Chroniques 2020 La Porte de Samuel Palladino

Un roman noir insidieusement inquiétant : “La porte” de Samuel Palladino, paru chez Rebelle éditions.
 
Le pitch : Lorsque la famille Versari s’installe à Dabort dans la vieille bâtisse dont ils viennent d’hériter, chacun des membres de la famille est quelque peu amer d’avoir quitté la Capitale mais espère prendre ici un nouveau départ, démarrer une nouvelle vie. Seulement leur chien Bravo est souvent aux aguets, toujours tendu… Le reste de la maisonnée le serait-il aussi ? Lorsque Léo, le père de famille, découvre une porte dissimulée au fond de la cave, des évènements étranges se produisent et, peu à peu, la situation prend une tournure… Inattendue…

 
Voilà déjà un moment que je côtoie cet auteur fort sympathique sur les réseaux sociaux… Voilà donc tout aussi longtemps que je souhaite découvrir sa bibliographie ! L’occasion s’est enfin présentée au formidable Salon “Noir Charbon” organisé à Raimbeaucourt en décembre dernier, et c’est au terme d’une intense réflexion – entrecoupée de rires au gré d’une chaleureuse conversation – que je me laissais finalement tenter par celui-ci, trop curieuse de découvrir ce qui pouvait bien se cacher derrière cette fameuse et intrigante porte / couverture…
 
Je l’ai donc franchie, cette “Porte”, et me suis laissée embarquer dans une bien sombre aventure ! En effet, ne vous fiez pas à l’apparente bonhomie du romancier : Au delà de sa bonne humeur sans faille et son sourire contagieux se cache un fin stratège, aussi sournois que machiavélique ! Si l’on sent dès le départ que quelque chose ne tourne pas rond dans cette maison, il nous est impossible de mettre le doigt dessus tant que l’auteur ne l’a pas voulu… Ainsi s’instaure un redoutable jeu du chat et de la souris entre l’auteur et ses personnages… Mais plus encore entre l’auteur et son lecteur : Pauvre de lui ! Dès lors celui-ci sent plus qu’il ne voit le piège se refermer sur lui, se laisse inconsciemment gagner par la tension puis l’inquiétude et la crainte avant l’angoisse : Que va-t-il nous arriver au delà de ce chapitre ? Alors le lecteur tourne et tourne encore les pages pour suivre les sinistres péripéties de la famille Versari jusqu’à atteindre le point final sans l’avoir vu venir…
Mais outre l’intrigue particulièrement bien maîtrisée, l’auteur a également su agrémenter celle-ci d’une galerie de personnages particulièrement bien dépeints, dotés d’une psychologie finement élaborée… Qui ne cessera d’évoluer au fil des pages comme des évènements et, si je n’adhère pas tout à fait à la fin pour laquelle l’auteur a optée, cela relève d’un point de vue strictement personnel et ne saurait remettre en cause le plaisir que j’ai pris à lire ce livre…
Un plaisir renforcé du fait d’un rythme fort bien contrôlé, suffisamment lent pour mettre nos nerfs à rude épreuve mais accéléré par de courts chapitres qu’on peut ainsi enchaîner sans voir le temps passer. La plume est fluide, efficace, le style à la fois simple et dynamique pour un livre qui se lit vite et bien !
 
En bref, une roman noir redoutablement nerveux et prenant… Reste d’ailleurs à savoir qui a vraiment perdu le contrôle de ses croyances et de ses émotions tandis que la dernière page se referme sur… Vous ?

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