Chroniques 2020 La Catabase de Jack Jakoli

Un polar d’autant plus sombre et glaçant qu’il est inspiré de faits réels : “La Catabase” de Jack Jakoli, paru aux éditions IFS dans la collection Phénix Noir.
Le pitch : Lorsqu’un promeneur découvre le corps d’une femme atrocement mutilé, c’est le choc pour la commune de Ghlin, habituellement si tranquille. C’est aussi une première enquête qui démarre fort pour Matt Leymans, fraichement débarqué dans ce petit commissariat où les crimes de sang sont des affaires plutôt rares…
Il est des salons où je suis plus dangereuse qu’un sniper et alors je ne cherche pas l’auteur. Non : Je le traque ! A peine débarquée, je fais quinze fois le tour des tables sans jamais changer d’idée tant que je ne l’ai pas rencontré. Sans doute ne s’en est-il pas aperçu – Car on ne va pas se mentir : Vous m’imaginez inquiéter qui que ce soit avec ma trombine ? – mais Jack Jakoli fait partie de mes victimes… C’était à l’occasion du Salon “Iris Noir“, organisé à Bruxelles en novembre dernier. J’avais repéré son nom sur le programme… Je ne voulais pas le louper… Seulement j’ai eu du mal à le repérer car je ne connaissais son portrait qu’avec un bonnet… Alors j’ai tourné, comme indiqué… Et j’ai fini par le débusquer aux côtés de Ghislain Gilberti ! Je me suis donc ruée sur lui – en tout bien tout honneur, j’ai tout de même des principes – et me suis procurée ce bouquin qui me faisait déjà baver avant même sa sortie ! Je l’ai de nouveau rencontré depuis, en décembre dernier au Salon “Noir Charbon” organisé à Raimbeaucourt cette fois-ci, j’ai même eu la chance d’animer une table ronde en sa compagnie avec Eric Dupuis… Mais j’ai finalement attendu ce début d’année pour enfin m’y plonger…
“Certaines scènes, inspirées de faits réels, peuvent choquer. Je vous propose ici un thriller singulier.” Si l’auteur a cru bon de le préciser, ce n’est pas pour faire joli. C’est pour vous avertir. Et il a bien fait car vous n’êtes pas prêts à lire ce qui vous attend dans ce premier chapitre. Vous ne pouvez pas l’être. Pas plus que je ne l’étais… Raison pour laquelle je tiens moi aussi à vous prévenir.
 
Pour autant ne vous laissez pas intimider, impressionner, effrayer par ce premier chapitre d’une violence extrême, à la limite de l’insoutenable, faites-moi confiance : Serrez les dents et poursuivez ! Oui poursuivez car l’auteur vous offre ici une intrigue de grande qualité, particulièrement bien ficelée et rondement menée ! Une intrigue qui vous ouvre les portes du Darknet et vous dévoile ce que l’âme humaine recèle de pire… Quoique même le pire est un doux euphémisme ici…
Car si l’intrigue est remarquablement nerveuse, prenante et captivante, elle s’avère d’autant plus saisissante et réaliste qu’elle s’inspire de faits réels et que l’auteur est policier : Il sait donc de quoi il parle, maîtrise parfaitement son sujet, ce qui se ressent tout au long de cette lecture dont on ne parvient pas à décrocher. On regrettera seulement, et peut-être, que les personnages ne soient pas davantage étoffés alors même qu’on apprend à les connaître, à les apprécier, alors qu’on suit leur progression avec beaucoup d’intérêt.  
Toutefois cela n’a en rien entravé le “plaisir” (amis lecteurs, vous comprenez aisément ce que je veux dire en dépit du sujet foncièrement sinistre qui est ici traité !) que j’ai pris à lire ce polar, ce d’autant plus que la plume est fluide, efficace et dynamique, le style vif et soigné, le tout soutenu par de courts chapitres qui apportent encore plus de rythme à cette lecture !
 
En bref, un premier roman d’une extrême noirceur, d’une remarquable intensité… Et un auteur que j’entends suivre de très près !

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