Chroniques 2018 Soul of London de Gaëlle Perrin-Guillet

Sir Arhtur Conan Doyle n’a qu’à bien se tenir : “Soul of London” de Gaëlle Perrin-Guillet, aux éditions Fleur Sauvage et au format poche aux éditions Milady.
 
Le pitch : Depuis un accident qui l’a laissé boiteux, le policier Henry Wilkes n’est plus que l’ombre de l’enquêteur qu’il a pu être par le passé, placardisé et condamné à gérer les chiens écrasés… Avec l’aide précieuse de Billy Bennett, un jeune orphelin qu’il a extirpé des bas-fonds londoniens, c’est plus précisément une affaire de chiens massacrés, le crâne défoncé, retrouvés dans les sous-sols de la capitale britannique qui l’occupe actuellement. N’ayant cependant rien perdu de son flair, le policier se met en chasse, mène l’enquête qui l’inquiète de plus en plus… Car bientôt les chiens ne suffiront plus au meurtrier qu’il vient de débusquer tandis qu’une jeune femme l’interpelle pour reprendre l’enquête sur la mort de sa sœur… 
 
Ce n’est pas seulement de l’avoir vu consacrer lauréate du Prix découverte des Mines Noires au Salon du Polar de Noeux les mines qui m’a poussée à lire ce petit polar. Le fait d’avoir rencontré cette humble et sympathique auteure deux semaines plus tôt au Salon du Livre de Nemours, à l’occasion duquel je me suis d’ailleurs procurée un exemplaire dédicacé, n’y est pas davantage pour grand chose non plus… Non, car figurez-vous justement qu’encore très récemment je ne connaissais pas cette auteure et n’avais jamais entendue parler d’elle… Oui chers amis, vous pouvez vous en offusquer, je vous entends d’ici réprimer ce petit cri outré qui s’échappe malgré tout de votre gorge, mais c’est pourtant la stricte vérité… So what ? Pourquoi, d’un coup d’un seul, je me précipite sur ce bouquin ? C’est de la faute de Mélie. Qui ? Mélie Wolff, gérante du blog “The Love Book” et membre du Cercle Littéraire des Utopistes Blogueurs. La voyant ravie de retrouver l’intéressée le 27 janvier dernier, c’est par curiosité que j’ai scruté l’affiche, repéré son nom, recherché le ou les titres dont elle était l’auteure, repéré celui-ci et lu son résumé… Avec un thriller historique se déroulant à Londres à la fin du XIXème siècle, j’étais comme Sauron avec son Anneau : L’auteure avait toute mon attention…
 
Forte d’une réel effort de documentation, l’auteure nous livre ici une intrigue placée dans un contexte historique retranscrit et dépeint de manière tout à fait remarquable… Tant et si bien que tout lecteur tournant la page de garde pour atteindre les premières lignes ne lit finalement pas : Il voyage à travers le temps et l’espace pour atterrir précisément là où l’auteure voulait qu’il soit : A Londres, en 1892. Mais si Jack L’Eventreur est encore dans tous les esprits, il ne tient pas ici le haut de l’affiche, laissant la place à d’autres monstres pour d’autres crimes tout aussi sordides, tandis que l’auteure pointe de sa plume aiguisée les maux et autres travers dont souffre déjà la société de l’époque. Si l’enquête envisagée ne semble pas au premier abord d’une grande originalité, c’est parce que l’auteure ne dévoile pas toute ses cartes en même temps. Elle sait y faire côté suspense, et travaille son intrigue avec brio pour nous entraîner bien plus loin, bien plus bas qu’on ne l’aurait imaginé. Dès lors le lecteur est ferré et ne peut plus s’empêcher de tourner les pages avec frénésie, incapable qu’il est de lâcher ce bouquin avant d’en avoir fini avec lui. Si l’on s’avère surpris jusqu’au dénouement de ce roman, le seul bémol à déplorer peut-être est justement qu’on serait bien resté quelques chapitres de plus…
Car exit Sherlock Holmes et le Docteur Watson ! Place doit être faite à un nouveau duo de choc, plutôt atypique mais tout de suite sympathique ! On s’attache en effet à Henry et Billy, ces deux êtres que la vie n’a pas épargné, mais qui se sont bien trouvés pour se relever et avancer au coeur de Londres comme dans la vie. Dépeint avec force précisions, le lecteur n’a aucun mal à se les représenter pour les accompagner tout au long de leurs investigations, infiltrant le duo pour enquêter à leurs côtés d’un bout à l’autre de cette ville sombre et brumeuse, qu’on arpente avec autant de crainte que de plaisir.
Servi par une plume à la fois fluide et efficace, un style à la fois simple et travaillé, le récit n’en est que plus plaisant, plus prenant, plus intéressant… Plus épatant même, tel un brillant mélange de Charles Dickens et Sir Arthur Conan Doyle lui-même.
 
En bref, une belle prouesse que ce petit thriller historique… Et sinon, la suite promise avec les deux chapitres offerts à la fin du livre… C’est pour bientôt ?

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