Un roman historique des plus captivants : “La Part des Flammes“, de Gaëlle Nohant, aux éditions Héloïse d’Ormesson et Livre de Poche.
Le pitch : Paris, 1897. A l’heure où les plus riches côtoient chaque jours les plus démunis, il est naturellement de bon ton de se rendre au Bazar de la Charité, sans doute la plus célèbre des œuvres de bienfaisance, organisée chaque année dans un bâtiment de la rue Jean Goujon, et dont les stands sont tenus par les dames de la haute Aristocratie. Parmi elles, l’énigmatique Duchesse Sophie d’Alençon qui s’est entourée cette fois-ci de Violaine de Raezal, jeune veuve à la réputation décriée, sujette aux plus viles critiques, ainsi que Constance d’Estingel, une jeune demoiselle venant de rompre ses fiançailles, en pleine rébellion contre sa famille. Mais alors que le Bazar connaît sa plus forte période d’affluence, celui-ci est la proie d’un incendie d’une violence inouïe et le bâtiment s’effondre sur les nombreuses vendeuses et autres visiteurs, pris au piège des flammes et des décombres. Les victimes sont nombreuses, les blessés bien davantage encore, les dégâts considérables. L’heure n’est plus aux rumeurs, ragots et autres qu’en dira-t-on… Quoique…
C’est à l’occasion de la soirée du Prix des Lecteurs du Livre de Poche que j’ai eu la chance et le privilège de recevoir ce livre, grand vainqueur dans la catégorie Littérature dont j’entendis le plus grand bien à maintes reprises. J’eus en outre le plaisir de rencontrer son auteure, fort charmante et sympathique au demeurant, pour un petit échange des plus enrichissants. Autant vous dire que c’est d’ores et déjà convaincue que je me suis rapidement plongée dans cette lecture!
Avec un indéniable talent l’auteure nous conte ici le passionnant destin de trois dames du monde, trois femmes éprises de liberté, en quête de rédemption, prises dans la tourmente et les contrainte de leur époque.
Particulièrement fouillé et documenté, l’auteur nous livre ainsi un formidable tableau du XIXème siècle parisien, décrit avec tant de minutie que le réalisme en est impressionnant, permettant ainsi au lecteur de vivre plus qu’il ne lit cette fabuleuse fresque historique, lui offrant dès lors un magnifique voyage dans le temps.
D’une crédibilité remarquable, les personnages sont particulièrement bien dépeints, brossés avec précision et travaillés avec soins, ce qui les rend particulièrement intéressants. On ne peut en outre que s’attacher à ces trois femmes, dont les blessures ne sont pas seulement physiques mais ne manquant pas de courage pour autant. Et, même si l’une d’elle brille par son absence, son ombre planera tout au long de ce roman, et fera finalement d’elle celle à laquelle je m’attache le plus.
Portée par une plume fine, soignée, élégante, ce récit se dévore sans peine tant il est envoûtant et nous fait revivre ce dramatique fait divers et ses conséquences pour un moment de lecture envoûtant. Et c’est d’ailleurs à regret que j’ai refermé ce livre, tant j’aurais voulu suivre ces jeunes dames pour quelques temps encore.
En bref, ma critique ne rend pas suffisamment hommage au plaisir que j’ai pris à lire ce roman et j’en suis bien navrée! J’espère cependant vous avoir donné l’envie de le découvrir : Vous ne pourrez qu’être conquis et envoûté !