
Au royaume de l’oubli, le souvenir est roi : “Malaven” d’Olivier Bal, paru le 24 avril 2035 aux éditions XO.
Le pitch : Sur l’île de Malaven en Bretagne, ils sont quatre à avoir répondu à l’invitation de Jonas Waverley, un mystérieux écrivain, propriétaire de ce lieu abandonné et coupé du monde. Mais rapidement le piège se referme. Un tueur est sur leurs traces. Pour survivre, ils doivent se souvenir, chacun détenant une pièce du terrible puzzle de cette île maudite.
Ils ont une nuit pour comprendre. Et percer les mystères de Malaven.
Tout semble ramener à ce mois d’octobre 1987 au cours duquel les cinq inséparables de la bande des Confins passent leur dernier week-end ensemble. Ils ont dix-sept ans, s’apprêtent à prendre leur envol. Tandis qu’une tempête automnale approche, l’île semble sombrer dans la folie…
Si j’étais bien décidée à patienter jusqu’à nos retrouvailles à l’occasion d’un salon – Créteil en Poche pour ne pas le nommer ^^ -, les propos d’Olivier Bal, lors de la soirée Pocket pour la seconde vie de “La Meute“, m’ont finalement fait craquer, trop curieuse de découvrir ce qu’il se tramait sur cette petite île bretonne abandonnée…
Se glissant, semble-t-il, dans les pas d’Agatha Christie pour mieux nous surprendre et se renouveler comme il en a l’habitude à chacun de ses livres, Olivier Bal nous happe dès les premières lignes et nous invite à Malaven, terre bretonne cernée par les flots et les secrets, pour une palpitante intrigue à double temporalité dont il est impossible de s’échapper.
Car très vite, l’histoire se révèle prenante, bien qu’un peu tortueuse, et se referme tel un piège sur ses protagonistes… Et ses lecteurs aussi, ne soyez donc pas si naïfs !
Si je n’ai pas forcément réussi à m’attacher aux personnages, ceux-ci s’avèrent fort bien croqués, aussi les suit-on avec beaucoup d’intérêt dans le présent comme dans le passé, mais c’est surtout l’atmosphère qui m’a happée, pour ne pas dire envoûtée, consciente du danger sans l’appréhender dans ce huis clos à ciel ouvert particulièrement bien pensé. Rythmée par des chapitres courts, la lecture se fait haletante tandis que la tension ne cesse de grimper, et c’est avec fébrilité qu’on veut découvrir la vérité : Que s’est-il vraiment passé en 1987 et qui est donc Jonas Waverley ?
Mais plus encore, je dirais que c’est la plume d’Olivier Bal qui m’a emportée, parce qu’elle est fluide, attrayante et agréable, son style vif et efficace… Je ne saurais vraiment vous l’expliquer, mais il me semble également avoir retrouvé dans cet ouvrage tout ce qui a construit l’auteur au fil de ses romans. C’en est d’autant plus prenant, plaisant, fascinant… Faisant écho à cette thématique de la mémoire qu’on retrouve dans cet ouvrage, en plus de l’amitié (notamment).
En bref, Olivier Bal nous offre un thriller à l’image de sa couverture : Sombre et déroutant, immersif et captivant.