Prolongez vos congés à la Villa Larsen où il fait (presque) bon vivre : “La bande de l’abribus – Tome 2 : Sale temps pour les faisans” de Luce Michel, paru ce 04 septembre 2024 aux éditions BlackLab.
Le pitch : « James savait. Le lièvre était levé. Les carottes cuites. Enfin, si on peut dire, puisqu’il s’agissait en fait d’une histoire d’hippopotames. »
Après un séjour rocambolesque en clinique psychiatrique, Yves et Céline sont désormais installés dans le Var pour profiter du calme et du soleil. Ayant appris que le riche propriétaire de la Villa Larsen recherchait un couple de gardiens, ils n’ont pas hésité une seule seconde. Et ils ont invité le reste de la bande de l’abribus à y venir pour de joyeuses retrouvailles. Tout se passe pour le mieux, jusqu’à ce qu’Yves découvre des faisans auxquels on a crevé les yeux dans le jardin de la Villa. Faisans qui lui rappellent amèrement les sangliers morts de la clinique…
En face, sur l’île du Levant, le groupe Amabed observe. Quatre universitaires ont découvert une falsification des écrits de Voltaire dont l’auteur n’est autre que le propriétaire de la Villa Larsen, Yann Williamsburg, grand spécialiste de Voltaire. Si le faussaire en a profité pour s’en mettre plein les poches, ces légères modifications ont coûté leurs carrières universitaires aux membres du groupe Amabed. Yann Williamsburg doit payer, et au prix fort !
Bien que ne connaissant pas Luce Michel depuis très longtemps, j’ai accroché à sa plume immédiatement. Elle publiait alors “Vue Mer” et venait nous en parler à l’occasion d’un des lives que j’ai eu la chance et le plaisir d’animer pour le site BePolar avec les Louves du Polar. Depuis, je l’ai retrouvée en compagnie de “La Bande de l’Abribus” avec laquelle je faisais connaissance dans un premier opus dont l’action se déroulait… Dans une clinique psychiatrique ! Lorsque sa maison d’édition m’a proposé de retrouver cette joyeuse équipe en avant-première via le site Netgalley, je n’ai pas hésité un seul instant, trop heureuse de pouvoir relire Luce Michel… A défaut d’avoir pu la rencontrer pour le moment (Un comble, non mais franchement !)
Si Luce Michel nous entraîne dans un cadre d’apparence plus classique – une villa en bord de mer -, il n’en est rien s’agissant de l’intrigue qu’elle nous propose : A la fois désopilante et décalée, foisonnante et rondement menée, dramatique et déjantée. Un savoureux mélange dont seul Luce a le secret.
Un secret dont on pourrait sans doute trouver la clé à travers ses personnages fort bien croqués. Des personnages qu’on prend plaisir à retrouver pour certains depuis le tome précédent, que je vous invite d’ailleurs à lire en amont en dépit d’histoires indépendantes, simplement pour le plaisir de suivre leur évolution. Des personnages qu’on rencontre avec beaucoup d’intérêt pour d’autres, car chacun est suffisamment étoffé pour être identifié et nous faire réagir, plutôt deux fois qu’une !
Si le dénouement me paraît un peu brusque voire un tantinet frustrant, c’est sans doute parce qu’on aurait aimé poursuivre l’aventure quelques pages de plus. Il n’en demeure pas moins que ce récit se lit avec délice, tant il est servi par une plume fluide, pétillante et piquante, un style vif, dynamique et truculent.
En bref, entre les écrits de Voltaire et quelques morts suspectes, Luce Michel récidive avec brio aux côtés de “La bande de l’abribus“… Avant de nous emmener Far Far Away pour une troisième aventure…?