Une belle surprise pour ce roman atypique : “La déchéance numérique“, de Franswa, disponible sur Amazon.
Le pitch : Cadre brillant et carriériste, ayant su gravir les échelons avec application et acharnement jusqu’au 16ème étage d’une tour de la Défense en tant que responsable stratégie et développement logiciel, et en couple avec la belle Julia depuis cinq ans, Arthur a vraisemblablement tout pour être heureux. Pourtant quelques instants de faiblesses vont entraîner l’effondrement de son monde professionnel comme celui de sa vie personnelle, tels deux châteaux de cartes emportés par le vent…
C’est à la suite d’un échange par l’intermédiaire de mon blog que cet auteur fort sympathique m’a proposé la lecture de son nouveau roman. Je dois bien admettre que le titre ne m’inspirait guère confiance, mais j’ai malgré tout voulu tenter l’expérience car, loin de me perdre, ma curiosité m’a souvent permis de dénicher de jolies perles…
A vous je peux le confier, le début de ma lecture m’a pourtant causé quelques frayeurs. En effet, l’idée même de devoir passer quelques 220 pages en compagnie d’un espèce de con*** prétentieux, arrogant et imbu de sa personne me laissait craindre pour la survie de ma tablette… Mais je suis parfois une chic fille courageuse, aussi ai-je pris mon mal en patience, pour laisser sa chance au malotru… Et je me suis glissée au cœur de cette histoire sans même m’en rendre compte…
Car c’est finalement tout l’intérêt de ce récit construit d’une main de maître et brillamment orchestré jusqu’à un dénouement aussi abouti que réussi. L’auteur nous dresse ici le portrait d’Arthur, un personnage détestable au premier abord pour la simple raison qu’il s’est égaré de lui-même au sein de notre monde où “avoir” et “paraître” ont pris un net ascendant sur “être”, drogué au numérique et à tout ce qui fait briller notre société de consommation. Et ce n’est que lorsque tout s’écroule, pulvérisé à grands coups de burnout sans doute, qu’il fouille son propre champ de ruines et y retrouve non seulement les valeurs essentielles qu’il avait perdues au fil des années, mais aussi les petits bouts de son âme qu’il s’agit maintenant de reconstruire après un long sevrage numérique et surtout sociétal. Une cure au vert qui fera autant de bien à Arthur qui, peu à peu, se montre sous un jour nouveau et se révèle aussi intéressant qu’attachant, mais aussi au lecteur qui réalisera lui aussi que “les meilleures choses dans la vie sont les plus simples” (Merci Saint Albray!)
Un dernier mot sur la plume de l’auteur délicieusement travaillée, son style fluide et soigné, faisant de ce roman un moment de lecture particulièrement plaisant.
En bref, ne vous fiez pas aux apparences : au-delà de cette couverture peu engageante se cache une belle découverte !