Chroniques 2025 \ Les Dernières Ecritures de Hélène Zimmer

Le grand livre des effondrés : “Les Dernières Ecritures” de Hélène Zimmer, paru le 21 août 2025 aux éditions P.O.L..

Le pitch :
Disparition du phoque moine
Disparition du rhinocéros blanc
Disparition du manchot empereur
Disparition de la grenouille d’Asie
Disparition du lézard des Pyrénées
Disparition du tigre de Tasmanie
Disparition de l’ours polaire
Disparition du bison d’Amérique
Disparition de Léa Bergeron-Filippi

J’ignorais tout de ce livre et de son autrice jusqu’à la réception, par erreur, de cet ouvrage alors que j’attendais les romans dont la présentation m’avait été confiée au salon des “Livres dans la Boucle” de Besançon. Qu’à cela ne tienne, cette liste en guise de résumé m’intriguait tout autant que son titre comme parole d’Evangile, aussi me suis-je plongée dans sa lecture sitôt que j’en ai trouvé le temps…

Dans ce récit nous est présentée Cassandre Mercier. Suite à un chagrin d’amour, cette professeure de français chamboule tout, sa vie comme le programme qu’elle enseigne à ses élèves de collège, en leur imposant la lecture du “Bilan” en lieu et place des classiques Montaigne et Rousseau. Mais l’enseignement de cet ouvrage sur le dérèglement climatique n’est pas du goût de tous… Et bientôt un drame l’entraînera devant la justice pour répondre d’une plainte déposée par les parents d’une élève pour harcèlement.
Ainsi l’autrice nous entraîne au cœur d’un roman en quatre actes à travers quatre protagonistes qui, à l’instar de notre planète, sont au bord de la crise… Mais n’est-ce pas l’effondrement de chacun qui entraîne l’effondrement même de l’humanité d’ores et déjà annoncé ? Au fil des pages, l’autrice nous dresse un portrait sans concession de notre société menacée d’implosion par ses propres choix. Cela invite subtilement à la réflexion.
Mais au delà de ce roman résolument contemporain, il est permis de penser que l’autrice nous offre presque une satire sociale, portée par une plume caustique et acérée, un style vif et cru, avec un remarquable sens de la formule qui ne manque pas retenir notre attention des premières lignes jusqu’à la dernière page tournée. C’est peut-être un brin névrosé voire déprimant, mais c’est en tout cas intéressant et pertinent.

En bref, je remercie la maison d’édition pour la découverte que cette erreur d’aiguillage m’aura permis de faire, et l’autrice pour ce moment de lecture plein d’éloquence.

Laisser un commentaire