique !