Quand David Belo prend la plume, c’est pour dresser le portrait d’une ville envoûtante et sinistre à souhait : “Opatoma – Le fleuve aux mille morts” de David Belo, paru le 13 juin chez LBS éditions.
Le pitch : Le fleuve aux mille morts borde Opatoma. Cette ville où Luc, sous l’emprise de l’alcool, provoque un accident mortel au volant de sa voiture de collection. S’ensuit alors pour lui une descente au enfer où sa vie va être réduite à néant. Dix ans plus tard, au bout du rouleau, il envisage de mettre un terme à son existence.
Dans cette même cité, Rebecca subit depuis toujours les brimades et les humiliations des autres, à cause de cette étrange cicatrice sur son visage. Ses hantises deviennent insupportables, ses cauchemars récurrents, sa réalité vacille, elle sombre dans le désespoir.
Deux âmes perdues, liées par une même destinée : La culpabilité. De celle qui ronge et qui conduit au pire. Car ce qu’Opatoma prend, Opatoma ne le rend pas.
Après avoir admiré les tableaux de David Belo, le peintre, j’ai découvert les écrits de David Belo, l’auteur. D’abord une nouvelle intitulée “Mourir gentiment“, remarquablement adaptée dans un format conjugant lecture et écoute tout à la fois immersif et innovant, puis aujourd’hui avec ce roman dont j’ai eu la chance de lire la première mouture avant de m’en procurer un exemplaire dédicacé à l’occasion d’une rencontre en librairie !
Pour son premier livre, David Belo se joue brillamment des genres, oscillant entre thriller et roman noir avec un soupçon de fantastique, au gré d’une intrigue sombre et prenante, à la construction narrative tout à fait accrocheuse.
Mais ce qui frappe au delà de l’intrigue, c’est le décor que l’auteur a su planter et plus encore l’ambiance qu’il a su installer. On débarque à Opatoma, cette ville fondée sur les morts, les os et le sang. Plus qu’un simple passé, l’auteur a su lui bâtir un véritable socle historique dont on veut percer tous les mystères, tous les secrets, en faisant presque un personnage à part entière qu’on aimerait retrouver pour vivre de nouvelles aventures.
C’est à Opatoma qu’on rencontre nos protagonistes principaux que sont Luc et Rebecca. D’abord l’un, puis l’autre, ensuite les deux pour comprendre enfin, percevoir les liens multiples que l’auteur a su tisser comme une toile d’araignée. A l’instar des personnages qui gravitent aux alentours, tous s’avèrent fort bien croqués. Mention spéciale pour Ginger et Diana que j’aime beaucoup même si, au vu du comportement de chacun dans ce bouquin, il est fort probable qu’elles aient, elles aussi, beaucoup de choses à cacher… L’occasion d’en apprendre davantage les concernant dans de prochains opus peut-être !
En dépit de quelques lourdeurs et maladresses, outre une fin tout à fait réussie bien qu’un tantinet frustrante, l’auteur manie audacieusement les références, les codes et les répétitions. On ressent très clairement les influences du King Stephen, notamment à travers cet aspect fantastique plus suggéré qu’avéré, tant et si bien qu’on s’y laisse volontiers prendre !
Rythmé par des chapitres courts et dynamiques, cette lecture se fait d’autant plus facilement que la plume est simple, fluide et attrayante, le style efficace et plaisant.
En bref, venez donc passer quelques pages à Opatoma en compagnie de David Belo : C’est une première excursion dont vous vous souviendrez !