Travelling avant sur un premier roman noir et bien serré : “Les Portes étroites” de Simon François, paru en septembre 2022 aux éditions du Masque.
Le pitch : Depuis vingt ans qu’il fait des ventouses sur les plateaux de cinéma, Didier est un peu passé à côté de sa vie : sa carrière de musicien n’a jamais pris, sa femme est malade et son fils a foutu le camp.
C’est peut-être pour cette raison qu’il se prend d’affection pour Ted, un jeune ventouseur collant mais pas méchant, l’avenir devant lui, du moins avant d’être accusé du meurtre d’un acteur – ce que Didier refuse de croire. Alors, un peu malgré lui, il accepte de coopérer avec une journaliste pour sortir le gamin de Fleury-Mérogis. Mais l’affaire se corse quand la jeune femme constate d’inquiétants liens entre le meurtre et le laboratoire Delattre, un géant pharmaceutique qui s’est octroyé quelques libertés avec la loi. Et si le duo est prêt à tout pour venir en aide à Ted, il apprendra à ses dépens qu’on ne s’attaque pas impunément aux colosses des hautes sphères…
C’est un peu par hasard, et surtout grâce à Olivier Bal, que j’ai découvert ce roman et son auteur. En effet les deux romanciers étaient voisins au Salon du Livre de Senlis le 1er octobre dernier et, alors que je revenais d’une escapade livresque à Pont Saint Maxence le matin même avant de m’embarquer pour une autre virée littéraire au Mans dès le lendemain, je n’ai pas su résister à la tentation que ce livre représentait, dont le titre m’intriguait, dont la couverture m’interpellait… Et vous savez quoi ? J’ai très bien fait !
Oscillant avec audace entre thriller, polar et roman noir, l’auteur nous entraîne dans un univers dont il connaît bien les arcanes pour nous offrir une intrigue particulièrement sombre et originale en plus d’être enrichissante mais aussi très actuelle. En effet, l’auteur nous conduit tout droit dans les coulisses du cinéma et nous présente le métier aussi ingrat que méconnu de ventouse… Quel est-il ? Je vous laisse le découvrir en plongeant dans cette lecture aussi prenante que passionnante.
Car l’auteur ne s’arrête évidemment pas en si bon chemin et ne nous laisse aucun répit, pas plus qu’à ses personnages fort bien croqués que nous suivons avec beaucoup d’intérêt dans un milieu qui ne fait pas tant rêver. Ted, bien sûr, accusé d’un crime pour s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment mais aussi et surtout Didier qui ne s’en laisse plus conter tant la vie ne l’a pas gâté, mais qui souhaite aider ce jeune homme qui lui rappelle son fils. C’est ce qu’il essaiera de faire avec l’aide d’Inès, journaliste d’investigation, au risque de s’attirer bien des ennuis tandis que le titre du roman prend peu à peu tout son sens.
Servie par une plume fluide et visuelle, un style vif et efficace, l’auteur nous tient en haleine d’un bout à l’autre de son récit fort bien rythmé, qu’on lit finalement d’une traite sans voir le temps passer.
En bref, un premier roman noir très réussi, qu’on verrait bien porté à l’écran pour un film… Hard boiled, bien évidemment !
Je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte 🙂