Pas besoin d’être un as du dribble pour apprécier ce polar prenant et rondement mené : “Le dernier match de River Williams“, paru en 2020 aux éditions Hugo en format poche.
Le pitch : Un groupe de jeunes gens découvre un cadavre au fond d’une crevasse lors d’une randonnée VTT dans l’Utah. Son état suggère qu’il se trouve là depuis plusieurs années tandis que sa taille et sa tenue laissent penser qu’il pourrait s’agir de River Williams, jeune prodige de la NBA disparu lors d’un match de finale cinq ans plus tôt…
Sans doute le nom de l’auteur vous dira-t-il quelque chose puisqu’il est journaliste sportif et animateur pour Canal +… Seulement je suis une littéraire dans l’âme et sportive au fin fond des chaussettes, aussi m’était-il parfaitement inconnu lorsque je l’ai rencontré à l’occasion du salon de l’Escargot Noir organisé à Sens en mai dernier, et ce malgré trois polars à son tableau des scores : Il était temps pour moi de prendre part à ce match littéraire !
Ne vous fiez pas à l’énorme inscription “SPORT” présente tant sur la couverture que sur la tranche du livre. Vous l’aurez déjà compris, j’ai autant d’appétence pour le sport qu’une envie de road trip en Corée du Nord et je me suis volontiers laissée happer par ce polar de haut niveau.
S’il en profite pour dévoiler l’envers du décor de la NBA aux Etats-Unis – des coulisses loin du rose paillette qu’on aurait pu supposer, qui ne font pas tant rêver dès lors qu’on y a glissé un pied -, l’auteur nous propose surtout une intrigue originale et captivante d’entrée de jeu dans un cadre à couper le souffle.
C’est donc avec plaisir et curiosité qu’on se retrouve embarqué dans cette histoire fort bien ficelée, pleine de suspense et judicieusement temporalisée pour apporter du rythme à notre lecture dont on sent la tension grimper au fil des pages, menée de main de maître par une équipe de personnages fort bien campés.
En effet chaque protagoniste a son intérêt, sa place sur le terrain, son rôle à jouer. L’alternance entre passé et présent nous permet en outre de faire connaissance avec notre disparu, grand absent omniprésent pour lequel on éprouve beaucoup d’empathie.
Soutenu par une plume fluide, aussi efficace qu’agréable, un style dynamique très visuel, ce récit n’en est que plus que attrayant et distrayant, et se lit avec un savoureuse facilité jusqu’à une fin assez inattendue…
En bref, belle surprise que ce très bon polar attractif et détonant, le premier que je lis de cet auteur mais certainement pas le dernier : “L’ombre d’un géant” se trouve déjà à portée de panier !