Chroniques 2018 Dieu 2.0 – Tome 3 : La Boîte de Schrödinger de Henri Duboc

La conclusion d’une trilogie qui m’a rendue foncièrement grossière… Non mais sacré nom de Dieu, quelle histoire ! Quoique… Laissons Dieu là où il est, là où il veut, on est bien assez grand, nous autres Humains, pour se créer des problèmes… Quant à moi j’ai du papyrus sur la planche pour chroniquer tout ça : “Dieu 2.0 – Tome 3 : La Boîte de Schrödinger” de Henri Duboc, publié dès aujourd’hui aux éditions Lajouanie.
Le pitch : En 2072, ça sent le papyrus en boîte sur notre belle planète… Dans ce qu’il reste de l’Europe, entourée de camps de réfugiés tectoniques, les esprits s’échauffent, les nerfs se tendent, les muscles se bandent, les anciennes croyances s’effritent pour de nouvelles plus machiavéliques, Internet se meurt et W3 aussi… Raoul fait les frais de tout ce mondial merdier et le Croque-Monde est furibard… Oui Gabriel voit rouge et passe à l’offensive, entamant sa petite cure de Permafrostine pour botter le cul de l’infâme Vox Primum… Et la lumière, il ne va pas l’avoir que dans la tronche, moi je vous le dis !
 
Vous me pardonnerez ce résumé pas très orthodoxe, seulement voilà bien longtemps que j’attendais ce troisième tome ! Il n’était même pas question pour moi de patienter jusqu’à l’arrivée du précieux format papier dans mon antre : L’ère du tout connecté m’a en effet permis de me procurer le précieux virtuel à minuit pétante ! Au diable le sommeil et mon lit, il me fallait sans délai connaître la suite et fin des aventures de Gabriel et compagnie ! Une fois certaine d’être ainsi parée de cette version numérique, j’ai donc relu mes précédentes chroniques pour être fin prête à me replonger dans le futur cataclysmique du Sieur Duboc, dit la Licorne pour les intimes… Car n’oublions pas que le vilain auteur m’a tout de même fait patienter un an, sept mois et quatre jours entre les deux sorties… Une attente intolérable et inadmissible qu’il a payé de sa personne à Osny City…
 
Mais si je fanfaronne autant à l’heure de rédiger cette ultime chronique, c’est pour mieux masquer ma peine d’avoir terminé la lecture de cette trilogie… L’auteur aurait mieux fait d’écrire une bouse dont je me serais éperdument contrefoutue, c’eut été plus facile… Mais noooon, il a fallu que je croise la route de ce talentueux daucteur/médécrivain, spécialités frites et fin du monde, outre la mention Workaholic dans son impressionnant Curriculum Vitae, me plongeant dans son univers futuriste qui ne l’est pas tant quand on regarde la réalité…
 
