Chroniques 2025 \ Les Renaissances d’Agnès Martin-Lugand

Un roman aussi saisissant qu’inoubliable : “Les Renaissances” d’Agnès Martin-Lugand, paru le 20 février 2025 aux éditions Michel Lafon.

Le pitch : Il est des regards qui abîment, d’autres qui réparent…
À la faveur du comptoir d’un bistrot et du hasard, un homme et une femme font connaissance.
Rebecca est une romancière en mal d’inspiration qui voit sa vie lui échapper.
Lino, un artisan passionné d’histoire de l’art, rongé par son passé et sa quête d’absolu.
Enclin aux confidences, il se livre à elle avant de disparaître dans la nuit.
Fascinée par son histoire, elle se lance sur ses traces avec le projet fou de faire de lui le héros de son prochain roman.

Mes petits Bookinautes adorés, si je suis fière d’avoir su rattraper mon retard ces dernières semaines, je suis tout de même dépitée d’avoir mis si longtemps à vous parler de ce roman, le dernier d’Agnès Martin Lugard, que je me suis procurée en avril dernier après l’avoir rencontrée à la Librairie Martelle. J’en suis d’autant plus navrée que je l’ai pratiquement lu dans la foulée, en mai, et qu’il m’a fait du baume à l’âme à un moment où j’en avais vraiment besoin. Peut-être est-ce aussi pour cette raison, d’ailleurs, que j’ai pris autant de temps à rédiger ma chronique… Parce que j’aimerais que mes mots soient à la hauteur de mon coup de cœur : Peine perdue sans doute, mais à défaut d’avoir du talent, je vous parlerai avec toute la sincérité de ma passion.

Car dans ces pages, il est incontestablement question de passion. D’amour. D’émotions. Et l’autrice en est une incroyable conteuse, tant elle les retranscrit avec sensibilité, subtilité, intensité… Pour nous faire vibrer, purement et simplement.
Cette histoire ne se lit pas, non. Elle se vit. Pleinement. Véritablement. Une histoire qui s’avère à la fois double et unique. Celle de deux êtres que le destin réunit au hasard d’une rencontre dans un bistrot. Lino s’épanche sur un pan de sa vie avant de disparaître… Mais Rebecca est habitée par ses confidences, sent et ressent qu’elle tient là la substantifique moelle de son prochain roman. Elle a besoin de lui comme il a besoin d’elle pour, chacun, renaître de leurs cendres.
C’est ainsi que le personnage du roman d’Agnès… Devient le personnage du roman de Rebecca… Démontrant là tout le talent de l’une à représenter l’autre à travers ses mots pour guérir les maux de ses protagonistes… Une magnifique mise en abyme dont seule l’autrice, la vraie, a le secret, un secret qui nous emporte et nous enivre jusqu’à nous submerger de moult sentiments qui nous collent à la peau, nous touchent à l’âme, nous chamboulent le coeur et nous restent à l’esprit bien longtemps après la dernière page tournée. Et nous réparent, nous aussi, à n’en point douter.
Mais ce roman, c’est aussi celui d’une ville fascinante, la Sérénissime, dont on s’éprend sans tarder. Personnage à part entière de ce livre, Venise nous intrigue, nous captive, nous hypnotise et, sans même le remarquer, on déambule dans ses rues, on sillonne son Grand Canal… On côtoie ses habitants, on respire son air, on foule ses pavés… On s’y immerge, comme si on y était.
Des êtres qui nous bouleversent et des lieux qui nous émerveillent au cœur d’une intrigue minutieusement orchestrée, pleine de poésie, pleine de finesse, pleine de tendresse, brillamment portée par une plume élégante et ravissante à souhait, un style empreint de pureté et d’humanité… Pour bien plus qu’une lecture : Une parenthèse enchantée.

En bref, je ne rends décidément pas hommage à ce vertigineux roman, parfaite illustration de la passion… Mais le cœur y est, je puis vous l’assurer !

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