
Un conte aussi bouleversant que scintillant : “La Faiseuse d’étoiles” de Mélissa Da Costa, initialement paru au Livre de Poche le 07 juin 2023 puis en version collector aux éditions Albin Michel le 30 octobre 2024.
Le pitch : “Tu m’as appris une leçon essentielle aujourd’hui. Je croyais bien faire, mais c’est toi qui as raison. On cherche toujours le bonheur loin de chez soi. On croit qu’il se trouve dans l’exotisme de paysages différents, de senteurs nouvelles, de bâtiments imposants. Ce n’est pas toujours vrai, n’est-ce pas ? Parfois, le bonheur c’est juste d’être assis sur une butte tous les trois.”
Arthur a cinq ans lorsque sa mère lui révèle un immense secret : elle va bientôt partir en mission dans l’espace, sur une planète pour fabriquer des étoiles. En attendant le grand jour, elle passe le plus de temps possible avec son fils, pour combler le manque quand ils seront éloignés.
Mes petits Bookinautes adorés, je dois vous confier un secret. Par deux fois je me suis procurée ce livre. Tout d’abord en version poche, lorsque je rencontrais son autrice au salon “Livr’à Vannes” en juin 2023. Puis en version collector à l’occasion du Salon du Livre de Boulogne Billancourt en décembre dernier. Par deux fois je me suis procurée ce livre, donc. Et par deux fois j’ai eu peur de m’y plonger. Moi qui vois tant de drames dans mon métier, moi qui lis tant d’horreurs dans mes bouquins, j’ai eu peur de me frotter à celui-là. Pourquoi celui-ci plutôt qu’un autre ? Je ne sais pas, puisque le thème a déjà pu être abordé par ailleurs. Peut-être parce que je me savais particulièrement sensible à la formidable conteuse qu’est Mélissa Da Costa. Peut-être parce que je me savais, ou en tout cas pensais, trop fragile à ce moment-là. Toujours est-il que j’ai fini par oser franchir le pas, pour partir à la rencontre d’Arthur, Clarisse et Uranus…
Et la vague d’émotions qui m’a submergée fut immanquablement fulgurante. Pour éviter de mettre fin de façon trop brutale et prématurée à l’enfance et l’insouciance de son petit garçon en lui révélant la dramatique réalité, Clarisse va faire preuve d’amour et d’imagination afin de rendre son absence plus douce. La voilà bientôt consacrée Faiseuse d’étoiles, prête à traverser l’espace pour rallier Uranus. Elle lui enverra des lettres, bien sûr, elle a tout prévu. Sauf la réalité, qui doit bien finir par éclater…
En dépit d’une thématique particulièrement douloureuse et difficile, Mélissa Da Costa nous démontre son talent et nous livre une histoire incroyablement lumineuse, pleine d’amour et de tendresse, qu’on referme les larmes aux yeux mais le sourire aux lèvres. L’amour est éternel et, s’il ne sait guérir tous les maux, il parvient tout de même à apaiser la douleur, à mettre du baume au cœur.
“Les étoiles sont éclairées pour que chacun puisse un jour retrouver la sienne”, écrivait Antoine de Saint Exupéry dans “Le Petit Prince“. “Tu n’es plus là où tu étais mais tu es partout là où je suis”, disait encore Victor Hugo à propos de Léopoldine. Ce récit, tout à la fois court et intense, s’avère du même acabit et m’inspire les mêmes sentiments, résonne de la même manière dans mon esprit. C’est éprouvant. C’est sublime.
En bref, c’est un vibrant hymne à l’amour maternel que Mélissa Da Costa nous offre ici. Merci…