Livres et vous ? Livrez-vous… Avec Salvatore Minni !

Oui je sais mes amis… C’est en direct live de Lyon et ses inimitables Quais du Polar que j’aurais dû vous retrouver ce week-end… Probablement épuisée après avoir enchaîné la Foire du Livre de Bruxelles, le Salon du Livre de Bondues, Livre Paris et PolarLens outre un ApéroPolar, une intervention en médiathèque et une soirée littéraire… Mais tellement enchantée de pouvoir retrouver et discuter avec autant d’auteurs et lecteurs sans doute aussi passionnés que votre petite blogueuse déjantée… Oui je sais mes amis… Nous sommes actuellement confinés, assignés à domicile pour une durée indéterminée…
Mais qu’à cela ne tienne : Jamais cela ne m’empêchera de papoter avec vous pour vous rendre cette épreuve plus douce ! Jamais cela ne m’empêchera de partager avec vous mes lectures pour occuper votre temps plus libre qu’à l’accoutumée… Jamais cela ne m’empêchera de vous offrir en plus quelques petites gourmandises littéraires de ma spécialité !
Mes amis j’ai donc l’immense bonheur de vous proposer aujourd’hui une nouvelle interview ! Parce que j’adore partir à la rencontre de ces formidables auteurs pour découvrir à mon tour leurs lectures et le lecteur qui sommeille en chacun d’eux, un petit plaisir que je peux toujours m’offrir et vous offrir par l’intermédiaire de mon petit blog littéraire !
Pour l’occasion j’ai la chance d’accueillir un auteur que j’affectionne tout particulièrement… Non seulement pour son talent fou mais aussi pour son incroyable gentillesse… Sans compter que son éclatant sourire conjugué à une éternelle bonne humeur valent toutes les cures de vitamine C à moindre frais ! Un auteur que j’ai découvert avec son premier roman “Claustrations” – qui a connu bien des vies depuis sa toute première parution – et que j’ai eu la chance de retrouver dernièrement à Bruxelles, nous découvrant d’ailleurs une passion commune pour une certaine auteure répondant au doux prénom d’Amélie
Oui je sais mes amis, vous l’avez déjà reconnu et je n’ai déjà que trop parlé : C’est effectivement Salvatore Minni que j’ai soumis à mon petit interrogatoire livresque… Mais pas seulement…! Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse à présent découvrir ses réponses… Bonne lecture ! 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
En quelques mots… Je vais essayer. Je suis du genre bavard, tu m’arrêtes, ok ?
Je m’appelle Salvatore, je suis issu d’une famille dont la devise est “amour, union et entraide”, je suis fasciné par l’Asie (sa culture, ses philosophies, sa… cuisine. Je pourrais manger asiatique tous les jours !). Je suis un fan invétéré des Chevaliers du Zodiaque dont je collectionne les figurines (Eh oui !). La famille et les amis sont ce qu’il y a de plus cher à mes yeux… Et j’avoue avoir énormément de mal avec ce confinement. Les vidéoconférences sont une chance incroyable, mais étant quelqu’un de très tactile, pouvoir toucher ceux que j’aime, les serrer contre moi me manque déjà énormément !)
En quelques mots, tu avais dit… J’ai bientôt fini 😉
Je suis un gars enthousiaste, exigeant, joyeux, râleur (chhhht!), entier et empathique. Je dis souvent en plaisantant à peine que je souffre d’empathie…
Amoureux fou de ma moitié depuis 22 ans, j’estime avoir beaucoup de chance, malgré les difficultés que la vie a pu semer sur mon chemin.
C’est d’ailleurs ça, la vie, non? De merveilleux moments et d’autres moins agréables voire pénibles, ça permet de se rappeler les choses essentielles.

Petit ou grand lecteur : Quelle place tient la lecture dans ta vie ?
Grand lecteur ! D’ailleurs, qui a décidé qu’une journée ne devait faire que 24h ?! Si je le trouve, celui-là, il passera un mauvais quart d’heure !
J’aimerais pouvoir lire davantage, mais entre le boulot, l’écriture, les salons littéraires, la famille, les amis…
La lecture a pris une place immense dans ma vie vers l’âge de 18 ans. Avant ça, je dois avouer que “je n’aimais pas lire” ou du moins, c’est ce que je pensais jusqu’à ce qu’une prof de français me propose LE livre qui a déclenché ma boulimie littéraire.
Je suis sûr que tu te demandes de quel livre je parle.
Il s’agit de “Un animal doué de raison” de Robert Merle. Une révélation.
Depuis, je ne pourrais pas dire le nombre de bouquins qui se bousculent dans ma bibliothèque. Pour te donner une idée, j’ai réalisé un des mes rêves : ma bibliothèque va du sol au plafond.

Quel a été ton premier coup de coeur littéraire ? Et le dernier ?
Mon premier vrai coup de coeur littéraire : “Cosmétique de l’ennemi” d’Amélie Nothomb, suivi de très très près par “Mr Murder” de Dean Koontz.
Le dernier coup de coeur en date… Hmm, réfléchissons… “Le purgatoire des innocents” de Karine Giébel, que j’ai découverte avec ce roman.


