Même l’Enfer à ses abysses… Et ce bouquin vous y invite : “Les Anges de Babylone” (Trilogie des Ombres, Tome 2) de Ghislain Gilberti, paru ce 18 avril aux éditions Métropolis.
Le pitch : A l’heure où l’Alsace devient le sinistre théâtre d’une terrible guerre de gangs afin de prendre le pouvoir comme le contrôle du territoire et écouler leur drogue, le Commissaire Cécile Sanchez revient à la charge pour enrayer leur emprise et reprendre l’enquête sur le groupe Borderline dont l’importance et l’influence sont de plus en plus inquiétantes…
S’il est des auteurs dont j’ai bien des difficultés à chroniquer les titres, Ghislain Gilberti en fait incontestablement partie… Parce qu’il puise son inspiration au plus profond de son âme et de son cœur, parce qu’il écrit à l’encre de ses veines et de ses tripes. C’est ce qui fait sa force de frappe et d’écriture : Je l’ai découvert avec “Dynamique du Chaos” comme dans tous ses titres, et aujourd’hui encore avec “Les Anges de Babylone“, second opus de sa sombre trilogie… Vraiment très sombre… Car même le noir le plus noir vous paraîtra bien fade dès lors que vous franchirez cette couverture hypnotique – Faut-il d’ailleurs préciser aussi qu’elle est sublime…
Ceci, mes amis, n’est pas un livre, mais bien plutôt une bombe littéraire dont vous serez le lecteur, l’acteur et la victime. Plus qu’une simple lecture, l’auteur vous offre ici un thriller d’une remarquable densité, une intrigue d’une incroyable complexité, une histoire redoutablement maîtrisé : Une impressionnante immersion au cœur même de l’Enfer et dans ce que l’humanité a de plus mauvais et de plus vil… On bascule ainsi du côté obscur de la Force pour découvrir tous les rouages d’un trafic de stupéfiants particulièrement bien organisé, avec ses règles, ses pratiques et ses codes… Mais aussi avec ses guerres, ses carnages et ses morts, sans oublier l’enquête qui tend à vouloir tout démanteler si tant est que ce soit possible…
Autrement dit ce livre est aussi violent que passionnant, aussi bouleversant que percutant, aussi effarant qu’épatant… Dangereusement addictif si l’on veut résumer : A peine une page se tourne qu’il nous faut consommer la suivante, et sans délai s’il vous plaît ! Ne vous fiez d’ailleurs pas à l’épaisseur de ce pavé littéraire car vous ne verrez pas le temps passer : Ici chaque mot a son utilité parce que l’auteur sait les choisir et les utiliser, parce qu’il sait en user sans en abuser, parce qu’il fait mouche à chaque phrase et ne laisse pas la moindre chance à son lecteur d’en réchapper… Aucun temps mort n’est à constater dès lors qu’action et émotion ne cessent de répliquer et riposter, les scènes s’enchaînent et se déchaînent mais toujours avec utilité… Aucune fausse note n’est à déplorer, l’auteur s’avère même un véritable poète du thriller et un véritable musicien du noir avec une bande son pour achever l’addiction.
A l’instar des mots, chaque personnage a également sa psychologie, son caractère et sa personnalité. L’auteur a pris soin de les modeler avec substance et profondeur pour que chacun ait son rôle à jouer, avec toute l’importance qu’il mérite, dans l’histoire elle-même comme aux yeux du lecteur… Et si l’auteur n’a pas jugé bon de les ménager, c’est aussi parce qu’il n’entend rien, absolument rien vous épargner !
Fort d’une plume dangereusement soignée, fluide et acérée, d’un style vif, dynamique et même nerveux, d’autant plus rythmé que les chapitres sont à la fois courts et efficaces, l’auteur fait autant durer le suspense que le plaisir pour un moment de lecture qu’on n’est pas prêt d’oublier…
En bref, jamais ma chronique ne rendra à ce bouquin l’honneur et les applaudissements qu’il mérite… Sachez simplement qu’il reste à jamais gravé dans mon âme de lectrice passionnée : Ne pas le lire serait un crime, vous voilà avisés !