Chroniques 2025 \ Combustions de François Gagey

Un premier roman aussi déconcertant qu’incandescent : “Combustions” de François Gagey, paru ce 20 août 2025 aux éditions Albin Michel.

Le pitch : Octobre 2023, la centrale nucléaire de Flamanville explose. Au même moment, sur le sentier des douaniers, Paul, banquier d’affaires sur le déclin, randonne avec deux amis qui voient en lui un mentor. Pris au piège de la zone contaminée, les trois hommes, hantés par leur passé et d’impossibles regrets, sont contraints d’entamer une marche épuisante pour leur survie. À travers leurs destins croisés resurgissent leurs illusions, les êtres qu’ils ont aimés et les contradictions du désir.

Toujours curieuse de dénicher de nouvelles plumes, c’est avec plaisir que j’acceptais la proposition des éditions Albin Michel de découvrir le premier roman de cet auteur, avocat de profession. Je profite donc de cette courte introduction pour remercier la maison d’édition pour sa confiance renouvelée !

Si j’avoue avoir d’abord déchanté, je me suis finalement laissée emporter par ce roman introspectif, gorgé d’humanité. M’attendant plutôt à ce que je pourrais qualifier de récit survivaliste, j’ai rapidement pu constater que l’explosion de l’EPR de Flamanville n’était qu’un prétexte pour dresser le portrait de trois hommes au crépuscule inattendu de leur existence, instant propice et urgent pour raviver les souvenirs, les rêves et les regrets, afin de faire un bilan plus ou moins objectif de leur vie.
Et c’est ainsi que, tour à tour, Paul, Darko et Baptiste se livrent à cet exercice en nous entraînant dans leur parcours et leur intimité. Si je n’ai éprouvé aucune empathie ni même le moindre intérêt pour le premier, le suivant m’a saisie, puis le dernier m’a profondément touchée. Tandis que chacun revient sur son histoire, son passé, on perçoit leurs failles et leurs blessures, les dilemmes qui les ont enfermés dans leur propre réalité… Dès lors on comprend pourquoi il leur était nécessaire de faire cette randonnée pour se recentrer…
La plume est crue, incisive et saisissante, le style frappant, vif et rutilant… Pour un ouvrage percutant, une lecture qui fait d’abord vaciller puis réfléchir avant de rappeler le vrai sens de la vie.

En bref, François Gagey nous livre un premier roman troublant, détonnant, parfois malaisant mais prometteur.

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