Si le précédent tome commençait par un cataclysme, celui-ci débute par une colle, posée là dans le prologue par le fils aîné d’une Papesse qu’on prend plaisir à retrouver l’espace d’un (trop) court instant… “Plutôt que de croire en Dieu, le temps est venu pour l’homme de se libérer de son créateur, et de croire, enfin, en lui-même.” Voilà. Bien moins crétin que son frère cadet, il nous balance ça comme ça, le gamin, et va se coucher pendant que notre cervelle se met à turbiner… Vous avez 384 pages pour réfléchir à la question…
Une réflexion qui commence dès qu’on tourne la page puisqu’on retrouve Raoul en miettes et Gabriel en rage… C’est là que j’ai perdu le contrôle de la situation… Ne cessant dès lors de ponctuer ma lecture de tonitruants “Oh put***!” puis d’invectiver l’infâme Evêque Verinas de mes noms d’oiseaux les plus choupis (Vile pourriture ! Méprisable ordure ! Petit foutriquet ! Saloperie malfaisante ! Greluchon famélique ! Evêque cacochyme ! Misérable loque permafrostinée ! Bougre de galapiat dématérialisé ! … Bon, OK, c’était bien pire que ça mais un peu de tenue, s’il vous plaît !)… Car il n’est rien de plus dangereusement facile que de tourner la tête de gens désespérés, victimes des propres conneries de l’humanité… Alors on se monte le bourrichon les uns les autres et on fait croire aux malheureux ce qu’ils sont encore en capacité d’entendre… Et à Dieu, on lui fait dire ce qu’il veut, il n’est pas là pour se défendre…
Alors n’allez pas fuir devant l’un des piliers de la physique quantique évoqué dans le titre ! Si l’on vous parle du fameux chat mais aussi de Pasteur, de photons et tout le toutim, nous ne sommes pas là dans un manuel scientifique ! En effet, il n’est rien qu’on ne puisse comprendre dans le présent bouquin, tant l’auteur y met du sien pour nous rendre les choses simples afin de mieux nous entraîner dans son intrigue ou tout s’enchaîne et se déchaine sans même qu’on ne prenne le temps de s’interroger… S’il est ici question de science et de religion, on aborde surtout des sujets de société d’ores et déjà d’actualité car rien n’est plus inquiétant qu’une civilisation qui ne parvient pas à se remettre en question pour rééquilibrer la situation avant que tout ne vienne à foirer…
Alors le lecteur se laisse prendre dans cet infernal engrenage, passant d’une époque à l’autre pour suivre tous les évènements, soumis à un suspense de tous les instants à tel point que la nuit blanche, je ne l’ai sentie qu’au petit matin, le coeur lourd d’avoir déjà atteint le culminant point final…
Parce qu’on suit avec toujours plus d’acharnement ces nouveaux Résistants que sont Gabriel, Raoul, Yosa et tous les autres tant on s’est attaché à eux au fil des tomes et des chapitres qui ont depuis défilé… On les voit combattre l’obscurantisme avec l’énergie du désespoir et on lutte à leurs côtés, tant on vit l’histoire plus qu’on ne la lit, parce qu’il s’agit un peu de notre avenir, à nous aussi, et ce qui nous est proposé dans un premier temps n’est pas du genre à nous rassurer… Et tandis qu’on prend pleinement part à l’intrigue, force est de constater que devoir quitter ces personnages s’avère un véritable déchirement une fois notre lecture terminée, d’où mon actuelle difficulté à rédiger cette chronique que j’espérais bien meilleure qu’elle ne l’est… Un vide intergalactique s’est en effet emparée de mon âme de lectrice passionnée… Gabriel est parti, W3 aussi, comme tous les autres d’ailleurs… J’aurais sans doute éclaté en sanglots si je n’avais pas pu compter sur Voyageur… L’idée m’avait certes effleuré l’esprit à la lecture du tome 2 sans que je n’ose trop faire de suppositions à ce sujet… Si je sais désormais avec certitude quelles âmes numérisées abritent ce robot, je suis particulièrement fière et reconnaissante envers l’auteur d’avoir su imaginer ce que pouvait être l’immortalité 2.0… Et une immortalité au service de son prochain, n’est-ce pas d’autant plus touchant ?
Car Voyageur a continué sa route pour nous montrer la lumière en traversant le temps, l’espace et les pages grâce à la plume de son auteur, toujours aussi fluide, toujours aussi belle… Ce style vif, efficace, tantôt empreint de clairvoyance ou de poésie même, qui fait de nous autres lecteurs les passagers littéraires d’un fabuleux périple…
Un fabuleux périple qui touche malheureusement à sa fin… Si Voyageur et les autres vont rester dans ma tête et mon coeur encore longtemps, je me dois désormais de lâcher prise et laisser cette chronique s’achever…
 
En bref, (non ça je ne sais pas faire aujourd’hui) : Ne tenez pas compte de cette chronique insipide et venez plutôt rencontrer Gabriel et ses acolytes par vous-même, et sans délai… Ils sauront vous emporter et vous transporter dans un récit d’anticipation MAIS PAS QUE, qui vous permettra d’envisager le monde actuel d’une autre manière… Quant à moi je vous laisse, je m’en vais noyer mon chagrin d’avoir achevé cette formidable trilogie en… Ben en me prenant une cuite aux “Mon Chéri”, tiens !

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