Chroniques 2015 La septième fonction du langage de Laurent Binet

Prix Fnac et
Interallié 2015: “La septième fonction du langage” de Laurent Binet chez Grasset.

Le pitch: 25 février 1980, le grand Roland Barthes se fait renverser par une
camionette alors qu’il sort d’un déjeuner avec François Mitterrand, et en
décédera peu de temps après. Mais si ce qui s’apparente à un malheureux
accident cachait finalement un meurtre, dans le but de récupérer un document
recelant un redoutable outil de pouvoir, la septième fonction du langage
définie par Jacobson? Jacques Bayard, policier n’aimant personne et Simon
Herzog, universitaire coincé décodeur de symboles, vont devoir mener cette
enquête folle et dangereuse pour percer ce mystère…

Convaincue par sa grande popularité et les critiques élogieuses dont il a fait
l’objet, je suis malheureusement passée à côté de ce roman dont il faut
pourtant reconnaître les multiples qualités. L’auteur s’adonne en effet à un
exercice périlleux et pourtant brillamment réussi lorsqu’il part d’un fait réel
pour imaginer toute une intrigue sur fond de complot où les morts s’accumulent
à une vitesse alarmante. En outre l’auteur nous livre, de manière très
originale, une oeuvre particulièrement érudite, indéniablement documentée, et
riches en références. Pour autant ce livre, à la fois roman linguistique et
polar loufoque, m’a perdue en cours de route. Après un début pourtant rythmé et
prometteur, je me suis noyée dans les trop nombreuses leçons de sémiologie,
scènes de bacchanales, et cours de linguistiques. J’ai repris pied à partir de
la quatrième partie, mais sans doute un peu tard pour ne pas y voir qu’un
délire de Khagneux surdoué. Sans doute le fait d’être née après les événements
servant de base a aussi joué en ma défaveur… Néanmoins le talent de l’auteur
est ici réel et incontestable.

En bref, un roman atypique, décalé et déjanté à lire avec précaution…
 

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