Chroniques 2022 \ GIGN – Confessions d’un OPS de Philippe B. (alias Aton) et Jean-Luc Riva

Une chronique peu commune pour un parcours hors du commun : “GIGN – Confession d’un OPS” de Philippe B. (alias Aton) et Jean-Luc Riva, publié en 2019 aux éditions Nimrod.

Le pitch : << “Si l’on devait définir ce que sont les opérationnels du Groupe, vous en avez là l’illustration même. Mais si, en plus, vous voulez découvrir l’esprit “free fly”, vous avez en la personne de Philippe B. le mètre étalon.”
En deux mots, Franck Chaix me résuma alors la carrière de ce Philippe B. Je compris immédiatement que l’on était là dans le hors-norme. […]
Ensemble, pendant de longues journées, nous avons dès lors retracé son chemin de vie, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui. Entre violence juvénile, détermination à vouloir intégrer le GIGN, exposition au danger, prise de risque, coups durs, nous avons tous les deux revisité son parcours et, parallèlement, tissé le fil d’une amitié.
Si j’ai rencontré peu d’hommes d’exception, Philippe B. figure sans conteste parmi ceux-là ! >>

S’il était impossible pour moi de vous résumer en quelques lignes ce parcours de vie pour le moins exceptionnel, je ne souhaitais pas non plus vous recracher la quatrième de couverture sans réaliser le moindre effort pour un homme qui en a tant fait au cours de son existence. Aussi ai-je préféré ces quelques phrases tirées de l’avant-propos signé Jean-Luc Riva, sans doute plus sincères, mais aussi plus authentiques et révélatrices… Une fois ceci fait, le plus dur reste à accomplir puisqu’il me faut désormais vous livrer mon avis sur cette lecture qui ne m’est décidément pas habituelle… Ma chronique ne le sera donc pas davantage : Alors reprenons dans l’ordre, voulez-vous, et laissez-moi d’abord vous expliquer comment ce livre s’est invité dans ma PAL…

02 novembre 2021. A peine remise de ma savoureuse “gueule de bois littéraire” consécutive au Salon Iris Noir Bruxelles à l’occasion duquel j’ai eu la chance de pouvoir animer deux belles tables rondes, Clémence et moi papotons, impatientes de nous retrouver à l’occasion de Noir Charbon, le formidable salon du polar qu’elle organise à Raimbeaucourt, mon dernier grand rendez-vous d’une année passionnément livresque. Elle me propose alors d’y animer les rencontres du samedi : Un premier échange avec les auteurs du recueil solidaire “Storia” suivi d’une rencontre avec Danielle Thiéry et Christophe Molmy pour terminer par un entretien avec “Aton” si cela est possible… Je ne résiste pas au plaisir d’accepter, trop heureuse de relever ce nouveau challenge littéraire, mais avoue tout de même à Clémence que je ne connais absolument pas le dernier auteur de ce programme fort palpitant… S’ensuit ensuite un petit échange plutôt comique (dont je vous fais grâce) avec cette organisatrice hors pair lorsqu’elle m’envoie la couverture d’un bouquin intitulé “GIGN – Confessions d’un OPS” signé Philippe B. et Jean-Luc Riva des éditions Nimrod que je ne connais pas non plus… Avant de comprendre que le dénommé “Aton” n’était autre que le pseudo de Philippe B. !
C’est ainsi que, quelques jours plus tard, je me retrouve en possession de ce bouquin arborant en couverture un homme à la mine patibulaire en plus d’être bâti comme une armoire à glace… Aton, donc. Enchantée… D’autres photos se révèlent à moi tandis que je feuillette l’ouvrage, tantôt torse nu affichant des biceps et pectoraux à faire pâlir Stallone, le plus souvent en tenue militaire… S’agirait pas de fâcher ce garçon durant mon intervention : Une simple claque de sa part pourrait m’envoyer sur Saturne sans passer par la navette spatiale : Ceci n’est pas une vanne, j’ai vérifié sur Insta… De quoi rendre jaloux Thomas Pesquet !
Mais je m’égare, revenons-en à ce livre qui me laisse un tantinet dubitative mais dont le quatrième de couverture a su éveiller ma curiosité. Je l’embarque donc dans mes valises durant mon séjour au Futuroscope pour le bouquiner tranquillement entre deux romans : Ce que je n’ai finalement pas fait… Pourquoi me demanderez-vous ? J’y arrive, ne soyez donc pas si pressés !

