Le ciel a-t-il cru nécessaire de nous arroser pour nous rendre la rentrée plus douce et ne pas regretter ces longues heures passées à bouquiner sur la plage…? Et bien sachez, cher ciel (Essayez un peu de le prononcer, pour voir !) que ce n’était pas nécessaire ! Chez moi la rentrée se veut littéraire, aussi aurais-je préféré pouvoir me rendre en librairie sans me faire mouiller, et bien plutôt en exposant mon bronzage au moyen d’une robe et de belles sandalettes !
Mais ne nous attardons pas davantage sur cet épisode pluvieux, reprenons donc nos livresques occupations ! Car je le dis, et je le répète : Chez moi, une rentrée qui se respecte, est une rentrée littéraire offrant de délicieuses pépites et autres belles découvertes ! Mais c’est aussi la reprise d’une activité grisante et passionnante, une activité qui m’a cruellement manqué durant cette longue pause estivale : mes petites interviews chéries !
En effet ce n’est désormais un secret pour personne : J’aime et j’adore partir à la rencontre de ces auteurs et autres acteurs essentiels à la scène littéraire, ceci afin de vous faire découvrir leurs lectures et le lecteur qui sommeille en chacun d’eux ! Alors quand on peut conjuguer la rentrée littéraire et l’interview qui va avec : On jubile et on se laisse porter par cette passion toujours plus belle et délicieusement assouvie !
Ayant décidé de consacrer ce mois de septembre aux auteurs dont les œuvres ont pu me marquer à l’occasion de cette rentrée, c’est avec beaucoup d’émotion que je les vois se rendre disponible pour se prêter à l’exercice malgré un emploi du temps particulièrement rempli : Je leur suis reconnaissante mais aussi admirative !
Si vous ne connaissez pas encore l’auteure que je m’apprête à vous présenter, cela peut tout de même s’expliquer car elle vient de signer son tout premier roman aux éditions Albin Michel pour cette rentrée… Pour autant il va rapidement falloir vous rattraper car ce bouquin est un chef d’œuvre qui ne doit pas rester abandonné sur les étals de nos chers libraires ! En effet, dans “Une vie de pierres chaudes“, Aurélie Razimbaud nous emmène au lendemain de la guerre d’Algérie pour enfin nous dévoiler les secrets que cachent ces inaudibles silences ayant cruellement conclu une des périodes les plus sinistres de notre Histoire.
Je ne vous cache donc pas ma joie quand cette auteure particulièrement charmante a répondu favorablement à ma demande, et s’est volontiers prêtée au jeu de mes petites questions indiscrètes, ce dont je la remercie du fond du coeur !
Trêve de bavardages, je ne vous fais pas languir plus longtemps et vous laisse donc découvrir ses réponses… Bonne lecture !
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| Photo : Géraldine Aresteanu |
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai 34 ans, je vis à Paris depuis dix ans. Je suis mariée, je n’ai pas d’enfants. Je suis née à Aix-en-Provence et j’ai ensuite vécu à l’étranger jusqu’à mes 18 ans : en Asie (Indonésie, Birmanie..), en Norvège, en Ecosse et à Abu Dhabi.
Petite ou grande lectrice ? Quelle place tient la lecture dans votre vie ?
Grande lectrice, le livre tient une place centrale dans ma vie. J’ai toujours une ou plusieurs lectures en cours (romans, poésies…) et je lis tous les jours.
Quel a été votre premier coup de cœur littéraire ? Et le dernier ?
Mon premier coup de coeur littéraire, c’est le roman “Les raisins de la colère” de John Steinbeck. Quant au dernier, c’est “Dans la foule” de Laurent Mauvignier.
Y a-t-il un livre/auteur qui vous a poussée à écrire ? Quel a été votre déclic ?
L’envie d’écrire est là depuis très longtemps. Je dirais que je me suis vraiment lancée après avoir lu “Le Journal d’Anne Franck” en 6ème. J’ai alors commencé mon propre journal.
Pouvez-vous nous parler de votre premier roman ?
Ce premier roman est le fruit d’un long travail de documentation puis d’écriture. A l’origine de ce roman il y a le silence de mon grand-père. J’ai appris tardivement qu’il avait fait la guerre d’Algérie. Il n’a jamais pu m’en parler. J’ai alors eu envie de me documenter sur ce sujet que je connaissais mal. Je me suis rendue compte que le silence de mon grand-père était aussi celui d’autres grands-pères, oncles, maris, frères… De milliers d’appelés partis faire cette guerre qui ne dit pas son nom. Ils sont partis là-bas, ont connu l’horreur et, quand ils sont rentrés, ils se sont enfermés dans le silence. Car pourquoi parler quand personne n’est prêt à écouter? Ecrire ce roman était donc une façon de combler le silence de mon grand-père, et de rendre la parole à ceux qui se sont tus.
Quel livre auriez-vous rêvé d’écrire ?
“A la recherche du temps perdu” de Marcel Proust.
Si vous deviez comparer votre vie à un roman, lequel serait-ce ?
“Bonjour tristesse” de Françoise Sagan.
Quel est votre livre de chevet ? Celui qui cale votre bibliothèque ? Votre lecture en cours ?
Mon livre de chevet, c’est la “Baghavad Gita“. Celui qui cale la bibliothèque: et me résiste, je dirais “L’homme sans qualités” de Robert Musil. Et actuellement je lis “Iphigénie” de Racine.
Avez-vous déjà une idée pour votre prochain roman ?
Oui, ce sera autour de la filiation : filiation impossible, filiation interrompue, filiation illégitime…
Un petit mot pour la fin ?
Ecrire, c’est rester sur le qui-vive.
Voilà donc quelle lectrice se cache derrière cette auteure à la fois pleine de charme et de talent, dont le premier roman est particulièrement touchant. Encore une fois je la remercie très sincèrement d’avoir pris du temps qu’elle n’avait pas sur un planning déjà chargé pour vous offrir ces quelques confidences littéraires, me permettant ainsi de vous la faire découvrir autrement… Avant de vous inviter à vous ruer en librairie… Ou de venir la rencontrer au Livre sur la Place de Nancy, où elle se trouvera précisément demain ! “Une vie de pierres chaudes” vous y attend, un magnifique premier roman dont vous trouverez ma chronique ICI ! A très vite pour de nouvelles aventures mes chers amis !
