Chroniques 2018 Mal dans la peau de Ghislaine Bizot

Un roman à la fois original et bouleversant : “Mal dans la peau” de Ghislaine Bizot, aux éditions du Calepin et en lice pour le Prix des Auteurs Inconnus.
 
Le pitch : Originaires de Lille, Carole et Marie sont des amies d’enfance que rien ne peut séparer. Seulement la vie en a décidé autrement et c’est à Nice que Carole s’apprête à poursuivre sa vie en quitte ses repères, sa famille et ses amis pour suivre son mari muté dans la région de Nice. Elle déménage alors dans une maison de campagne vaste et reculée, un véritable havre de paix… Pour qui veut bien y croire, ce qui n’est pas le cas de Marie qui voit, entre les lignes et au fil de leurs échanges épistolaires, son amie Carole changer pour mieux s’effacer, s’oublier, s’abandonner…

 

Je me suis longtemps demandé comment aborder ce roman, découvert à l’occasion des présélections pour le Prix des Auteurs Inconnus dans la catégorie “Réalisme“… Cette couverture si significative, ce résumé qui en dit long en si peu de mots et cet extrait qui vous laisse peu à peu deviner toute l’horreur de la situation, autant d’éléments qui m’avaient profondément marquée, me conduisant à inscrire ce roman dans mon Top Ten sans hésiter, croisant seulement les doigts pour que mes acolytes passionnés partagent mon avis… Ce fut le cas, m’offrant ainsi la possibilité de reprendre la correspondance entre Carole et Marie, toute aussi inquiète que cette dernière pour son amie…

 
Très vite l’intrigue se met en place et les protagonistes nous sont présentées. Si Carole est sur le départ, cela ne remet pas en cause ni en question cette profonde amitié qui la lie à Marie, son amie d’enfance avec qui elle partage tout. Une amitié flagrante et sincère, à la lumière de laquelle le changement de comportement de Carole sera aussi évident qu’inquiétant.
Vous dissimuler le thème de ce récit ne ferait pas sens à mes yeux, puisqu’on le devine au fil des pages et des lettres. Carole ne nous dit pas tout, mais il suffit de lire entre les lignes pour comprendre qu’elle est victime de violences conjugales… Alors elle s’isole et s’enferme dans un dangereux engrenage auquel assiste Marie, éloignée et impuissante face à ce triste spectacle.
Parce qu’on s’attache aussi rapidement que profondément à ces deux jeunes femmes, on vit plus qu’on ne lit cette histoire si simple et si poignante à la fois. On partage l’inquiétude qui gagne Marie, on rage que l’époque nous empêche alors de pouvoir compter sur les ressources de notre smartphone. On ressent pleinement le mal être de Carole qui finit par se voiler la face à force de cacher la vérité aux autres… Seulement Marie n’est pas dupe, et nous non plus… Et on aimerait tant pouvoir rassurer, consoler, réconforter, protéger…
Alors le lecteur attend chaque lettre dans l’inquiétude et la fébrilité, soucieux qu’il est du sort de Carole là-bas. La liberté par l’écriture ? Si Carole reste enfermée, la missive parvient quant à elle à s’évader pour rejoindre sa meilleure amie et s’y confier. Et c’est là toute l’originalité de ce roman, un roman en grande partie épistolaire qui nous propose ici un récit poignant qui ressemble à une histoire vraie tant c’est criant de réalité, de crédibilité, de vérité…
Servie par une plume fluide et soignée, un style élégant et plaisant, l’histoire n’en est que plus belle, prenante, touchante.
 
En bref, un roman d’une remarquable sensibilité, particulièrement marquant, traitant avec justesse et respect d’un sujet malheureusement toujours d’actualité…

Plus d’infos sur l’auteur ? C’est par ici : 
– site officiel : https://www.ghislainebizot.com/ 

– twitter : https://twitter.com/GhislaineBIZOT
– facebook : https://www.facebook.com/ghislaine.bizot

 

Plus d’infos sur le Prix des auteurs inconnus auquel il participe ? C’est par là :  

 

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