C’est en franchissant les premières pages de ce bouquin que je rencontre VRAIMENT Philippe B. : Un gamin élevé à la dure, d’abord malmené par ses camarades avant de s’investir dans les sports de combat qui lui permettront de se défendre, mais en rendant les coups de manière disproportionnée, ce qui lui vaudra bien des problèmes à plus ou moins brève échéance… Un passionné de cinéma qui se découvre une toute autre vocation devant son poste de télévision à la fin de l’année 1994, lorsqu’il assiste à l’assaut du GIGN qui mettra fin à la prise d’otage du Vol Air France 8969 sur le tarmac  de l’aéroport Marseille-Marignane.
C’est en poursuivant ma lecture rapidement devenue addictive que je comprends VRAIMENT Philippe B. : Un jeune homme qui ne nourrit plus qu’une seule ambition, celle d’intégrer “Le Groupe”, celui du GIGN aussi emblématique que légendaire, qu’on croit connaître alors qu’on sait seulement qu’il est spécialisé dans la gestion des crises les plus extrêmes. Un spartiate né, dont le courage et la motivation, la résilience et l’abnégation, le travail et la détermination forcent le respect au fil des pages et des chapitres. Car s’il fait preuve de capacités physiques exceptionnelles et d’un mental d’acier, ses erreurs de jeunesse ont bien failli lui coûter son rêve : il n’y a que l’estime de ses instructeurs pour lui sauver les miches, persuadé de ses compétences comme de sa force de sa caractère, confiant dans leurs capacités à le canaliser… Une confiance dont il saura se montrer digne tout au long de sa carrière, des tests de sélection jusqu’en opération en passant par l’éprouvante formation et les incessants entraînements…
Plus que Philippe B., je comprends également ce “Groupe”, le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale qu’il a tant voulu intégrer au terme d’un véritable parcours du combattant (à employer au sens propre comme au sens figuré), une véritable équipe dont chaque membre se doit d’être utile, au sein duquel ces impressionnantes “machines de guerre” n’en demeurent pas moins des hommes, dotés d’une profonde humanité que l’on découvre notamment lors des épreuves qu’ils ont malheureusement à traverser. Des “machines de guerre” oui, dont la mission première n’est pas de tuer contrairement à certaines idées reçues, mais bien de neutraliser la menace face à laquelle ils sont appelés : Ainsi une mission n’est véritablement réussie que lorsque toutes les vies sont épargnées : Celle des victimes et du “voisinage” bien entendu, mais aussi celle du forcené… Et la leur, car il s’agirait de ne pas les oublier comme peuvent le faire parfois les politiques et les médias… En effet, si l’on comprend au gré des propos de Philippe B. que ces soldats exercent un métier passion et s’y dévouent corps et âme, de manière presque sacrificielle sans même y penser, l’homme se livre ici sans filtre ni langue de bois, mais toujours avec respect pour nous montrer l’envers du décor en son entier.
C’est donc en achevant ce bouquin que je découvre à quel point Philippe B. s’avère VRAIMENT inspirant et que le petit album photo prend alors tout son sens : Parce que j’ai croisé la route d’un homme qui croit en ses rêves et se donne les moyens de les réaliser. Avec ma stature de nain de jardin et mon appétence certaine pour la pâte tartiner, vous vous doutez bien que je n’ai jamais nourri la moindre prétention à embrasser pareille vocation, et pourtant j’ai trouvé ce bouquin bigrement intéressant, enrichissant et instructif. Parce qu’il nous fait découvrir les coulisses d’une unité d’élite composée d’hommes d’exception, mais surtout parce qu’il nous démontre “qu’Impossible n’est pas une fatalité, c’est un défi” !

En bref, je terminerai ma chronique de manière toute aussi habituelle que je ne l’ai commencée, en vous narrant ma “vraie” rencontre avec Aton sur le Salon Noir Charbon : J’ai ainsi salué un homme qui, malgré sa stature véritablement impressionnante, s’avère fort accessible et tout à fait sympathique en plus d’être très souriant… Mais plus encore, il sait vous mettre en confiance en toutes circonstances : Ainsi je n’ai jamais été aussi à l’aise qu’en sa compagnie pour mener à bien une table ronde devant un public venu en nombre ! Renouant avec ses premières amours, Aton s’est maintenant lancé dans une carrière d’acteur, s’exposant à la lumière après avoir tant brillé dans l’ombre : Si je lui souhaite le meilleur, je ne doute pas qu’il atteindra ses objectifs tant son travail et ses efforts font de lui plus qu’un exemple : Un modèle à suivre !

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