Un voyage aussi bouleversant qu’inattendu : “Beaucoup d’amour et quelques cendres” de Julien Sandrel, paru le 02 mai 2024 aux éditions Calmann Levy.
Le pitch : Lucia, Hortense, Joséphine, Arsène, Max. Cinq inconnus qui n’auraient jamais dû se rencontrer, mais qui ont reçu la même invitation, aussi excitante qu’inattendue, pour une mystérieuse chasse au trésor à travers la Californie.
Lucia est une étudiante enceinte de quatre mois, Hortense une quadra aux prises avec un maître chanteur, Joséphine et Arsène forment un couple de retraités fantasque, Max exerce l’étrange métier de « disperseur de cendres » des défunts… Tous les cinq se retrouvent sur le tarmac de l’aéroport de San Francisco, où les accueille Jim, qui sera leur guide tout au long du voyage.
Très vite, des détails vont dérailler. Et ce voyage qui s’annonçait comme une parenthèse de rêve va se révéler beaucoup plus déstabilisant que prévu. Et s’il ne s’agissait pas d’un simple jeu ?
Au bout de l’aventure, un trésor les attend, qui ne ressemblera en rien à ce qu’ils imaginaient… Il y aura quelques larmes.
Et beaucoup d’amour.
Sachant que je n’aurais pas la possibilité de me rendre au Salon Livr’à Vannes cette année, tout à la fois pour des raisons personnelles et professionnelles, j’allais me résigner et me procurer le nouveau roman de Julien Sandrel – dont je suis chaque parution avec attention – et remettre la dédicace à plus tard quand le hasard a voulu qu’il soit invité par la Librairie Martelle à une date où je pouvais m’y rendre : L’occasion était trop belle pour être manquée, et c’est avec bonheur que j’ai pu l’écouter présenter cet ouvrage avant de papoter quelques instants avec lui pour repartir, fièrement munie de mon exemplaire griffé de quelques mots supplémentaires. Direction la Californie, baby !
Si l’on reconnaît incontestablement l’ADN littéraire de l’auteur, l’aventure nous semble légèrement différente dès les premières pages. On oublie la première personne au profit de cinq personnages et de leur hôte, et c’est avec plaisir et curiosité qu’on fait connaissance avec Lucia, Hortense, Joséphine, Arsène et Max, accueillis par Jim à l’aéroport pour participer à une chasse au trésor trop étonnante pour être vraie. Et nous, lecteurs, munis de notre propre billet, nous sommes ravis de faire partie du voyage à leurs côtés.
Et le voyage sera multiple, le trésor aussi, jamais de ceux auxquels on avait pensé mais tellement plus beau, tellement plus riche qu’escompté. C’est ainsi qu’on se laisse volontiers emporter par cette intrigue pensée comme un roman d’Agatha Christie, pleine de suspense, de rebondissements et de révélations mais aussi pleine de tendresse, de douceur et d’émotions, également divertissante et exaltante, mais surtout surprenante et touchante. Car l’auteur s’empare une fois encore de thématiques délicates et difficiles pour mieux les transcender avec toute l’humanité, la bienveillance et l’authenticité qui le caractérisent.
En résulte un roman résolument beau et lumineux, positif et poignant, véritable tourbillon de sentiments porté par une plume fluide et élégante, si sensible et poétique, un style attrayant, tout à la fois vibrant et divertissant.
En bref, j’aurais bien nommé “Les feux d’artifice” ce road trip curieux et original mais tellement prenant et émouvant. Ce genre de voyage, court mais intense, dont on rentre à regrets mais avec des paillettes plein les yeux et la tête remplie de souvenirs… Quand repartons-nous, Julien ?