Chroniques 2019 La maison d’Emma Becker

Un bouquin immersif, offrant un peu de lumière aux filles de l’ombre : “La maison” d’Emma Becker, paru ce 21 août 2019 aux éditions Flammarion.
Le pitch : Parce que les “putes” ne sont ni plus ni moins des femmes, Emma Becker a choisi de devenir l’une d’elles dans une maison close de Berlin durant deux années. Parce que leurs “clients” sont ne sont ni plus ni moins des hommes, l’auteure a choisi de nous livrer sa propre expérience de la prostitution comme profession : Bienvenue à la Maison.
Je ne vous cache pas avoir reposé ce livre lorsque mes yeux se sont posés dessus au hasard d’une de mes visites en librairie. Alors pourquoi suis-je actuellement en train de le chroniquer, oserez-vous me demander ? Parce qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, et c’est précisément ce que j’ai fait après avoir écouté l’auteure parler de son livre dans l’émission “La Grande Librairie“.
Parce qu’il n’y a finalement aucun mal à évoquer le plus vieux métier du monde pour le démystifier, l’auteure aborde ici le délicat sujet qu’est la prostitution depuis ses coulisses, en nous invitant dans ce qu’on appelle plus communément un bordel à ses côtés.
Car oui, l’auteure elle-même s’est prostituée pour être à même d’en parler de manière totalement libre et décomplexée. D’abord au Manège, c’est ensuite à la Maison qu’elle usera de son corps comme outil de travail et – contre toute attente – en appréciera l’expérience.
Ainsi l’auteure nous offre une vision bien différente de ce qu’on pouvait jusqu’ici s’imaginer. Une vision sans éloge ni condamnation, qui ne fera sans doute pas l’unanimité mais qui a le mérite d’être vécue donc authentique et empreinte d’humanité.
Porté par une plume évidemment crue mais particulièrement soignée, un style vif, percutant et efficace, le texte n’en est que plus beau et intéressant, promesse d’une lecture certes atypique voire parfois choquante mais instructive et enrichissante.
En bref, un roman maîtrisé, bien plus intéressant et prenant que je n’avais pu le penser et qui dédiabolise l’image des prostituées.

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