Un nouveau personnage pour un nouveau coup de cœur : “De fièvre et de sang“, de Sire Cédric aux éditions Le Pré aux Clercs et au format poche chez Pocket.
Le pitch : Il est tout de même ennuyeux de voir une série de meurtres particulièrement atroces se poursuivre lorsque les responsables sont censés être morts… Et pourtant de nouvelles victimes atterrissent complètement exsangues sur la table d’autopsie… Il est temps pour le Commandant Vauvert et la profileuse Eva Svärta de faire toute la lumière sur cette sombre, très sombre affaire…
Telle une droguée en manque, c’est avec plaisir et soulagement que j’ai pu mettre un terme à presque deux mois d’abstinence CédricoSirienne en me rendant au Salon “Saint Maur en Poche” pour me procurer ma dose en rencontrant l’auteur et me faire dédicacer le roman qu’il allait me conseiller. Buvant religieusement ses paroles et ses conseils, c’est donc sur ce nouvel opus que j’ai jeté mon dévolu, impatiente déjà de rencontrer un nouveau personnage hors du commun… Et la droguée que je suis n’a pas pu s’empêcher de se jeter dans cette lecture sans tarder, alors même qu’elle a eu l’intelligence suprême de ne se procurer qu’un roman sur les trois qui lui manquaient… Car l’addiction dont je suis victime n’est décidément pas prête à être sevrée…
En effet Sire Cédric, c’est le roller coaster du thriller français… Frissons et montée d’adrénaline garantis dès le résumé… Vous savez que ça craint… Et pourtant vous ne pouvez vous empêcher d’ouvrir ce bouquin comme si vous montiez à bord du train, de tourner la première page comme si vous attachiez votre harnais de sécurité, de retenir votre respiration à la lecture des premières lignes comme lors de la montée fatidique avant la descente, la chute… Et les hurlements de peur et de plaisir, prisonnier de ce piège dont vous avez vous-même cadenassé les chaînes…
Car l’auteur ne prend ni temps ni gants pour plonger son lecteur au cœur même de l’action, vous présentant une malheureuse demoiselle en bien fâcheuse posture, dénudée et ligotée sur un lit ensanglanté, sachant pertinemment qu’elle va elle-même y passer… Vous n’étiez pas prêt ? C’est dommage : la puissante et intense intrigue est déjà lancée ! Dès lors le lecteur ne peut que se laisser embarquer aux confins du réel et de l’horreur, en immersion totale au cœur de la débordante et inquiétante imagination de l’auteur, littéralement sous le dangereux charme qu’a lancé ce dernier. Sous le coup d’une tension de tous les instants, soumis à un effroyable suspense renforcé par tant de rebondissements, le lecteur ne peut que tourner frénétiquement les pages, les dévorer tel un zombie littéraire jamais rassasié, succombant inéluctablement au machiavélisme de l’auteur dont le talent n’est décidément plus à démontrer. Le lecteur va souffrir parce qu’il vit littéralement l’histoire… Et il va en redemander, maso qu’il est !
Parce que les personnages en compagnie desquels il vient de passer ces chapitres sont particulièrement bien croqués et… Tout simplement irrésistibles de complexité. On retrouve bien évidemment notre cher commandant Vauvert, son imposant physique et son caractère bourru, abîmé par ce qu’il a déjà pu voir et vivre au cours de sa carrière et de sa vie. Seulement il n’est plus seul, désormais épaulé par la profileuse Eva Svärta… Vous dire qu’elle est fort déconcertante est un euphémisme : son physique atypique vous attire, sa force de caractère vous convainc, son passé vous séduit, ses failles vous conquièrent. S’ils sont foncièrement attachants, ils ne sont pas seuls dans cette galère, et une fois encore les personnages secondaires ne sont pas en reste et apportent beaucoup à l’affaire, donnant du sens et du rythme au récit tandis que les chapitres défilent…
Et ils défilent d’autant plus vite qu’ils sont servis par une plume d’une imparable efficacité, d’une incroyable intensité, un style d’écriture particulièrement soigné et captivant, qu’ils sont courts et percutants, donnant là aussi du rythme au récit qui se lance, s’emballe et se cabre face à un lecteur d’ores et déjà subjugué…
En bref… Il est temps de l’être car je me suis montrée bien bavarde… J’en suis navrée mais je suis croc de cet auteur, aussi j’aime le dire et le partager ! Mais put*** pourquoi n’ai-je pas pris les suivants, moi maintenant ?