Essai périlleux… Essai audacieux… Essai transformé ? Essai performé : “L’Empathie – Tome 2“, d’Antoine Renand, paru le 12 octobre aux éditions Robert Laffont dans la collection La Bête Noire.
Le pitch : Plusieurs années après l’affaire Alpha, c’est dans une unité toujours traumatisée que Margot Tréabol rencontre le commandant Euvrard pour intégrer le 2e district de police judiciaire, la “brigade du viol”.
Accompagnée de son collègue Théo, Margot mènera l’enquête dans le milieu des discothèques, où un prédateur pique des jeunes femmes avec des seringues remplies de GHB, avant d’abuser d’elles.
Parallèlement à cette traque, Serflex, un violeur en série qui sévissait par cycles depuis vingt-cinq ans, réapparaît. Son mode opératoire : écrire à ses futures victimes pour les prévenir qu’un jour il s’en prendra à elles. Dans un mois ? Un an ? Dix ? Afin de les plonger dans la terreur ; dans une torture psychologique, avant la potentielle torture physique.
Pour les forces de police, ce monstre demeure un mystère. Y compris pour un ancien flic, ayant autrefois travaillé sur ce dossier : Anthony Rauch.
Je ne m’attendais pas à une suite de ce roman-là… Un roman dont la lecture m’avait tellement marquée que poursuivre l’aventure me paraissait mal engagée. Mais impossible n’est pas Renand et la voici, cette suite, fraichement débarquée en librairie, franchement déterminée à pourrir vos nuits. Tout à la fois curieuse et dubitative, perplexe et indécise, je me le suis finalement procurée le jour même de sa sortie pour découvrir qui pourrait prendre la relève du terrible Alpha…
Mesdames et Messieurs, je vous présente Serflex. Alors qu’Alpha n’a sévi qu’un été, Serflex agit quant à lui depuis des années et n’a toutefois jamais été inquiété alors que de nombreuses femmes sont encore terrifiées. Pourquoi ? Parce qu’il leur envoie des lettres pour les prévenir qu’un jour, elles feront partie de ses victimes. Oui : Un jour…
Mesdames et Messieurs, je vous présente Margot. Enquêtrice au fort tempérament malgré ses failles, c’est la nouvelle recrue de la fameuse “Brigade du viol” encore profondément meurtrie par l’affaire Alpha et sur le point de se lancer dans cette nouvelle traque.
Ajoutons à ces deux-là toute une galerie de personnages complexes et finement croqués, parmi lesquels Anthony Rauch bien sûr, mais aussi les enquêteurs rencontrés dans le tome 1, et nous voici prêts pour un duel au sommet. A noter d’ailleurs que, s’il s’agit bien d’une suite, la relecture du livre précédent – que j’ai faite – est un atout certain qui n’est toutefois pas indispensable, l’auteur ayant pris soin de structurer ses deux opus de façon bien distincte.
Et c’est là que la magie – noire à n’en point douter – opère. Parce que l’auteur use des mêmes ingrédients pour mieux se renouveler et nous offrir une intrigue fort bien construite et remarquablement maîtrisée, plus sombre et malaisante, plus rude et saisissante encore que la précédente, dont il a pensé chaque détail pour nous embarquer dès les premières lignes sans nous accorder le moindre répit jusqu’à la dernière page tournée…
Car Antoine Renand n’est pas connu pour ménager ses protagonistes, ni ses lecteurs du reste, aussi fait-il honneur à sa réputation et ne nous épargne rien… Ni personne ! Au gré des rebondissements et en proie à une tension de tous les instants, sa plume nous sidère par sa fluidité comme son aspect visuel, son style nous happe par son efficacité : Voilà qui promet une lecture plus prenante que jamais !
En bref, Antoine Renand réitère l’exploit et nous révèle le mal dans toute sa puissance, dans toute sa nuisance à travers de thriller psychologique de haute volée… Qu’on se le dise : Ce type est dangereux et vos nuits sont en danger !