Un bleu profond et pur pour un beau roman teinté d’humanité : “Un autre bleu que le tien” de Marjorie Tixier, paru ce 19 août chez Fleuve Editions.
Le pitch : “Chacun souffre à sa manière, chacun se bat, mais dans tous les cas, partout où l’on jette un regard, c’est du bleu que l’on voit. Au corps, à l’âme. L’un ne va sans l’autre. Et qu’importe que ce soit un autre bleu que le tien, c’est toujours une blessure profonde et définitive qui éloigne ou réunit sans se justifier.”
Rescapée d’une tentative de suicide à la suite d’un traumatisme dont elle n’a aucun souvenir depuis des années, Rosanie s’est enfermée dans le silence et son chalet Luchonnais au sein duquel elle travaille et vit avec son sauveur et mari Antonin. Attirée par les thermes où elle n’a jamais mis un pied tant elle craint l’eau, Rosanie va pourtant s’y aventurer et rencontrer Félice, amputée des deux jambes après un tragique accident d’escalade ayant coûté la vie à son compagnon…
Voilà un roman à côté duquel je serais sans doute passée sans une précieuse conversation avec ma libraire préférée, j’ai bien sûr nommé Delphine, gérante de la Maison de la Presse “La Touquettoise“. En effet je ne connaissais pas Marjorie Tixier avant cette rentrée littéraire alors qu’il s’agit pourtant de son second roman édité chez Fleuve après “Un matin ordinaire“… Oui mes Bookinautes adorés, j’ai pris le soin de me renseigner parce qu’il s’agit là d’une très belle découverte !
A travers ce délicat roman empreint de mystère et rempli d’émotions, l’autrice entremêle habilement les destins de trois femmes brisées – Rosanie et Félice mais aussi Estelle que je vous laisse découvrir -, abîmées dans leur cœur, dans leur corps, dans leur âme, qui essaient tant bien que mal de tourner la page d’un passé difficile à panser. Un passé blessant et blessé qu’on découvre au fil d’un récit prenant et captivant, qu’on ne peut décidément pas lâcher tant on aspire à connaître la vérité, tant on espère voir ces trois femmes avancer.
Trois femmes qui ne manquent pas de nous émouvoir et nous toucher car l’autrice a pris soin de les étoffer en substance, avec finesse et sensibilité tandis que l’eau, riche de symboles, se fait présente et liante d’un bout à l’autre du roman.
Un roman servi par une plume fluide et addictive, un style poétique, presque lyrique, qui se lit avec aisance et légèreté malgré les sujets difficiles qui peuvent être abordés, pour une ode à la résilience, à la reconstruction, à la pugnacité.
En bref, “Je ne raconte ce rêve à personne alors il reviendra. Ainsi vont les songes qui ne se laissent pas découdre.” Je ne raconterai pas davantage ce roman alors il vous intriguera. Ainsi vont les livres qui doivent se découvrir.