Un polar riche en sensations fortes : “L’ombre des innocents” de René Manzor, paru le 03 janvier 2024 aux éditions Calmann Levy.
Le pitch : Paris, bureau d’un éditeur bien connu. Alors que Marion Scriba, romancière, parle de son prochain polar,
des policiers surgissent et l’interpellent, l’accusant du meurtre qui occupe la France entière depuis deux jours.
Sur l’arme du crime, on a retrouvé l’ADN de Marion.
En garde à vue, la romancière clame son innocence. Mais l’ADN n’est-elle pas la reine des preuves ?
Acculée, Marion ne voit qu’une solution, certes folle : s’évader pour trouver le vrai tueur et se disculper.
Wim Haag, un agent d’Europol qui a rendu son badge douze ans plus tôt, est rappelé pour cette enquête à haut risque.
Très vite il comprend que quelque chose cloche : comment cette femme à la vie bien rangée, qui passe ses journées à écrire des histoires, peut-elle avoir un tel instinct dans sa cavale ?
Entre Wim, persuadé que la fugitive a un secret, et Marion, bien décidée à débusquer celui qui l’a piégée, commence une traque sans merci…
Adepte des romans de René Manzor depuis des années, j’ai ce nouveau titre dans ma PAL depuis janvier, lorsque nous nous sommes retrouvés au salon du Coquelicot Noir à Nemours. Si le temps m’a ensuite manqué, j’ai profité du mois de mai pour me rattraper et ainsi me lancer à mon tour dans cette traque hors du commun…
En effet, à peine franchissons-nous les premières lignes de cet ouvrage que l’auteur nous embarque au cœur d’une intrigue à l’efficacité redoutable. Si la vraisemblance n’est probablement pas le maître mot du récit, c’est pour laisser place au suspense et à l’action qui le maintient avec brio jusqu’à un dénouement, quoique un peu abrupt et rapide, mais tout à fait réussi.
Au centre de cette histoire survolant de nombreuses thématiques, Marion Scriba, protagoniste atypique, autrice de polars et mère divorcée de trois enfants dont elle est extrêmement fière, une femme ordinaire, semble-t-il, qu’on accuse pourtant de l’innommable à l’échelle européenne et qui nous fait vivre une cavale tout à fait exceptionnelle, ce qui nous pousse immanquablement à nous interroger à son sujet, et c’est là l’une des prouesses de l’auteur.
Un auteur qui nous en met plein les yeux et ne nous accorde aucun répit, fort de son esprit de cinéaste et donc de sa plume bigrement fluide, visuelle et efficace, son style vif, attrayant et dynamique pour un roman prenant et divertissant, dont le rythme déjà soutenu est encore accentué par des chapitres courts pour une lecture impossible à lâcher.
En bref, René Manzor nous entraîne dans une traque complètement folle à travers ce polar sous haute tension, plus exaltant qu’un film d’action !