
Un roman dystopique pour le moins sombre et déroutant : “Cantique du chaos” de Mathieu Belezi, paru ce 21 août 2025 aux éditions Robert Laffont.
Le pitch : Le monde a atteint son point ultime de folie. Des cataclysmes le ravagent, des régimes totalitaires l’enflamment. Mais un homme, Théo Gracques, se montre indifférent à ces désastres. Réfugié sur une île, il y rencontre une femme, elle aussi rebelle, et ses deux enfants. Tous les quatre s’engagent alors dans un périple à travers l’Europe et les Amériques pour défier le destin, vivre jusqu’au bout leur liberté…
Curieuse de découvrir l’univers de Mathieu Belezi depuis qu’on m’en a fait l’éloge lors de ma visite aux éditions du Tripode l’an dernier, j’ai repéré ce nouvel ouvrage de l’auteur au programme de la rentrée littéraire des éditions Robert Laffont… C’était l’occasion idéale pour m’y essayer, et je remercie la maison d’édition pour l’envoi du roman avant sa sortie !
C’est une intrigue pour le moins sinistre et déconcertante que l’auteur nous offre ici. Le monde que l’on connaît s’est effondré, et ce qu’il en reste a versé dans le désordre le plus absolu. Le chaos règne et engendre le chaos, pour un roman qui porte remarquablement bien son nom.
Au beau milieu de ce désespérant bordel : Théo, dont l’ataraxie nous déconcerte autant qu’elle nous hypnotise. Il fuit la société, il erre au plus loin de son passé, mais rencontre une femme et ses deux enfants qui vont remettre en cause son exil volontaire et solitaire. Alors que le Mal gagne toujours plus de terrain, ils prennent la route… Dans les pas de Jack Kerouac ? En tout cas vers ce qui pourrait s’apparenter à une forme de liberté au beau milieu d’une nature exaltante mais hostile.
Dès lors c’est dans un effroyable road trip à travers le monde que l’auteur et ses protagonistes nous entraînent dans ces lignes. Au gré d’une construction narrative assez déstructurée, où la violence nous cerne au risque de nous écraser, l’auteur nous en extirpe toujours in extremis de sa plume d’une étincelante noirceur, mettant au défi autant le destin que la littérature, pour faire mentir la collapsologie et nous ramener à l’état sauvage, en quête de paix sinon de survie.
En bref, et alors que la Terre ne tourne vraiment pas rond, je ne sais pas si j’ai vraiment su percevoir le message de Mathieu Belezi, mais c’est en tout cas celui que j’en retire de ce tumultueux récit !