Serait-ce une page qui se tourne ? Peut-être… Ou peut-être pas… Toujours est-il qu’après de multiples aventures littéraires, la lecture commune s’offre une petite pause, en tout cas sous ce format, puisqu’elle fusionne avec le Club de Lecture Virtuel jusqu’à l’été autour de “La Machoire de Caïn“, énigme littéraire comme j’en ai rarement vu ! Plus qu’une expérience livresque, un véritable défi sur lequel nous sommes déjà en train de plancher… Mais pour l’heure il me faut d’abord cloturer celle qui m’a occupée en compagnie de ma précieuse Communauté du Bouquin !
Après la Corée du Sud puis l’Afrique du Sud en passant par le Danemark, nous achevons notre voyage autour du monde littéraire en posant nos bouquins en Amérique… Et plus précisément au Chili avec Boris Quercia dans “Les Rues de Santiago“, un premier polar traduit par Baptiste Chardon, initialement paru chez Asphalte éditions et désormais disponible au Livre de Poche…
Le livre dans ses moindres détails…
Titre : Les Rues de Santiago
Auteur : Boris Quercia
Traducteur : Baptiste Chardon
Edition : Asphalte / Livre de poche
Date de parutiàon : 20 février 2014 / 03 juin 2015
Format : Disponible au format papier et en version numérique
Nombre de pages : 168 pages (poche)
Prix : 6,10 euros (poche)
Résumé : Il fait froid, il est six heures du matin et Santiago n’a pas envie de tuer qui que ce soit. Le problème, c’est qu’il est flic. Il est sur le point d’arrêter une bande de délinquants, dangereux mais peu expérimentés, et les délinquants inexpérimentés font toujours n’importe quoi… Après avoir abattu un jeune homme de quinze ans lors d’une arrestation musclée, Santiago Quiñones, erre dans les rues de sa ville, Santiago du Chili, en traînant son dégoût. C’est ainsi qu’il croise le chemin de la belle Ema Marin, une courtière en assurances qui semble savoir beaucoup de choses sur son passé.
Incipit : “Il fait froid, il est six heures vingt-trois du matin, on est tout juste mardi et je n’ai pas envie de tuer qui que ce soit. Quelle connerie. Je suis à plat ventre sur le trottoir, sous une Fiat Fiorino, j’observe mais je ne vois que leurs pieds. Derrière moi, il y a un étroit passage qui traverse tout le pâté de maison et donne dans une autre rue. Le plan, c’est qu’aucun des Guateros ne s’échappe par là. Ils s’appellent comme ça. Les Guateros. On les suit depuis cinq mois, on connaît leurs visages par coeur, leurs voix, les blagues qu’ils répètent et répètent au téléphone. Ils se sont séparés d’une bande plus grande, les Melacomo, mais les Guateros ne savent pas faire attention, ils foirent tout ce qu’ils font et aujourd’hui, c’est leur jour. Le leur et le nôtre. Quand on travaille avec ces gangs inexpérimentés, c’est toujours plus dangereux.”
Verdict de mes acolytes :
Ce fut une totale découverte pour l’ensemble de ma Communauté du Bouquin puisqu’aucun n’avait entendu parler de ce titre ni de son auteur qui a pourtant remporté le Grand Prix de la littérature policière en 2016 pour un autre roman, “Tant de chiens“. Et dire que ce roman n’a pas fait consensus est le moins que je puisse vous dire en guise d’introduction !
