1986… Une année criminelle pour un thriller mortel : “L’année des loups” de Christophe Dubourg, paru le 30 mars 2023 aux éditions Magnus.
Le pitch : Les temps sont durs pour l’inspecteur Letellier. A Caen et dans ses environs, un tueur sème la mort avec une sinistre régularité. Sa signature : des cartes à jouer et des séries de nombres signés d’un infantile “Génie du mal”. Se joignent bientôt à l’enquête une femme traumatisée par une affaire criminelle survenue cinq ans plus tôt, un détective privé, un médium et un mystérieux individu. Tous convergent vers le même but : arrêter l’insaisissable meurtrier qui jonche sa route de cadavres. Sans distinction d’âge ni de sexe. Qui se cache derrière ce “Génie du mal” ?
Honte à moi qui ai tant tardé à me plonger dans ce bouquin, lequel patiente dans ma PAL depuis une éternité… Un an, pour tout vous avouer… Un an pour vous parler de “L’année des loups” : Il y a des hasards qui ne trompent pas, mes Bookinautes adorés !
Mais revenons-en à nos agneaux, voulez-vous ? Il y a six ans, je découvrais justement cet auteur, dont le talent n’a d’égal que sa gentillesse et sa bonté, avec “Les loups et l’agneau“, un premier roman d’une noirceur extrême… Pouvait-il faire plus sombre encore ? Difficile à imaginer, le défi était de taille mais c’est mal connaître l’auteur que de penser qu’il ne saurait pas le relever !
Après “Les loups et l’agneau” vient donc “L’année des loups“. Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une suite, mais plutôt d’un diptyque. Si je vous conseillerai toujours de procéder par ordre chronologique, chaque opus peut se lire de façon indépendante sans difficulté.
Bienvenue en 1986 en compagnie du “Génie du Mal“, un odieux tueur en série dont il faut absolument enrayer l’atroce frénésie criminelle par tous les moyens possibles, fussent-ils hors cadre… A l’image de l’auteur qui n’aime décidément pas entrer dans le moule littéraire, et ce pour notre plus grand plaisir.
Ainsi l’auteur nous propose tout à la fois un polar vintage et un thriller atypique… Un poller ou un thrilar si vous préférez (c’est ma chronique, j’écris ce que je veux !). L’intrigue est dense, très dense… Pourtant l’auteur ne nous perd jamais, les chapitres comme les parties s’enchaînent sans jamais nous ennuyer, sans jamais voir le temps passer tandis qu’on le remonte avec une étonnante facilité, tant l’auteur s’est documenté pour coller à la réalité de l’époque, nous éloignant du tout connecté pour mieux nous malmener. En résulte une enquête à l’ancienne dans laquelle on se lance sans hésiter, sur la piste d’un meurtrier aussi redoutable que régulier… Un meurtrier auquel on se frotte d’un peu trop près, ce qui a le don de nous dérouter. Car le roman se veut choral et le lecteur omniscient pour mieux se laisser porter au gré de moult rebondissements jusqu’à un final… Ahurissant.
Scindé en différentes parties avec beaucoup d’ingéniosité, rythmé par des chapitres courts qu’accentuent les dates, agrémenté de références musicales et cinématographiques, porté par des personnages atypiques, fort bien croqués, ce roman est aussi soutenu par une plume fluide et singulière, un style dynamique et original pour un moment de lecture plein de suspense et d’émotions, à la dimension humaine plus forte qu’il n’y paraît.
En bref, je suis ravie d’avoir retrouvé la plume de Christophe Dubourg avec ce polar old school aussi prenant qu’audacieux.
Magnifique chronique ! Merci beaucoup Aurélie !😃🙏
Magnifique chronique ! Merci beaucoup Aurélie !!😃🙏