Y a-t-il un livre/auteur qui t’a poussé à prendre la plume ? Quel a été ton déclic ?
Les deux auteurs cités plus haut : Amélie Nothomb et Dean Koontz.
En fait, je les ai découverts à la même période. J’avais 19 ans. Même si, comme de nombreux confrères/consœurs, j’ai le sentiment d’avoir toujours écrit (je griffonnais de ci, de là de petits textes, des réflexions, des nouvelles…), c’est vraiment en découvrant la plume de ces deux auteurs que je me suis dit : “Purée, j’aimerais écrire comme eux”. Sans aucune prétention de ma part ! Ils sont tellement “intouchables”.
Disons que j’ai eu envie de me lancer en étant “poussé” par Amélie et Dean. C’est lors d’un travail d’écriture que ma prof de littérature française à la Fac (Françoise Lalande, écrivaine elle-même), m’a retenu à la fin du cours pour me dire cette phrase que je n’oublierai jamais : “J’ai adoré ce que vous avez écrit. Si vous continuez à travailler, je suis certaine qu’un jour, vous serez publié.
J’ai eu l’occasion de la croiser lors d’une conférence d’auteurs belges, où j’ai pu la remercier. Moment chargé d’émotions.

Ton second roman intitulé “Anamnèse” est paru l’an dernier aux éditions Slatkine & Cie : Peux-tu nous en parler ?
Paru en octobre dernier, oui.
J’ai pris quelques risques avec celui-ci. Surtout dans sa structure très déstabilisante. Si bien qu’il y a les « j’adooooore ! » et les « je déteste ! », pas d’entre-deux. Et tu sais quoi ? Ça me plaît ! Je n’aime pas les demi-mesures.
Donc “Anamnèse“… On assiste à la descente aux enfers de Marie, psychanalyste. Elle passe ses journées à soigner les démons de ses patients alors qu’elle-même est en proie à des cauchemars aussi sinistres que sanglants. Elle y voit une femme poignardée à mort l’implorer. Elle va tenter de découvrir ce qui se cache derrière ces images atroces qui l’assaillent chaque nuit… Des secrets seront dévoilés, des masques tomberont, et la vérité éclatera.
Bien que différent de “Claustrations”, tu signes là ton deuxième thriller psychologique : Qu’est-ce qui t’attire vers ce genre, dans lequel tu es désormais passé maître ? Comment procèdes-tu pour travailler tes sujets ?
J’attrape le compliment au vol, le blottit contre mon coeur et te remercie ! Ça me touche !
Pour répondre à ta question, je pense que l’on écrit ce que l’on aime lire. Je ne lis pas les romances ou les romans feel good. Je me nourris de thrillers, de polars, de romans noirs. De Dean Koontz à Maxime Chattam en passant par Barbara Abel ou Graham Masterton.
Lorsque je parle de ma méthode de travail, je me retrouve souvent face à des yeux interrogatifs voire inquiets… (rires)
En fait, je pars d’un thème, l’enfermement pour “Claustrations“, le choc émotionnel pour “Anamnèse“. Ensuite, un personnage frappe à ma porte, il veut s’exprimer et je le laisse faire. Je travaille à l’instinct. Je laisse le personnage me guider. Il me montre qu’il se trouve dans telle ou telle autre situation. Et j’essaie de comprendre pourquoi. Il m’arrive même de poser la question à haute voix “Qui veut s’exprimer, aujourd’hui ?” – En général, c’est à ce moment que les regards deviennent inquiets 😉
Je veux être le premier surpris par la chute de mon roman. Donc, je ne calcule rien. Pas de plan ! Ce n’est qu’au moment de la relecture que j’adapte, réarrange, modifie certaines situations, etc. Dans le cas de “Anamnèse“, je me suis demandé comme pourrait réagir mon personnage principal à un choc émotionnel. Chacun réagit différemment. Certains s’enferment dans le mutisme, d’autres deviennent violents. Moi, ça me donne des acouphènes…
Et donc, Marie m’a montré comment elle faisait face à ce choc.
Une fois la rédaction terminée, j’ai demandé à l’une de mes proches (psy) de relire certains passages pour éviter de dire trop de bêtises.
Et voilà.
Pour résumer, je m’installe à mon bureau, j’allume un peu d’encens, je récite un mantra, et je me laisse posséder par le personnage du jour.

As-tu déjà une idée pour ton prochain roman ? D’autres projets littéraires en préparation ?
Oui oui, l’idée était déjà présente alors que je travaillais sur “Anamnèse“… Ça se bouscule sans arrêt dans ma tête. Parfois, j’aimerais faire taire toutes ces voix !
Plus sérieusement, j’ai tapé le mot “fin” du roman 3, il y a quelques jours.
Là, j’en suis à la phase relecture/correction/patience/nerfs/réécriture 😉
Je ne peux pas en parler évidemment, mais disons que le méchant est… très perturbé.

