Chroniques 2017 Je m’appelle Requiem et je t’… de Stanislas Pétrosky

Sacré nom de Dieu mes amis, voilà un polar à ne pas louper : “Je m’appelle Requiem et je t’…“, de Stanislas Petrosky, aux éditions Lajouanie.
Le pitch : “J’en ai déjà vu des pervers, des bizarres, des tarés, mais là, franchement, c’est le pompon de l’ignominie, du salopard de compétition, de l’ordure. Elle a eu raison Martine, je vais m’occuper de leur cas, tout du moins je vais essayer, pis si ça foire, on refilera le bébé à la maison Poulaga.” Lui c’est Requiem… Estéban Lehydeux de son vrai nom… Père Estéban Lehydeux de son état… Si, si. Au besoin, il vous emmerde. Si, si. Et à noter que Dieu pardonne… Lui pas.
Voilà voilà… Maintenant que les présentations sont faites et que le ton est donné… Pardonnez-moi mon père parce que j’ai péché… Non, je déconne ! J’essaie juste de gagner du temps car je sais par avance que ma chronique ne sera pas à la hauteur de ce polar ni du bonhomme… Qu’à cela ne tienne, dans la vie faut savoir se lancer…
Commençons par le commencement mes biens chers frères et mes biens chères sœurs… Ce titre, ce titre qui plus est sur une couverture aussi judicieusement travaillée, ce titre c’est le péché personnifié, la tentation absolue, la foutue pomme que ce sournois de serpent va refiler à Eve dans le Jardin d’Eden… Comment voulez-vous ne serait-ce qu’une seule seconde résister à ça ? Alors, lorsque le coquin a pointé son nez sous son air franchement coupable dans les parages de ma tablette… Non, non et non, je n’ai pas su résister et j’ai craqué…
Ma foi n’en restons pas là… Car l’auteur, lui, ne s’est pas arrêté en si bon chemin. N’hésitant pas à sortir des sentiers battus, l’auteur nous livre en effet un polar détonnant, une intrigue particulièrement haletante et prenante. Après un démarrage du feu de Dieu, l’auteur nous entraîne au cœur d’un récit aussi déjanté que rythmé, à tel point que le lecteur ne voit pas le temps passer et arrive au point final sans même avoir pris le temps de respirer.
Mais le véritable pilier du roman, c’est Requiem : ce prêtre est un véritable curé de compèt. Je m’explique : Vous voyez Don Camillo ? Mais si, le curé réac super rigolo qui n’hésitait pas à foutre un raclée à Giuseppe Bottazzi dit Peppone, le Maire de son petit village italien de Brescello ? Bon, vous lui faites lire du Frédéric Dard et écouter des dialogues d’Audiard… Vous le servez à la sauce 2.0 : Vous avez Requiem… Pour un con (Merci Monsieur l’auteur de m’avoir collé cette chanson dans la tête durant toute ma lecture et même au-delà… Je ne suis pas prête à intégrer la Paradis moi…)
De fait, apprêtez-vous donc à rencontrer un curé qui boit comme un chameau et jure comme un charretier, qui vous distribue les torgnoles aussi vite que les hosties (Vas-y, tend lui la joue gauche, qu’on rigole…!), qui a oublié ses bons vœux à confess, trop adepte qu’il est de la bonne chère et de la chair fraiche (Allez, on ne va pas se leurrer… Avouez qu’avec pareil curé on aurait sans doute aimé aller au cathé…!) Autrement dit, le mec ne rigole pas mais vous fera rire à n’en plus pouvoir tout au long de votre lecture, avec des répliques qui, sans aucun doute, resterons cultes… Mais révélerons insidieusement parfois de bien bons sentiments, parce que c’est bon pour la morale et rend notre bon curé plus attachant encore.
Vous l’aurez compris, la plume est délicieuse, savoureuse, le style est fluide et efficace, conduisant le lecteur désormais conquis et même addict à faire de ce roman un instant d’anthologie dans son univers livresque.
 
En bref, voilà une lecture d’enfer… A ne cependant pas mettre dans les mains de vieilles bigotes et autres grenouilles de bénitier… Oh pis si, tiens, parce qu’il faut bien se marrer ! Quant à moi qui suis déjà grillée (je vous laisse réfléchir sur ma vanne pourrie, hein… Vous avez deux heures…), j’ai cru comprendre qu’il y avait un nouvel opus des aventures de notre sacré curé… Faut vite que j’aille me le procurer !

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