Cela commence dès la couverture puisqu’elle n’a séduit que la moitié des membres de ma Communauté. Le résumé n’a pas davantage convaincu puisque, là encore, seule la moitié de mes lecteurs se seraient laissés tenter par cette lecture si d’aventure ils l’avaient croisée par hasard en librairie. Pour autant, tous ont plutôt apprécié l’intrigue elle-même, se laissant assez facilement embarquer par le premier chapitre. A noter d’ailleurs que les chapitres sont courts… Ce qui a, une fois de plus, divisé ma Communauté du Bouquin, les uns estimant que cela donne du rythme à la lecture quand les autres s’en trouvent frustrés et pensent qu’ils auraient mérité d’être davantage travaillés. Il en sera de même pour le style, que beaucoup ont qualifié de “particulier” ou “singulier”… Ce qui sous-entend “percutant” et “dynamique” pour certains pendant que d’autres le déploreront comme “baclé” voire “imbuvable”…
Notons qu’aucun des membres de ma Communauté n’a ressenti la traduction, ou alors ils n’ont pas su se prononcer sur la question. Cela étant, tous ont estimé que la nationalité de l’auteur (chilienne donc) avait effectivement pu influer sur l’intrigue au vu des éléments d’ambiance et de contexte que la plupart ont retenu et salué, en soulignant parfois leur caractère immersif.
Ce qui semble avoir surtout divisé mes livresques aventuriers, ce sont les protagonistes de cette histoire. Une partie les a en effet trouvés plutôt bien croqués et a même éprouvé de l’empathie pour eux, notamment notre héros, “blasé de la vie” tandis que la partie adverse s’y est montrée totalement hermétique, les trouvant trop suspects d’emblée pour les apprécier d’une quelconque manière. Le dénouement semble également faire débat, plusieurs s’estimant déçus, mais pas tant pour le dénouement lui-même que pour la longueur du roman, souvent jugé trop court, certains sont persuadés que l’intrigue aurait mérité d’être davantage approfondie et développée…
Et votre blogueuse dans tout ça ?
Et bien je vous avouerai être moi-même mitigée à l’issue de ma lecture de ce roman tout à la fois court mais dense, servi par une plume que je n’ai pas franchement appréciée mais qui s’avère dynamique et incisive, ce qui a le mérite d’accentuer un rythme déjà soutenu par des chapitres courts.
J’ai parfois eu le sentiment que l’intrigue n’était qu’un prétexte pour mettre en scène ce personnage atypique et désabusé qu’est Santiago… J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié l’ambiguïté du titre quant à savoir s’il visait les rues de la ville ou celles du policier…
Si je regrette un certain manque d’étoffe s’agissant de l’intrigue comme des protagonistes qui la composent, je retiendrai surtout les éléments d’ambiance et de contexte qui ont apporté réalisme et authenticité à ce récit, lequel se révèle ainsi plutôt immersif.
Le mot de la fin ?
Vous l’aurez compris mes Bookinautes chéris : Pas de grand coup de cœur sous le soleil de Santiago, certains ont beaucoup apprécié cette lecture tandis que d’autres n’en conserveront pas un souvenir impérissable. Bien que court, rares sont ceux qui l’ont lu d’une traite, la plupart l’ayant bouquiné sur trois jours.
Tantôt acheté, tantôt emprunté, tous l’ont lu au format papier et en version poche. La plupart de mes aventuriers trouvent son prix adapté mais ne le conseilleront qu’avec précaution, sachant qu’il ne plaira pas à tout le monde, tout en restant plutôt partants pour découvrir d’autres titres de l’auteur et, pourquoi pas, retrouver Santiago Quinones pour de nouvelles aventures.
En récoltant une moyenne générale de 13,5 attribuée par l’ensemble de ma Communauté, cette ultime lecture commune s’en sort de façon tout à fait honorable !
Ce tour du monde littéraire étant à présent terminé, je remercie vivement ma précieuse Communauté du Bouquin pour sa confiance et sa curiosité mais aussi pour son accompagnement au fil de ces lectures ! Si je fais une pause dans l’organisation de ces lectures communes, c’est sans doute pour mieux revenir, d’abord dans le cadre du “Club de lecture commune” avec “La Machoire de Caïn” et ensuite… Qui sait ?
Si vous avez également lu “Les Rues de Santiago“, n’hésitez pas à nous dire ici ce que vous avez pensé… Si vous ne l’avez pas encore lu, plongez donc dans ce roman pour revenir nous en parler ! En tous les cas je vous souhaite de bonnes lectures et de belles découvertes !