Chroniques 2021 \ La Saignée de Cédric Sire

Un thriller aussi noir que saignant, servi à point par un auteur de grand talent : “La Saignée” de Cédric Sire paru ce 29 septembre aux éditions Fayard.

Le pitch : Investigateur en Cybercriminalité, Quentin Falconnier ne cesse de traquer ceux qu’il appelle les “loups vicieux” sur le Dark Web et découvre de manière incidente “La Saignée – La seule véritable pièce rouge pour connaisseurs avertis”, ce qui tendrait à prouver que la légendaire “Red Room” proposant des séances de torture en live contre une belle somme en bitcoins n’est pas qu’une légende…
Pour Estel Rochand quant à elle, la police n’est déjà plus qu’un lointain souvenir depuis qu’une dramatique bavure lui a coûté son poste. Ne sachant se servir que de ses poings, celle-ci s’est reconvertie en garde du corps au service de personnes plus ou moins fréquentables…
Ces deux-là ne savent pas encore que le compte à rebours est déjà lancé…

Voilà une éternité que j’attendais ce précieux moment de tenir le nouveau roman de Cédric Sire entre mes mains… Une insoutenable attente qui s’est achevée le 29 septembre dernier, lorsque je me suis ruée en librairie à la sortie du travail pour me procurer enfin “La Saignée“, qu’il m’a fallu extirper des caisses dans lesquelles il se trouvait encore, sous le regard inquiet du libraire face à ma mine réjouie devant ce titre sanglant… Un titre dans lequel je me suis plongée sans tarder, ne le quittant qu’à regret pour le retrouver avec avidité dès que j’en avais la possibilité, plus addict que jamais : Oui je suis effrayante parfois – souvent – mais j’assume complètement !

Car vous n’êtes décidément pas prêts à ce qui vous attend derrière ces pages, personne ne l’est. En effet Cédric Sire vous entraîne ici aux confins du Dark Web aux côtés des êtres les plus ignobles qui soient à travers une intrigue particulièrement redoutable et diablement maîtrisée, qui vous happe dès les premières lignes et ne vous laisse plus aucun répit jusqu’à la dernière page tournée. Bien plus retors que vous ne l’imaginez, l’auteur a pensé à tout, s’étant minutieusement documenté pour vous offrir bien plus qu’un roman prenant et palpitant, mais une véritable expérience littéraire, dangereusement immersive et d’une sidérante crédibilité.
Dès lors vous n’avez plus qu’à encaisser les chapitres comme les coups en compagnie d’une poignée de personnages complexes et atypiques que Cédric Sire a méticuleusement étoffés. Pris au piège comme ils semblent l’être (d’)eux-mêmes, le lecteur se retrouve en proie à des sentiments aussi forts que variés les concernant, tant ils s’avèrent ambivalents voire malaisants pour ne se dévoiler complètement qu’à l’issue du roman, ce qui a le don de faire grimper la tension.
Une tension d’autant plus palpable que la plume de l’auteur est vive, efficace et percutante, son style très visuel tout à la fois brutal et captivant, au rythme de chapitres courts et entraînants qui ne font qu’accélérer notre rythme de lecture, pour faire de ce livre un véritable page-turner impossible à lâcher une fois qu’on s’y est laissé prendre.

En bref, un polar très actuel et plus noir que le vantablack, aussi dense et intense que violent et saisissant… Mais surtout très addictif : Est-ce que tu aimes ? Moi oui, à mes risques et périls !

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