Ceci est une prescription littéraire. Veuillez lire attentivement les chapitres. Demandez conseil à votre libraire : “La bande de l’abribus : Du rififi en psychiatrie” de Luce Michel, paru le 10 janvier 2024 aux éditions BlackLab.
Le pitch : Une clinique psychiatrique aux confins de trois villages du Sud de la France, un abribus où les patients prennent l’habitude de se retrouver pour fumer et pour discuter lorsqu’il pleut : Valérie, Viviane, Yves, Aurore forment ainsi une sympathique petite bande de dépressifs…
La clinique a bien du mal à survivre car – paradoxe – elle a besoin de malades pour tourner mais ceux-ci partent dès qu’ils sont guéris ! La psychiatre Amélie Bescotte va trouver la solution pour « fidéliser les patients » : et si, au lieu de les soigner, on créait ou on prolongeait leurs addictions… Au Diable le serment d’Hippocrate ! Céline, une des femmes de chambre, se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond et commence à mener l’enquête. Lorsque, cerise sur le gâteau, un cadavre est découvert dans l’enceinte de la clinique, les esprits s’échauffent…
J’ai découvert Luce Michel alors que les Louves du Polar et BePolar me sollicitaient aux fins d’animer quatre lives en leur compagnie. Je me plongeais alors dans “Vue mer“, un roman noir unique que j’avais beaucoup aimé. Aussi n’ai-je pas hésité une seconde lorsqu’on m’a proposé de rencontrer “La bande de l’abribus” et son premier opus : J’en profite d’ailleurs pour remercier Luce Michel et sa maison d’édition de m’avoir offert cette belle opportunité !
Authentique sans être classique, l’autrice nous invite une nouvelle fois dans le Sud de la France… Mais dans une clinique. Psychiatrique. Oui, oui.
C’est dans ce décor pour le moins atypique qu’on rencontre donc “la Bande de l’abribus“, laquelle vient d’intégrer une nouvelle recrue patiente en la personne d’Aurore, elle aussi naufragée de l’éducation nationale.
C’est en leur compagnie qu’on découvre des cadavres et des médicaments, des plantes et des petits arrangements pour “fidéliser” le client… Vous constaterez rapidement que les plus malades ne sont pas toujours ceux que l’on pense…
A autrice pas banale, intrigue pas banale : Nous voici donc plongés au cœur d’un cosy mystery aux allures de huis clos original et rondement mené en plus d’être désopilant et décalé, divertissant tout en levant le voile sur certains travers de la médecine actuelle et dans le secteur psychiatrique en particulier, sans oublier de mettre en valeur l’amitié telle qu’elle peut naître, peu importe l’environnement.
Servie par une plume fluide, savoureuse et grinçante, un style teinté d’humour sans manquer de piquant, cette lecture n’en est que plus dynamique et plaisante, sympathique et empathique.
En bref, si Luce Michel aime le noir, elle y ajoute des paillettes pour se faire remarquer avec douceur et légèreté : En résulte ce thriller loufoque et détonnant, plus efficace que les anxiolytiques à n’en point douter !