La possibilité d’une île… A travers un premier roman remarquable : “La Roche” de Martin Lichtenberg, paru le 18 janvier 2024 aux éditions Héloïse d’Ormesson.
Le pitch : Tous rêvent de fuir cette île désolée, où la ressource en eau est rare et contrôlée. La plupart des habitants s’épuisent à pomper des nappes inaccessibles. Ceux qui refusent cette cadence infernale n’ont d’autre choix que de se tapir dans l’obscurité. Mais dans cet univers de violence, une poignée d’individus n’a pas renoncé à la poésie. Au péril de leur vie, ils vont conjuguer leurs forces et chercher l’espoir et la beauté jusque dans les recoins les plus sombres de cette terre.
Que reste-t-il de l’humanité quand les corps et les esprits sont aliénés? Quel avenir se dessine quand les ressources sont mises sous scellés? Roman d’anticipation à l’onirisme fabuleux qui déploie un monde hostile et fragmenté, La Roche choisit de livrer combat grâce à une langue dont chaque mot virevolte, percute et vient nourrir la possibilité d’un renouveau.
Je ne connaissais pas Martin Lichtenberg avant de croiser sa route au Festival du livre de Créteil. Une rencontre et quelques papotages plus tard, je n’ai pas résisté à la tentation de découvrir sa plume à travers son premier roman : Direction “La Roche“, mes amis !
S’il m’a tout de même fallu un certain temps d’adaptation, j’ai fini par me familiariser avec l’univers dans lequel l’auteur nous entraîne à travers ce fascinant roman… D’anticipation ou de science-fiction, je vous avouerai hésiter sur la question.
La Roche est une île… Une île désolée, tourmentée, où l’eau est une denrée aussi rare que contrôlée, où l’art est une échappatoire prohibée. Quatre clans peuplent ce sinistre territoire d’où chacun veut s’échapper… Le seul espoir, c’est la Capitale, mystérieux paradis dont les heureux élus ne reviennent jamais…
Quatre personnages refusent de suivre cet ordre établi qui ne permet d’entrevoir aucune couleur, aucun avenir… Et dans ce décor que l’auteur a si bien retranscrit, chaque protagoniste a sa voix, sa place, son identité, ce qui rend l’intrigue aussi touchante que prenante en plus d’être immersive. On partage leurs réflexions au gré des rebondissements, on aborde des thèmes, certes classiques et maintes fois évoqués dans ce genre de roman, mais tout de même travaillés avec une certaine originalité et beaucoup d’intérêt.
Mais ce qui retient surtout notre attention, c’est immanquablement la plume de l’auteur, d’une élégance rare, d’une poésie incroyable, soutenue par un style unique, presque onirique. Si chaque personnage a sa voix, l’auteur, lui, a incontestablement trouvé la sienne.
En bref, pour son premier roman, Martin Lichtenberg a franchement su se démarquer ! Je suis curieuse de découvrir dans quoi il pourrait nous embarquer désormais…