Coup de coeur épistolaire : “La Lignée” d’Aurélie Valognes, paru le 28 février 2024 aux éditions Fayard.
Le pitch : Louise et Madeleine. Deux écrivaines, deux générations. L’une écrit pour fuguer, l’autre fugue pour écrire. L’une débute dans l’écriture, l’autre n’écrit plus.
À travers une correspondance intime, elles partagent leurs doutes face à la création et à leurs vies de femmes artistes, d’épouses et de mères. Être prête à décevoir, à déplaire, à oser dire ce que l’on pense et à faire ce qui doit être fait pour devenir – au-delà des injonctions, de la culpabilité, des injustices sociales et de genre – la personne que l’on devait être.
Une ode à la transmission, à la nature et à la liberté qui pose la question brûlante : quand on a pris certains chemins dans la vie – travail, mariage, enfants –, a-t-on encore le droit d’être soi ?
À travers cette amitié épistolaire, qui nous plonge dans les abîmes de la création et dans la solitude de la vie d’écrivain, Aurélie Valognes nous livre son roman le plus intime.
Chère Aurélie, chère amie écrivaine,
Je n’ai certes pas ton talent, et je n’ai guère écrit plus long qu’une courte nouvelle, mais ton roman valait bien cette petite lettre…
Nous nous connaissons depuis longtemps désormais, depuis ton premier roman, “Mémé dans les orties” débarquait alors en librairie… C’était il y a déjà quelques années. Je n’ai eu de cesse de te lire ensuite, j’ai pris grand plaisir à suivre tes aventures littéraires, à te retrouver d’une parution à l’autre au gré des rencontres en librairie ou à l’occasion des salons. Chaque roman fut un grand moment de lecture mais jamais, ô grand jamais, je n’avais été aussi touchée par l’un de tes écrits avant celui-ci.
Tu t’étais déjà beaucoup livrée avec “L’envol“. Mais “La lignée” est incontestablement ton récit le plus personnel, le plus intime. J’ai tant aimé ce roman épistolaire et ces trois femmes. Oui, trois femmes et non pas deux ma chère Aurélie. Car j’ai adoré faire connaissance avec Louise, aspirante écrivaine en manque de confiance comme de repères. J’ai adoré faire connaissance avec Madeleine, écrivaine confirmée dont le talent n’est plus à prouver mais dont la plume cherche un nouveau souffle pour s’exprimer. Et entre elles, par elles, à travers elles, c’est toi que j’ai reconnue, chère Aurélie.
Vous m’avez tellement touchée, émue, bouleversée, toutes les trois, si tu savais… J’ai adoré me plonger dans la correspondance de ces femmes si fortes et fragiles à la fois, libres au prix de bien des sacrifices, ces femmes qui nous confient avec douceur mais sincérité, franchise mais authenticité, pudeur mais sensibilité leurs doutes, leurs craintes, leurs failles, leurs joies, leurs peines, leurs colères, leurs envies, leurs blessures, leurs souvenirs… Mais plus encore mon cœur a chaviré tandis qu’elles nous livraient leur passion pour l’écriture, cet amour viscéral, ce besoin vital qu’elles ont d’écrire, de raconter des histoires, de créer. Peu importe si elles déçoivent, peu importe si elles déplaisent. Peu importe du qu’en dira-t-on. Peu importe si elles sont seules. Parce qu’avoir une passion, c’est un droit. Parce qu’être soi-même, ça n’a pas de prix. Et sans être écrivaine, tous ces mots ont beaucoup résonné en moi, dans mon cœur, dans mon âme, dans mon esprit.
Alors merci pour cette saisissante leçon de vie, merci pour cette émouvante transmission, merci pour ces mots si puissants, merci d’être si inspirante, chère amie écrivaine. Merci.