Question pêle-mêle : Quel est…?
  • Ton livre de chevet ?Lorsque j’étais une œuvre d’art” d’Éric-Emmanuel Schmitt, l’un des livres les plus dérangeants que j’ai lus !
  • Le livre qui cale ta bibliothèque ? Le nouveau manuel du bricolage“… No comment !
  • Le livre que tu aurais rêvé d’écrire ? Mr Murder” de Dean Koontz… Et The Others avec Nicole Kidman… Ok ce n’est pas un livre, mais ce que j’aurais aimé l’écrire !!!
  • Ta lecture en cours ? Je viens de terminer “Ils étaient cinq” de Sandrine Destombes et j’ai entamé la lecture de “L’Escalier du Diable” de… Dean Koontz – il vient de paraître, alors…
Si tu devais comparer ta vie à un roman, lequel serait-ce ?
En ce moment, “Claustrations” et “Pandemia” de Franck Thilliez…!
Question bonus… Pour Marc-Olivier ^^ : Auteur, éditeur, libraire, organisateur de salon et agent littéraire de Salvatore Minni… Mais quel est ton secret pour ainsi conjuguer plusieurs vies, avec brio et classe qui plus est ?!
En effet, cela peut surprendre à première vue (Tout comme ta question d’ailleurs, car c’est la première fois qu’on pose une question lors d’une interview “à l’agent de…” :P), mais finalement, quand on y pense, tout est lié. 😉
Quand on me pose la question de savoir ce que je fais dans la vie, j’ai pris pour habitude de d’abord répondre que je travaille dans les “métiers du livre” car cette réponse semble moins effrayer les gens que lorsque je commence à leur énumérer mes différentes fonctions à rallonge…
Mais comme je disais : tout est lié. C’est en tant que libraire que j’ai rencontré Salvatore Minni (client dans cette librairie). Cette rencontre a rapidement mené à une nouvelle collaboration professionnelle auteur-agent que vous connaissez désormais, mais à l’époque le rôle d’agent n’était pas très répandu dans les milieux littéraires francophones… Cette nouvelle fonction nous a ensuite menés à partir à la rencontre de ses lecteurs sur les routes de Belgique, de Suisse et de France et nous a permis de faire la connaissance avec plusieurs auteurs lors de salons. À un moment donné, lors d’un salon justement à Reims, certains de ces auteurs (Claire Favan, Jacques Saussey et Christos Markogiannakis pour ne pas les citer) nous ont lancé le défi d’organiser un nouveau salon littéraire entièrement dédié à la littérature noire : un an après, le Salon de l’Iris Noir Bruxelles a vu le jour. Pendant ces différents pèlerinages et aventures littéraires, nous avons également pu nous rendre compte que pas mal d’auteurs cherchaient une (nouvelle) maison d’édition et c’est comme cela que l’idée de créer des “Phénix Noirs” est venue et que la librairie dans laquelle je travaillais avant propose désormais non seulement les ouvrages édités par la maison d’édition Phénix Noir, mais qu’elle reçoit également nos différents auteurs pour des rencontres et des animations diverses. La boucle est bouclée 😉
Le plus important est de le faire avec passion, et coeur. Tant que ces deux seront présents, je continuerai à exercer ces métiers.
Un petit mot pour la fin ?
Simplement merci, Aurélie !
La blogosphère littéraire a grand besoin de personnes comme toi ! Surtout en ce moment… Je tiens d’ailleurs à remercier celles et ceux qui font en sorte que les livres (et leurs auteurs) continuent à vivre malgré le confinement ! Merci aux lecteurs et lectrices aussi pour leurs messages de soutien ! Prenez soin de vous et de vos proches ! Soyez prudents !
A mon tour de te remercier Salvatore, non seulement pour tes gentils mots qui me vont droit au coeur et me touchent d’autant plus en cette période troublée, mais aussi pour t’être prêté si volontiers au jeu de mes petites questions indiscrètes avec Marc-Olivier – à qui on aurait dû poser cette question bien plus tôt, vous en conviendrez ! Sachez que vous me manquez tous les deux ainsi que J-P, et qu’il me tarde de vous retrouver… Ce qui ne saurait tarder, j’en suis persuadée : Il ne sert à rien de déprimer sauf à trouver le temps plus long, alors restons optimistes, les choses finiront bien par s’arranger et les retrouvailles n’en seront que plus belles à n’en point douter !
Et pour patienter je vous invite désormais à (re)découvrir la plume aussi sombre que passionnante de mon cher Salvatore Minni à travers l’un de ses titres, dont vous trouverez mes chroniques par ICI : Lisez-le donc au format numérique pour les plus pressés, à l’heure où nos librairies sont malheureusement fermées… Mais également au format broché pour les inconditionnels et amoureux du papier : En effet la librairie noire est toujours ouverte sur Internet… Et en plus elle livre, n’est-ce pas formidable les amis ? Alors n’attendez plus et foncez par ICI vous procurer “Anamnèse” et “Claustrations” ainsi que sa nouvelle “Iniquité” mais surtout… Surtout : Revenez m’en parler !

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