Première incursion dans le monde de l’auteure et déjà un uppercut : “Toutes blessent la dernière tue” de Karine Giebel, paru aux éditions Belfond.
Le pitch : Il y a Tama… Tama qu’on a ramenée du Maroc pour l’installer en France… Mais les promesses d’une vie meilleure sont loin désormais, elle est esclave, une sinistre condition qui lui rappelle chaque jour toute l’horreur dont l’humanité est capable…
Il y a Gabriel aussi… Gabriel qui vit seul dans un hameau à l’abandon avec son chien et ses juments… Et retrouve avec elles une jeune femme, armée mais blessée…
Mes chers amis, je n’ai pas honte de vous l’avouer : Il s’agit là de ma première plongée dans la bibliographie de Karine Giebel… J’avais pourtant plusieurs titres à ma disposition, certains depuis très longtemps, d’autres récoltés cette année au gré des salons… Seulement celui-ci m’aguichait trop pour ne pas lui succomber… Et puis j’en avais entendu beaucoup de bien, de quoi facilement se laisser tenter en conséquence… Il s’agit donc de mon premier thriller de l’auteure… Et croyez bien que de ce baptême littéraire je vais me souvenir, et pour longtemps assurément !
Sans concession ni voyeurisme, l’auteure nous entraîne au coeur d’un thriller incroyablement fort à la thématique particulièrement lourde : l’esclavage, dans toute son horreur et sa modernité, car encore de nos jours ce sujet est toujours d’actualité, et pas uniquement dans la plus chaleureuse et écœurante intimité des milieux les plus huppés.
Le ton est donné dès le prologue, qui frappe et résonne comme une gifle qu’on n’avait pas méritée, mais ce n’est qu’un début : D’un bout à l’autre du roman le lecteur sera malmené, confronté à l’humanité dans ce qu’elle fait de pire, à des scènes de violences à la limite du soutenable. Tantôt révolté, tantôt bouleversé, le lecteur se laisse ainsi happer par un véritable tourbillon d’émotions diverses et variées dont il ne pourra sortir indemne, c’est assuré.
Car il n’est pas seul dans cette tourmente littéraire, il y a les personnages aussi, que l’auteure n’a pas épargnés. Dépeints tout en nuance et complexité, l’auteure nous offre là des personnages particulièrement fouillés et bien campés, véritables vecteurs d’émotions pour un rendu plus réaliste encore, dont elle n’était déjà pas loin, c’est impressionnant.
Brutale et percutante, efficace et bouleversante, la plume de l’auteure est d’une froide beauté, son style d’une rare efficacité pour un moment de lecture prenant et surprenant, d’une redoutable noirceur et plein de vérité.
En bref, un roman noir comme j’en ai rarement vu, comme une marque au fer rouge sur mon âme de lectrice…